L'E-révolution arabe sur Lyon Entreprises : "un environnement plus favorable aux affaires"

logo lyon entreprises
Qui mettra au point des sismographes capables d'appréhender les évolutions profondes de nos sociétés (*)?


Comme pour la chute du mur de Berlin, personne n'a vu venir les révolutions populaires qui telles une traînée de poudre, se propagent dans les pays arabes, de l'autre côté de la Méditerranée, du Maghreb au Proche-Orient.

Ne boudons pas notre plaisir : il s'agit d'une divine surprise. Les islamistes apparaissent hors jeu dans ces e.révolutions qui ont pour moteur l'impatiente jeunesse de ces pays, unifiée par le Web, avec pour mot d'ordre, la démocratie et le rejet de l'arbitraire.

L'Egypte invitée d'honneur du salon Classe-Export cette année
Quel peut être l'impact de ces e.révolutions pour Rhône-Alpes ?
Premier constat : elles surviennent à un moment où les liens entre Rhône-Alpes, le Maghreb et le Proche-Orient étaient en train de se raffermir. Ainsi, par exemple, l'Egypte était en novembre dernier l'invitée d'honneur du salon Classe Export, amenant dans son sillage le ministre de l'Economie et de nombreux officiels égyptiens. En développement, le pays des pharaons était alors décrit comme une excellente base de production et d'exportation pour toute la région.
Peu avant, à la mi-juillet, la compagnie Afriquiyah Airways, propriété de l'Etat lybien avait ouvert sa première liaison entre Lyon et Tripoli, à raison de quatre fréquences par semaine. Pour des raisons évidentes, celle-ci est désormais suspendue.
Bref, plus que jamais, même si les chiffres des exportations en direction de ces pays apparaissent encore faibles (3 à 4 % des ventes de la région), le Maghreb et le Proche-Orient apparaissaient comme une zone de développement naturel pour les entreprises de Rhône-Alpes ; et ce, essentiellement pour ses PME, plus aptes que les grands groupes à se développer sur ces marchés enclavés, pas toujours faciles d'accès, mais assurément prometteurs.
La révolution démocratique en cours est-elle susceptible de remettre en cause la tendance engagée ? Marc Hoffmeister, organisateur à Lyon du plus grand salon en France consacré à l'international, « Classe Export », se dit depuis quelques semaines submergé par des appels de chefs d'entreprises qui comprennent que la révolution démocratique en cours peut constituer une vraie opportunité. Sa réponse : « C'est le moment d'y aller : les cartes sont en train d'être rebattues et ceux qui seront rapidement présents bénéficieront des meilleurs conditions pour s'installer solidement et durablement ».
En écho, le consul de Tunisie à Lyon a lancé jeudi 24 février un appel aux représentants du monde économique de la région qu'il avait réunis, afin qu'ils investissent dans son pays. « L'instauration d'un climat de liberté entraîne un environnement plus favorable aux affaires », a-t-il expliqué. Et de donner rendez-vous aux chefs d'entreprises lors du Forum de Carthage sur l'investissement qui se déroulera en juin prochain. Une délégation lyonnaise pourrait s'y rendre.
Même si l'avenir n'est pas écrit, même si le chemin des ces pays risque d'être jalonné d'embûches, l'arrivée annoncée de la Tunisie et de l'Egypte (pour commencer), dans le concert des nations démocratiques permettra de lever un couvercle devenu insupportable. D'après des estimations fiables, la ponction qu'opérait la famille Ben Ali sur les entreprises coûtait chaque année au pays 2,4 % de son PIB, soit 2,4 % de croissance en moins. Là-bas, les entreprises s'efforçaient de ne pas dépasser 5 millions d'euros de chiffre d'affaires, pour ne pas se faire remarquer et subir les ponctions imposées par la famille régnante.
Idem en Egypte où de la même manière, la corruption freinait l'économie. Une fois retiré le poids de la dictature et de l'arbitraire, une fois la situation politique stabilisée, ces pays pourraient devenir de véritables tigres orientaux. Tant en Tunisie, qu'en Algérie ou en Egypte et ailleurs au proche-Orient, les besoins d'infrastructures et d'équipements sont énormes. « Il y aura de quoi faire vivre un bon nombre de PME spécialisées si elles savent rapidement réagir », assure Marc Hoffmeister.
Lors de son récent passage en Tunisie, Christine Lagarde, ministre de l'Economie n'a-t-elle pas évoqué l'éventualité d'un Plan Marshall en faveur de ces pays ? Ce serait une manière de stabiliser la situation et d'ancrer la démocratie en développant l'emploi, le bien-être des populations tout en instaurant à terme un marché qui peut à terme peser lourd à nos portes.
Bref, la bonne nouvelle de l'arrivée de la démocratie de l'autre côté de la Méditerranée, se double de la promesse d'un développement qui pourrait nous être aussi profitable, l'économie confortant alors la démocratie. Une vision optimiste qui, espérons-le, ne sera pas contredite par le cours de l'histoire. Faisons confiance à la jeunesse arabe qui semble très précisément savoir ce qu'elle veut.


(*) Editorial de Dominique Largeron 

0 comments :

Enregistrer un commentaire

Vous devez être connecté pour commenter - Inscrivez vous...

 
 

LYFtv-LYon - Le Guide : Sortir

Temps libre, tourisme, voyages

Sports, Communiqués de presse