Presse : vers la disparition des aides directes ?


             
Le Spiil (Syndicat de la Presse Indépendante d’Information en Ligne) s'est félicité aujourd'hui de l’adoption par la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale de son avis sur les aides à la presse, établi par le député Jean-Noël Carpentier dans le cadre du Projet de loi de finances pour 2015. 
 Depuis sa création en 2009, le Spiil préconise une refonte des régimes d’aides publiques dans le secteur de la presse. Dans le point 1 de son Manifeste pour un nouvel écosystème de la presse numérique (octobre 2012), le Spiil relevait les effets pervers des aides directes telles qu’elles existaient alors et demandait leur suppression progressive, sur une période de trois ans. Depuis 2012, de nombreuses réformes (alignement du taux de TVA de la presse numérique sur la presse papier, création du Fonds stratégique de développement de la presse, etc.) ont contribué à un meilleur accompagnement des pouvoirs publics, à plus de transparence, et à moins de distorsions de concurrence entre titres de presse. 
 Pour la première fois, un document officiel conclut que « la question d’une suppression progressive des aides directes à la presse doit désormais être posée, avec bien entendu un accompagnement social indispensable dans un secteur qui emploie plusieurs milliers de personnes notamment dans l’imprimerie et la diffusion. » 
Les éditeurs de presse membres du Spill partagent l’avis du rapporteur qui affirme que le régime actuel des aides directes « induit une dépendance pour les éditeurs de presse et conforte des logiques d’influence plus que des logiques d’investissement » et regrette qu’il ait constitué pendant si longtemps « un soutien massivement orienté vers le maintien d’un modèle en voie de disparition » Dans un même ordre d’idée, le Spiil a exprimé de nombreuses réserves sur le fonctionnement du Fonds Google-AIPG et les risques de conflits d’intérêt et de distorsion de concurrence qu’il comporte. Comme l’indique le rapport, le « fonds Google ne saurait constituer une solution aux défis de la presse en ligne. » 
 Face à l’urgence, pour la presse française, de bénéficier d’un écosystème dynamique et pérenne pour mieux réussir sa transition numérique, le Spiil souhaite que le gouvernement suive l’avis de la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale et qu’il définisse une véritable stratégie de modernisation de l'intervention de l'administration, par un abandon progressif et socialement responsable des aides directes à la presse et une réorientation du soutien public vers les modèles d’avenir se construisant sur le numérique. Cette évolution est indispensable pour promouvoir l'indispensable pluralisme de la presse à un moment où celui-ci est menacé par d'importantes opérations de concentration du secteur.

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