Bachelet : Budget "social" et polarisation politique



La présidente chilienne Michèle Bachellet a promulgué hier le premier véritable budget de son mandat, un budget marqué par une augmentation importante des dépenses sociales, qui représenteront, selon le quotidien "La Nacion", 68% des dépenses publiques. L' augmentation la plus visible sera celle des ministères de l' éducation (+10,6%), le logement (+12,4%), la santé (+13%), les retraites (+12,1%), et surtout la "sécurité citoyenne" avec un bond de 19,4%.

"Il s' agit du budget le plus important depuis de très nombreuses années, a noté la présidente, les dépenses sociales augmentent et celà va profiter a des millions de chiliens".
Tension politique
Les représentants de la droite n' ont pas participé à la présentation du budget, semblant s' aligner sur une stratégie de tension que l' on note plus ou moins fortement dans les pays voisins d' amérique latine. En Bolivie par exemple, le président Evo Moralès a dénoncé le refus de l'opposition de participer aux travaux du sénat. "Je voudrais que le monde sache que ceux qui m' ont expulsé du congrès il y a quelques années, ceux qui ont essayé de m' envoyer en prison parce que je défendais les pauvres, les mêmes veulent aujourd'hui m'empêcher de voyager à l' extérieur"; Selon la constitution bolivienne en effet, les voyages de plus de cinq jours du président doivent être approuvés par le congrès. En refusant de siéger, les sénateurs de droite l'obligent donc à revenir tous les quatre jours, "pour quelques heures" , ce qui "m'obligera a suspendre des réunions programmées à l'étranger pour concrétiser des programmes de coopération et d' aide à la Bolivie" a ajouté Moralès.
Au Chili, la situation n' en est pas là mais la présidente doit faire face à une opposition beaucoup plus marquée que son prédécesseur Ricardo Lagos. La droite tire en effet parti de nombreux scandales qui prennent leur origine dans les précédents mandats de la concertation au pouvoir et qui se succèdent sans discontinuer depuis son élection.
Mais dans ce domaine comme dans d' autres, Michèle Bachellet a sû reprendre l' initiative. Forte de sa très grande popularité, elle vient d' imposer un agenda anticorruption. "Les irrégularités dans certains services publics provoquent l' indignation de tous ceux qui partageons une vocation de service" a t' elle déclaré, en se disant préoccupée pour la baisse de plusieurs points du pays dans l'indice de probité établi par l' Ong Transparence internationale.
Les mesures proposées par la présidente impliquent un contrôle des politiques avec entre autres l'établissement d' une responsabilité "patrimoniale" pour des faits irréguliers commis dans l' exercice de leurs fonctions. “Je suis fille de serviteurs publics et j' en suis fière, la corruption m' indigne, mais la vérité est que l' indignation ne suffit pas" a ajouté la présidente.
Au cours d' une autre cérémonie, elle a par ailleurs averti tous ceux qui croient que la présence publique des femmes chiliennes n' est qu' un feu de paille... "nous sommes venues pour rester".

1 comments :

Merci Helios pour ce commentaire, Il y aurait bien sûr beaucoup à dire sur
le Chili et la manière dont s' est faite l' élection de Michèle Bachelet :
le poids des médias, la part de calcul des "éléphants" de la
concertation... Son ascension en bien des points est comparable à celle de
Ségolène, mais bon, arrêtons tout de même de faire des comparaisons
hazardeuses... Sans vouloir me faire le biographe de Michèle, je voudrais
simplement rappeler qu' elle est bien socialiste. Si vous lisez l'
espagnol son parcours est résumé ici :
http://www.lanacion.cl/prontus_noticias/site/artic/20060115/pags/20060115211311.html
J' ai relevé quelques autres erreurs dans votre commentaire (le plan de
santé gratuite par exemple, dit plan Auge, concerne non seulement les
vieux, mais aussi tout le reste de la population et particulièrement les
jeunes enfants pour les maladies respiratoires . Depuis cette année, 40
maladies sont prises en charge à 100 %, dont la dépression nerveuse, ce
qui mérite tout de même d' être souligné). Sur l'"encadrement" de la
démocratie, je suis d' accord avec vous. De nombreuses "lois
constitutionelles" bloquent les changements, dans les domaines de
l'éducation, de l'économie, de la défense ou même sur les thèmes de
société. Le dernier à en faire les frais a été le député Marco Henriquez
Ominami (PS lui aussi), dont le projet de loi sur l' avortement
thérapeutique n' a même pas été présenté à l'ordre du jour de l'
assemblée. Reste que face à la corruption et à la nécessaire alternance
des coalitions au pouvoir, Michèle Bachelet a le mérite de donner un appel
d' air rafraichissant, entre autres par le fait d' être une femme et de
porter des éléments de changement bien plus profonds...Je crois que les
"hommes" politiques en ont seulement pris récemment la mesure et leur
inquiétude est d' autant plus grande...

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