Selon l´hebdomadaire La Nacion domingo, le point positif dans la forte croissance de la Chine, du surgissement de l´Inde et la récupération du Japon est que les prix des matières premières ont fait du Chili un pays plus riche. Mais que faire de ces ressources inespérées ? C´est le grand débat qui anime aujourd´hui la classe politique et économique du pays.
Le cuivre, principal produit d´exportation du Chili, bat tous les jours des records sur la bourse des métaux de Londres. Au mois d´avril 2006 le cours du métal a crevé allègrement le plafond jusque là impensable de 3 dollars la livre de “grado A” . Pour l´année 2006, le cours moyen devrait atteindre les 2,33 dollars quand les prévisionnistes les plus optimistes tablaient encore récemment sur un maximum de 1.80 dollars. Les coûts de production ne changeant pratiquement pas, pour chaque augmentation de 10 cents, les caisses de l´Etat se remplissent de plusieurs millions de dollars.
Et comme les stocks de cuivre diminuent de manière continue, il paraît assuré que la tendance à la hausse va continuer.
Le cuivre, principal produit d´exportation du Chili, bat tous les jours des records sur la bourse des métaux de Londres. Au mois d´avril 2006 le cours du métal a crevé allègrement le plafond jusque là impensable de 3 dollars la livre de “grado A” . Pour l´année 2006, le cours moyen devrait atteindre les 2,33 dollars quand les prévisionnistes les plus optimistes tablaient encore récemment sur un maximum de 1.80 dollars. Les coûts de production ne changeant pratiquement pas, pour chaque augmentation de 10 cents, les caisses de l´Etat se remplissent de plusieurs millions de dollars.
Et comme les stocks de cuivre diminuent de manière continue, il paraît assuré que la tendance à la hausse va continuer.
La chute du dollar
Mais la contrepartie de cette envolée du cuivre est la chute de la valeur du dollar. Tous les secteurs exportateurs hors minerais voient leurs bénéfices chuter. C´est le cas des fruits et legumes mais aussi de la pêche ou même de l´industrie navale . Selon la revue Mundomaritimo, la livraison d´énormes bateaux pour le Canada, le Maersk detector et le Dispatcher, devraient remplir d´orgueil la société Asenav qui les a construits, et pourtant l´entreprise affronte comme tous les exportateurs les problèmes de la baisse du dollar. “ A long terme, l´entreprise ne pourra survivre que sur la base de l´exportation et la baisse continue du dollar ne lui permet plus d´être compétitive avec les chantiers navals étrangers”. Et d´ajouter :“depuis que le contrat de construction a été signé , la différence de coût de main d´oeuvre, d´inflation et du taux de change a généré une perte de 40% en trois ans” .
L´angoisse de la substitution .
Dans le passé le Chili a déjà connu des périodes d´euphorie, mais toujours suivies, par défaut d´anticipation, par des phases de récession. Ce fut le cas pour le déclin de Valparaíso, qui a perdu sa place de porte d´entrée en amérique latine après l´ouverture du canal de Panama. Mais aussi pour le salpêtre, principale production du 19ème siècle, qui a été substitué par des produits fabriqués en Europe. Pour le cuivre, c´est un peu différent : les conducteurs électriques de cuivres (cables, circuits électriques etc…) représentent 70% du marché et il n´existe pour l´instant aucun produit capable de les concurrencer. D´un autre côté, les usages du cuivre dans les canalisations d´eau, l´architecture et les produits domestiques peuvent être remplacés très facilement par du plastique, par une évolution des normes ou la simple decision du consommateur ou du constructeur.
Alors que faire des "cuivrodollars" ?
Depuis plusieurs mois, une grande partie de la classe politique, surtout d´opposition, relaye les appels au secours des exportateurs qui, ne pouvant pas faire face à la chute du dollar, ont commencé à réduire leur personnel. Pour ceux là, il faut utiliser l´argent du cuivre pour aider et soutenir les exportateurs.
Mais pour d´autres, de plus en plus nombreux et influents, la rapidité de la croissance industrielle chinoise doit obliger le pays à repenser sa logique de développement : passer d´un pays exportateur de matières premières à une économie de la connaissance, par exemple exportatrice de logiciels.
Le sénateur socialiste Carlos Ominami, président de la comission des finances, propose par exemple d´imiter la Norvège, qui a investi ses pétrodollars à l´étranger et de créer un fonds de recherche et de développement. C´est aussi l´avis des consultants Mauricio Quiroga et Pascal Ortega, interrogés par la Nacion. Pour eux, Il est vrai que modèle chinois de développement, un pays de 1350 millions d´habitants qui connaît une croissance systématique de 10 %, avec une politique de change fixe, et un Parti Communiste qui contrôle tous les aspects de l´économie. est quelque chose qui n´a été enseigné dans aucune école d´économie du monde. Une entreprise chilienne peut t´elle concurrencer un fabriquant chinois de DVD ? La réponse est évidente. “Si nous voulons tirer avantage de l´évolution chinoise et des excédents actuels, il serait bon d´utiliser les ressources pour favoriser la reconversion des secteurs exportateurs qui vont perdre leur compétitivité. Une partie du bénéfice fiscal devrait être utilisé pour anticiper le paiement de la dette et investir à l´étranger comme le fait la Norvège”, disent t´ils.
Pour de nombreux economists, la mauvaise distribution des ressources du Chili, l´une des pires du monde, est dûe en grande partie au taux de change artificiellement haut. Pour donner un exemple, si le gouvernement favorise par des aides un taux de change fort, l´exportateur de fruits recevra plus de pesos en vendant ses produits. Il n´aura donc aucun intérêt à se moderniser et sera incité à maintenir une main d´oeuvre nombreuse et mal payée.
Selon ces économistes, le grand problème du Chili est la faiblesse de ses investissements en recherche et développement. La comission nationale de recherche scientifique et technologique (CONiCYT) indique que le gouvernement est responsable de 64% des investissements de recherche (qui représentent à peine 0.6% du PIB). La plus grande partie des 36% restants est le fait des universités. Dans des pays de l´Ocde, en Finlande par exemple, la recherche représente 3.5 % du PIB et est soutenue à 60% par les entreprises privées.
La modernisation à marche forcée .
Et de proposer un saut quantitatif d´une économie d´exportation de matières premières à une économie d´exportation de connaissance. La chute du dollar, si elle est continue, va nécessairement provoquer une augmentation du chômage . Le pays doit utiliser les excédents du cuivre pour investir dans l´éducation, y compris des adultes et favoriser leur reconversion. Il devra aussi incorporer des technologies de pointe dans l´économie nationale en annulant par exemple les droits de douane sur les machines de haute technologie. Sur le modèle de la Norvège et de l´Irlande, il s´agit de pratiquer une politique d´investissement et de recherche agressive, en attirant les investissements étrangers dans les industries à forte valeur ajoutée. Enfin, la présidente Michelle Bachelet a déjà incorporé dans son programme l´attribution massive de bourses à l´étranger, en particulier dans les pays anglophones, pour les professionels chiliens .
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