Christine Boutin plante un chapiteau place Bellecour !


C´est en plein centre de la place Bellecour, face à un Mac donald, mais à proximité d´une brasserie Bocuse (!), que la ministre du Logement Christine Boutin a installé son ministère décentralisé. Accompagnée par une quinzaine de collaborateurs, elle a planté son "village" dans des "constructions modulaires" et un chapiteau, et celà à l´endroit même où l´association des Don quichotte avait installé les tentes des sans abris l´année dernière.

La politique locale n´était pas loin, puisque la ministre a été accueillie par Dominique Perben, candidat UMP à la mairie de Lyon. Le coût de l'opération est tout de même estimé à 250 000 euros !

Construire 120000 logements sociaux
L´objectif de la ministre est selon l´AFP, "de mobiliser l'ensemble des acteurs de la chaîne du logement". Christine Boutin a rappelé dès son arrivée l'objectif du gouvernement de construire 500.000 logements par an, dont 120.000 logements sociaux, et celà "probablement avant fin 2009", a-t-elle dit.
Du 17 au 27 septembre, le ministère du Logement et de la Ville "délocalisé" devait donc organiser des "Réunions de chantier" avec une trentaine de partenaires du secteur sur toutes les questions relatives au logement, depuis l'hébergement d'urgence jusqu'à l'accession à la propriété. L´objectif était aussi de profiter de l´organisation à Lyon de nombreuses réunions prévues de longue date : les congrès des notaires et celui des HLM par exemple.
Au terme de ces réunions, une "charte solennelle d'engagement" devrait être signée par les trente partenaires, en présence de la ministre.

Les étudiants "sur le carreau"

Le logement devrait de toute manière rester un chantier à très long terme pour le gouvernement. C´est que les besoins sont immenses et les nécessités loin d´ètre couvertes. Les étudiants par exemple sont de plus en plus nombreux dans les universités lyonnaises et, malgré l´ouverture récente de résidences privées (souvent très chères) beaucoup restent "sur le carreau" au moment de trouver un hébergement. Certains s´installent en camping (!), les plus nombreux n´ont pas d´autre choix que de voyager tous les jours en prenant les TER (trains express régionaux) du matin.

La polémique sur le "droit au logement opposable"

Christine Boutin n´a pas tardé à trouver de la compagnie dans son ministère décentralisé. En quelques jours, les manifestations se sont multipliées place Bellecour et la ministre a dû préciser que les moyens destinés à financer l´hébergement des sans domicile fixe devraient être augmentés de 14 millions d´euros. La loi DALO (Droit au Logement Opposable) votée pendant la campagne électorale des présidentielles devrait permettre aux demandeurs de logement sociaux de faire un "recours juridique amiable" à partir du premier janvier 2008 s´ils n´obtiennent pas de logement (décent). Mais, selon les associations, cette loi "manque d´ambition". Ainsi, pour Jean baptiste Eyraud, responsable du DAL (association Droit au Logement), seulement 60000 logements sociaux seraient alloués chaque année en France, alors que la demande est d´au moins 100000 !

Habitat et humanisme

La ministre a aussi rencontré le prètre Bernard Devert, créateur de l´organisation "habitat et humanisme" . Cette association, créée à Lyon, a aujourd´hui essaimé dans de nombreuses régions de France. L´idée est de réhabiliter des logements du parc privé et d´installer des familles en difficultés sociales dans des secteurs qui ne leur sont pas "réservés". Car pour Bernard Devert, il ne faut pas ajouter l´exclusion géographique à l´exclusion sociale. L´une des idées développées dans son livre "un toit pour mes frères, sept idées pour une économie solidaire", est aussi que les congrégations catholiques, qui disposent de locaux dans le centre des villes, dédient une partie de leur patrimoine à la construction de logements sociaux. Dans son livre, il revient sur ces ces dizaines de tentes rouges alignées sur les quais du canal Saint-Martin, à Paris et raconte son action, depuis plus de vingt ans pour "redonner du sens à l'action économique et à l'engagement citoyen".

Sept propositions concrètes

Il invite à la résistance et formule sept propositions concrètes et novatrices qui s'adressent à tous : candidats, élus, citoyens, associations, Églises... Sept propositions pour donner, ou redonner, un toit à nos frères, et pour dessiner - ensemble - les contours d'une société solidaire. "C'est notre avenir qui est en jeu. Et, plus encore, notre humanité".

Christine Boutin sur You Tube -




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3 comments :

Anonyme a dit…

250000 Euros ! Çà représente 52 ans de loyer pour un deux pièces à Lyon ! Ou 700 Rmi ! On se fout de qui ? Ils sont en or les algecos !

LA "TASK-FORCE": Un nouveau gadget pour les organismes HLM qui ne résout pas les vrais problèmes
(communiqué de Marie-Odile NOVELLI
Vice-présidente de la Région Rhône-Alpes déléguée au logement, au foncier et à la politique de la ville)
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Pour aboutir à la construction de 120 000 logements sociaux par an, Mme Boutin a annoncé la constitution d'une "task-force" qui établirait une "charte " pour les bailleurs méritants dont le contenu portera sur le "foncier public", "des prêts superbonifiés de la CDC", et " des mesures d'accompagnement fiscal et urbanistique". Ceci en échange d'efforts suffisants des bailleurs dans la construction et la réhabilitation, la qualité de service mais aussi la vente de logements sociaux.

Les vrais enjeux sont de développer l'offre de logement à loyer réduit et d'inscrire la politique de l'habitat dans le développement durable.

Pour ce qui concerne l'offre de logement à loyer réduit, laisser croire que les organismes HLM ne construisent pas est faux. Mais, parmi les vrais problèmes qu'ils rencontrent figurent d'abord les retards de paiement de l'Etat, les baisses de crédits de l'Etat par logement produit et l'accès au foncier, rappelés par le président de l'Union Sociale pour l'Habitat à la clôture de son congrès.

Pour faire face à ces difficultés financières, les organismes HLM ont recoursà leurs fonds propres, au 1% payé par les entreprises et aux collectivités territoriales, collectivités que Mme Boutin n'a pas citées une seule fois dans son discours et qui financent la production de logement HLM (1,6 Mds €) à un niveau quasi-équivalent à celui de l'Etat (1,8 Mds€).

Le compte n'y est donc pas. En lieu et place d'une "task-force", voici quelques propositions de mesures concrètes que je soutiens et qui sont souhaitées par tous les acteurs du logement social :

·- Augmenter les crédits de l'Etat par unité de logement produite et payer les bailleurs à temps. Mais peut-être que les crédits consacrés à la mesure Sarkozy en faveur de l'accession à la propriété (3 Mds €, le double de ce qui est investi pour les HLM!) ne permettent pas d'améliorer la situation du logement HLM.


·- Reconnaître et faire fonctionner les partenariats locaux qui existent avec les collectivités territoriales et les bailleurs HLM. Ainsi, en Rhône-Alpes depuis 2004, plus de 20 conventions ont été signées entre la Région et les délégataires d'aide à la pierre, le budget régional de l'habitat a été doublé et la Région s'investi de surcroît à hauteur de 210 M€ dans le renouvellement urbain. (autre exemple le "Grand Lyon" a augmenté de 700% ses aides depuis 2000). Mais, peut-être que cette reconnaissance de la décentralisation ne convient-elle pas à un Président de la République à qui doit être attribué tout progrès.

·- Lancer une véritable politique de qualité environnementale dans le bâti et favoriser effectivement la densité et la qualité urbaine. Aujourd'hui les propositions financières timides semblent concerner davantage le privé que le public. Mais, peut-être que le fameux ministère du développement durable transversal n'est pas prêt à cette révolution culturelle.

----------- *l 'UESH regroupe désormais tous es organismes de logements sociaux.

Une mission sur les populations sans abri, en situation régulière au regard du droit au séjour, qui occupent des bâtiments ("squats") ou des terrains ("bidonvilles")a été confiée à l´Alpil. Un diagnostic sera réalisé pour chaque individu.En septembre, on dénombrait 260 personnes occupant un habitat précaire dans l'agglomération (occupation de bâtiments ou de terrains), sur 21 sites.
Une maîtrise d'œuvre urbaine et sociale (MOUS) a été confiée à l'ALPIL (action lyonnaise pour l'insertion par le logement) pour deux ans (2008/2009). Un comité de pilotage semestriel réunira l' état, le Grand Lyon, la Région, le Département et les communes concernées.
Quatre objectifs ont été fixés :
· élaborer une connaissance partagée de la situation générale de l'habitat précaire ;
· réaliser un état des lieux des sites occupés et une analyse de leur peuplement ;
· résorber l'habitat précaire, après l'évacuation du bidonville de la Soie ;
· construire des réponses pérennes et adaptées pour limiter les squats.
L'ALPIL axera son travail sur cinq thèmes :
· hébergement et logement ;
· santé (accès aux soins et à la prévention des risques) ;
· scolarisation (favoriser l'accès aux établissements scolaires, dans le cadre du droit commun) ;
· apprentissage du français et lutte contre l'illettrisme ;
· formation et emploi (accompagner dans les démarches de formation ou de recherche d'emploi, faciliter l'intégration des personnes employables, participer à la construction de parcours d'insertion adaptés individualisés).
(communiqué de la préfecture)

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