Une directive sur la protection des données est en phase de finalisation au Parlement européen .
"Chaque internaute a le droit de savoir qui stocke et traite quelles données, quand, dans quel but et pour combien de temps. Et que vous soyez Google, Facebook ou Sony, personne ne peut se placer au dessus des lois. Il en va du respect des libertés individuelles " explique Marc Tarabella en charge de la protection du consommateur.
Les plus grands jouent avec les données personnelles du citoyen:
Sony
En Angleterre, le groupe japonais Sony vient d'être condamnée à une amende de près de 300 000 euros pour n'avoir pas suffisamment protégé les données personnelles des utilisateurs du système Playstation Network reliant ses consoles de jeu à internet. Les mesures de sécurité mises en place étaient insuffisantes. "Vu l'expertise technique de l'entreprise et les ressources qu'elle a à sa disposition, il ne fait aucun doute à mes yeux que Sony a abusé ses clients. Je viens d'ailleurs de demander une enquête complémentaire auprès de la Commission européenne pour nous assurer que les données d'autres citoyens européens n'ont pas été utilisées à mauvais escient. " explique encore l'Eurodéputé PS Marc Tarabella.
Google
Google s'est déjà comporté comme un très mauvais élève et est dans notre collimateur car suspecté par les Institutions européennes d'abus de position dominante. Il est par exemple inacceptable que les consommateurs européens ne sachent pas clairement ce que Google fait des informations qu'il laisse de bonne foi sur le moteur de recherche. Il s'agit des informations d'utilisateurs actifs (qui utilisent google vers un autre site) mais aussi passifs (ceux qui interagissent avec des services de Google comme la publicité ou les boutons +1' à partir de sites tiers). "Il nous paraît évident que Google doit se conformer à la législation européenne sur le contrôle par le citoyen de ses propres données, augmenter les demandes de consentement et préciser les durées de conservation sans quoi des sanctions européennes devront être prises à l'encontre de l'entreprise." rajoute Marc Tarabella.
Facebook
Nous sommes aussi en train de vérifier que Facebook n'outrepasse pas ses droits sur l'utilisation des données de consommateurs. Un récent rapport de l'autorité irlandaise considère que les internautes ne peuvent pas s'attendre à ce que les mots clés soient extraits du contenu des messages ou des chats. Facebook a précisé ne pas faire de publicité ciblée sur cette base, cependant il apparaît que l'entreprise a pu analyser le contenu des messages dans une optique de prévention des crimes et plus particulièrement la pédophilie. Une enquête sera ouverte à ce propos. D'autre part, on se rappelle que Facebook, suite à un bug qu'elle a considéré comme minime, a publié sur le mur public de millions d'internautes des échanges de mails privés. "Enfin, nous allons enquêter sur la nouvelle appli potentiellement très intrusive de Facebook: Graph Search ou l'internaute est totalement mis à nu" estime Marc Tarabella.
Graph Search permet de souligner les points communs entre un internaute et ses amis. Cela peut paraître fun décrit comme ça. Cela l'est nettement moins quand on sait que, pour les centaines de milliers d'entreprises qui tiennent une page officielle sur Facebook, Graph Search permettra d’obtenir une radiographie ultra-précise de leurs fans, avec tous les enjeux marketing que cela implique. Cette appli va donc donner une immense visibilité à toutes les informations personnelles que l'on aurait oublié de faire passer en mode privé. "En d'autres termes, le nouveau moteur de recherche, le moindre «J'aime», le moindre commentaire, la moindre photo apparaîtra en quelques clics, là ou il était relativement caché et quasi-inaccessible par le passé! Bien des raisons qui m'ont fait demandé une autre enquête aux institutions européennes" prévient l'Eurodéputé.
Nouvelle directive au Parlement européen en vue
Tous ces cas sont autant d'exemples qu'une réforme de la législation autour de la protection des données est indispensable. La dernière était de 1995, c'était déjà il y a un siècle... Le premier vote a eu lieu il y a quelques jours en commission du marché intérieur. Chaque vote sur chaque amendement a été un combat, rares ont été les votes acquis à une large majorité. Les frictions se concentrent sur 3 axes 1. La définition même de ce qu'est une donnée personnelle. Pour votre nom, votre adresse postale ou votre numéro de téléphone c'est assez évident, mais qu'en est-il de votre adresse mail, de votre adresse IP (qui est le passeport de votre PC), de votre statut? Les industriels voudraient évidemment une définition la plus minimale possible. Je ne suis pas de cet avis. 2. Le partage des données: quelles sont les informations que l'internaute accepte de voir utiliser par un tiers? Quand, comment et à propos de quoi doit-il être averti? Je ne le rappellerai jamais assez: ne partagez par exemple rien sur votre mur Facebook que vous ne pourriez crier au monde entier au milieu des Champs Elysées ou de la grand place de Bruxelles. 3.
Il faut établir une clarification sans faille de ce qu'on tolère au niveau de l'utilisation des données, du profilage et du stockage des données du citoyen européen. "Le chemin est encore long mais les institutions européennes sont parfaitement conscientes que ce qui se joue pour l'instant aura une incidence pour les 500 millions de citoyens sans la moindre exception. Et je tiens à rappeler aux multinationales qu'elles n'ont d'autres choix que d'accepter l'évidence: utiliser les données personnelles des citoyens européens sans consentement explicite de ceux-ci, c'est du vol et une violation grave à leur liberté individuelle." conclut l'Eurodéputé .
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