La Ville de Lyon et la Métropole ont (enfin) proposé, le mercredi 4 octobre, leur projet pour sauver le Musée des Tissus, à l’appel de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) propriétaire. Ceci dans un contexte où l’ensemble des collectivités et des institutions concernées subissent des réductions significatives de leurs dotations budgétaires.
Afin d’aboutir, Gérard Collomb, alors Maire de Lyon et Président de la Métropole, David Kimelfeld et Georges Képénékian devenus aujourd’hui respectivement Président de la Métropole et Maire de Lyon,ont missionné deux femmes, Sylvie Ramond, Directrice du musée des Beaux-Arts et Hélène Lafont-Couturier, Directrice du musée des Confluences pour élaborer qu'ils qualifient d'"ambitieux, pérenne et durable" , permettant la sauvegarde des collections et leur rayonnement au niveau local, national et international.
Vers un partenariat public/privé
Le scénario proposé par la Ville et la Métropole vise à présenter les collections "hors les murs" du Musée actuel, principalement au musée des Confluences
(750 000 visiteurs) et au musée des Beaux-Arts (300 000 visiteurs par an) ainsi que dans l’un des hôtels particuliers du site actuel.
Ce scénario est fondé sur la création de réserves, conservées dans un lieu adapté et dans des conditions aux normes
et d’un centre de ressources de haute-qualité, dont une partie importante pourrait être créée au sein du musée des Confluences de façon à mieux répondre aux demandes des chercheurs, des créateurs et des industriels. Une valorisation des collections
par les outils numériques (bases de données, etc.) est également à imaginer.
Ce projet porte sur la vente par la CCI de l’un des deux hôtels particuliers accueillant aujourd’hui les musées afin de garantir économiquement par les recettes dégagées le maintien
d’un lieu de conservation et d’assurer une présentation des collections au sein du nouveau pôle muséal.
L’investissement est estimé entre 15 et 18 M€ si un hôtel particulier est conservé, avec un coût de fonctionnement équivalent à la charge nette actuelle.
Un projet pour l'instant en opposition à celui de la Région
Dans leur communiqué, la Ville et la Métropole indiquent qu'actuellement, le projet présenté par la CCI et la Région est basé sur un financement essentiellement public, porté principalement par la Région. Sans l’apport des collectivités publiques,
son déficit d’exploitation est désormais estimé à au moins 2,5M€ par an contre 1,7M€ par an actuellement ! Quant au coût d’investissement compris entre 25 et 30 M€, il est lui aussi porté quasi-exclusivement par le public.
La Ville de Lyon et la Métropole interrogent donc le caractère d’un projet dimensionné autour d’un tel déficit d’exploitation à la charge des seules collectivités publiques.
La question se pose d’autant plus que l’État et la CCI indiquent clairement que leurs participations financières n’excéderont pas trois ans pour le premier et la fin du mandat de son actuel Président pour la seconde !
C’est à dire une impasse de plus de 500 K€ par an à compter de 2021 en intégrant des travaux à effectuer dès la deuxième année de fonctionnement de ce nouveau projet.
La Ville et la Métropole estiment donc défendre "un projet pragmatique et ambitieux à la hauteur de l’excellence des collections du Musée des Tissus et du rayonnement de la métropole lyonnaise, avec la volonté de mobiliser autour de cette
dynamique la CCI, la Région, l’Etat et le milieu économique".
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