En cette période de mondial de l'automobile, nous poursuivons aujourd'hui une série d'articles sur les transports. En quelques années, préoccupation écologique et crise de l'énergie obligent, les français ont peu à peu changé leurs habitudes de consommation. Finie l'ère des 4x4 et de la frime, voici venir le temps des transports "doux" . On se préoccupe plus de l'attitude au volant, du comportement vis à vis des autres, on est plus soucieux des "traces" et des déchets laissés aux générations futures, on préfère délaisser le pétrole ou l'électricité pour les biocarburants.
Le développement du Diester (contraction des mots diesel et ester) donne une idée de la "révolution" en cours. En quelques années, ce produit est devenu la plus grande des deux filières de production de biocarburants mises en oeuvre en France. Issu des graines oléagineuses – essentiellement le colza et le tournesol –, ce biocarburant est mélangé au gazole pour propulser les véhicules Diesel. Son homologue produit en France à partir de l’amidon des céréales (blé, maïs…) ou du sucre des betteraves, le bioéthanol, est utilisé, lui, dans les moteurs à essence.
On parle de "bio carburant" pour désigner les carburants renouvelables issus de la biomasse
La biomasse recouvre l’ensemble des matières organiques d’origine végétale ou animale pouvant servir à la production d’énergie ou d’autres produits renouvelables.
En France, et entre autre dans notre Région Rhône-Alpes, des milliers de producteurs cultivent du colza ou du tournesol destiné à la fabrication de Diester, avec un rendement moyen de 3,5 tonnes de graines à l’hectare pour le colza. Les coopératives agricoles et les entreprises de négoce collectent et stockent cette matière première, ce qui tend aussi à changer radicalement les paysages, en particulier dans les zones de plaine.
A l'heure où le lobby nucléaire, très présent dans la Région, se bat pour la création d' un EPR et le développement des moteurs électriques, il est bon de rappeler que d' autres solutions existent en matière d'énergie. Le Diester est l'une d'entre elles des caractéristiques physico-chimiques très voisines de celles du gazole avec un « plus » notable : c’est une énergie renouvelable . Sa mise en oeuvre est parfaitement réversible : on peut passer sans inconvénient du Diester 30% au gazole, et réciproquement. Techniquement, rien n’interdit d’alimenter les moteurs Diesel au Diester pur à 100 %. Les choix politiques fondamentaux de la France et de l’Union européenne sont très clairs : les superficies agricoles doivent être affectées en priorité aux cultures alimentaires. De fait, les objectifs d’incorporation de biocarburants dans les carburants fossiles sont limités et les surfaces d’oléagineux utilisées pour la production de Diester représentent moins de 4 % des terres cultivables françaises. Sur le développement de ce biocarburant, voir le site de Proléa ,faiteslepleindavenir.com-
Le Diester n’a donc pas vocation à être utilisé pur dans les véhicules Diesel. En revanche, seule énergie renouvelable liquide directement substituée à une partie du gazole aujourd’hui, elle contribue déjà à réduire la dépendance énergétique du continent vis-à-vis des hydrocarbures fossiles et à limiter les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Cette énergie renouvelable s’intègre pleinement au sein d’un bouquet d’énergies qui construira demain la solution au remplacement du pétrole.
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