Avec Sound Value, des experts analysent la voix des candidats

Dans le cadre de la seconde vague de son Baromètre, une agence conseil en identité sonore et design musical mesure la perception que les Français ont de la voix des candidats à la Présidentielle 2012 et de leurs musiques de campagne. Les résultats montrent que la voix peut être un élément du Capital Sonore des partis, et un élément clé pour les candidats.
La voix des candidats à la Présidentielle est un élément sonore particulier.  Les candidats ont une image de marque à construire. La corde vocale en est un élément central, la musique de campagne aussi. L'agence (Brandy sound) a ainsi mesuré le Capital Sonore des candidats à travers les critères suivants :
· Les caractéristiques vocales perçues (grave/aiguë, douce/sèche, rapide/lente...)
· La reconnaissance du candidat par sa voix et sa musique de campagne
· L'agrément et la saturation à l'égard de la voix et de la musique de campagne
· Le type et la force des évocations de la voix et de la musique de campagne

Des échantillons vocaux sont extraits du discours d'entrée en campagne de chacun des candidats afin de comparer sur la base d'un thème commun.
Nathalie Arthaud : une des plus aiguës, régulières, et des plus associées à la jeunesse. Une voix aiguë qui s'entend de près, elle porte de la fraicheur dans le discours politique. Elle est dynamique et enthousiaste.
François Bayrou : la plus régulière, la plus lente et parmi les plus douces. Une voix qui se veut pédagogique. Qui ne veut pas heurter. Qui veut rassembler en douceur et lisser les différences.
Jacques Cheminade : la plus grave ; la moins associée à la jeunesse, la joie et la modernité, la plus associée au rétro et à la tradition... C'est une voix qui porte des valeurs rigoristes.
Nicolas Dupont-Aignan : une des plus douces, la plus associée à la modernité ; parmi les plus associées à la jeunesse et la légèreté...Une voix de bonne facture mais qui manque de charisme. Qui n'incarne pas la force de la conviction politique.
François Hollande : la plus associée à la force... Le candidat a développé une maîtrise toute particulière de la fermeté. Il a verrouillé sa corde vocale pour prendre une dimension posée et maîtrisée. Sérieuse et engagée.
Eva Joly : la plus aiguë, la moins claire et la moins dynamique ; la plus associée à l'émotion... Une voix singulière d'un rythme différent de celui abordé dans la musique des mots de la langue de Molière. Qui n'aide pas à la compréhension du message alors que celui-ci est dit sans précipitation et avec conviction.
Marine Le Pen : la moins chaleureuse, la moins douce, la plus dynamique ; la moins associée à l'émotion et à la légèreté... Asséné comme des coups de marteau, chaque mot est un clou que la candidate cherche à enfoncer dans la tête de ses auditeurs. La corde vocale est en phase avec l'intention.
Jean-Luc Mélenchon : la moins régulière, la plus rapide, parmi les moins douces ; parmi les plus associées à la force et la joie... L'indignation et la conviction sont les marques de fabrique des intentions qui font vibrer la corde vocale de Mélenchon. Il électrise la foule par un débit organique (jouant avec le rythme et le tempo). Il module ses idées en les chargeant d'enthousiasme et d'émotion.
Philippe Poutou : la plus douce, chaleureuse, parmi les moins dynamiques ; la plus associée à la joie, la jeunesse et la légèreté, la moins associée à la force et au rétro et à la tradition... Une voix qui dispose d'un capital de sympathie. Bienveillante. Voire un peu naïve. Légère, par conséquent peu associée au pragmatisme mais un peu plus à l'utopie. Différente de ce que l'on entend. Une voix pas encore rompue au discours politique.
Nicolas Sarkozy : la plus claire, parmi les plus dynamiques... Le candidat-Président est un orateur hors pair. Il a le talent de l'interprète. Sa voix est un outil de communication dont il joue avec maestria. Sa voix est émotionnellement polymorphe. Elle peut être douce et bienveillante et à la seconde d'après cassante. Ces multiples ruptures « émotionnelles » n'aident pas à la conviction.

Le Palmarès : Les critères d'efficacité :
Le Capital Sonore des hommes politiques est constitué de tous les signes sonores émis : la voix fonde l'identité sonore de la personne politique ; sa musique de campagne traduit l'univers de sa campagne... Comme les marques, l'homme politique dispose de ce capital où le son est un signe chargé de sens et où son expression développe une capacité à créer de la préférence.

On remarque dans les analyses sur les musiques de marque des corrélations significatives : la reconnaissance forte par la musique s'accompagne d'un phénomène de saturation à l'égard de la musique. L'agrément est lié à une saturation faible et à une musique perçue comme cohérente.




Reconnaissance spontanée par la voix :
Le niveau de reconnaissance spontanée est lié au niveau d'exposition média. Un homme politique peu visible fera l'objet d'une faible reconnaissance. Cependant, une forte exposition et une forte reconnaissance spontanée s'accompagne quasiment toujours d'une forte saturation à l'égard de la voix. Les voix de Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy et François Hollande sont ainsi les plus reconnues, mais celles qui produisent la plus forte saturation.

Nicolas Sarkozy 100,0%, Marine Le Pen 98,8%, François Hollande 96,4%,
 Eva Joly 86,7%, François Bayrou 79,5%, Jean-Luc Mélenchon 77,1%,
Philippe Poutou 65,1%, Nathalie Arthaud 62,7%, Nicolas Dupont-Aignan 44,6%,
Jacques Cheminade 10,8%

La saturation à l'égard de la voix est elle-même corrélée à l'agrément à l'égard de la voix. Ainsi, Philippe Poutou est à la fois la voix produisant la saturation la plus faible et la voix la plus appréciée. Par ailleurs, les qualités mêmes de la voix véhiculent un certain message, au-delà des mots utilisés. La force du Capital Sonore est également liée à la force du message implicite véhiculé par les caractéristiques de la voix et de la musique. Les voix les plus appréciées, celles de Philippe Poutou et de Nicolas Dupont-Aignan, sont aussi les plus douces et les plus associées à la jeunesse.
On retrouve les mêmes corrélations dans le cadre des musiques de campagne. Le Capital Sonore des candidats est ainsi lié à une forte reconnaissance spontanée par la voix et la musique, un fort agrément mais également une faible saturation à leur égard. L'indice d'efficacité de la communication sonore corrèle ces trois variables.
L'indice de l'efficacité de la communication sonore appliqué à la voix des politiques et à leur musique désigne comme vainqueurs : François Hollande et Nicolas Sarkozy pour leur voix, Eva Joly pour sa musique de campagne.
G.R.
(redaction@lyonenfrance.com)
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