Le jeudi 19 juillet au matin, dans une subdivision du Nettoiement de la Direction de la Propreté du Grand Lyon un dramatique événement s’est produit : un agent de maîtrise de cette subdivision a voulu mettre fin à ses jours en s’immolant avec de l’essence, sur son lieu de travail. Ses collègues l’ont immédiatement secouru à l’aide d’un extincteur et appelé les Pompiers.
Dans un communiqué, la CGT indique que cet agent, agé de 47 ans, est "est hospitalisé dans un état très grâve". Le syndicat, qui assure cet agent, sa famille ainsi que ses proches de toute sa solidarité, indique que ses collègues de travail traumatisés par cette tragédie "ont droit à un soutien psychologique et humain renforcé". Bien qu'une tentative de mettre fin à ses jours a toujours de multiples motivations, il paraît évident que plusieurs éléments liés au travail sont liés à cette terrible décision.
"Un malaise s’exprime depuis de longs mois, jusque dans les groupes de travail officiels"
Depuis plusieurs mois une grande réorganisation de l’ensemble du Service Nettoiement sur les 58 communes du Grand Lyon est en cours. Elle va entraîner d’importantes modifications des conditions de travail et d’exercice des missions publiques. Un malaise s’exprime depuis de longs mois, jusque dans les groupes de travail officiels du projet de service, avec la crainte diffuse exprimée par certains agents sur leur devenir professionnel, le contenu de leur travail ; les modifications impactant leur vie privée et familiale. Cet Agent de maîtrise proche de son équipe a, toujours selon la CGT, "fait remonter des observations et exprimé des points de vue qui n’ont pas plu à une partie de sa hiérarchie. Celle-ci, l’a envoyé devant le Conseil de Discipline en demandant une sanction lourde de plusieurs jours de mise à pied. Lors de ce Conseil de Discipline tenu il y a une quinzaine de jours, les arguments des représentants élus du personnel ont convaincu les élus de l’Administration de réduire la sanction à un simple avertissement. Cela n’a pas été au goût de tout le monde puisque l’Autorité Territoriale a décidé -comme elle en a le droit et le pouvoir- de maintenir la sanction initiale".
Les membres du syndicat pensent donc que "c’est donc en prenant connaissance de cet arrêté disciplinaire ce matin, sur son lieu de travail, que cet agent de maîtrise a eu cette tragique réaction".
Pour le Groupement CGT, Armand Creus, Launès Kaddour, Patrick Gigaret et Jean Hernandez rappellent qu'ils ont, avec les autres organisations syndicales, "alerté depuis de longs mois sur la nécessité de ne pas conduire des réorganisations lourdes à marche forcée et avec un « management de commandement » autoritaire ; surtout dans le contexte où le Directeur Général des Services explique depuis plusieurs années qu’au Grand Lyon comme ailleurs, il faut « faire plus avec moins »… Ils demandent que, plus que jamais, soient écoutés les collectifs de travail (...) Ceci afin qu’un tel drame ne se reproduise jamais plus. La CGT demande que le CHSCT soit réuni dans le plus bref délai.
Mise à Jour le 20 juillet 2012 (Réaction du Grand Lyon et de son Président, Gérard Collomb) :
Gilles Roman
(redaction@lyonenfrance.com)
Mise à Jour le 20 juillet 2012 (Réaction du Grand Lyon et de son Président, Gérard Collomb) :
"Le Grand Lyon et son Président tiennent d'abord à rappeler en ces moments particulièrement douloureux, leur soutien à la famille et aux proches de l'agent du Grand Lyon toujours dans un état grave et stationnaire.
Suite à cet accident tragique, la communauté urbaine tient à préciser que durant ces derniers mois plusieurs incidents graves se sont produits à la suite de conflits internes entre agents.
A chaque fois, l'administration a fait des enquêtes, saisi le conseil de discipline et prononcé un certain nombre de sanctions proportionnées à la gravité des faits reprochés.
Sur les faits qui ont mené à l'acte tragique de l'agent comme pour les autres cas, l'administration se tient à disposition du Procureur de la République pour apporter toutes précisions qui pourraient permettre d'avancer dans la compréhension des circonstances ayant mené au drame du 19 juillet.
La communauté urbaine précise par ailleurs que les faits ayant conduit à la saisine du conseil de discipline sont bien antérieurs (mois de novembre 2011) au projet de réorganisation du service de nettoiement dont la mise en œuvre n'est prévue au mieux qu'a partir de 2013. A ce jour, seules des consultations ont eu lieu."
Décisions prises suite au Comité Hygiène et sécurité du Grand LyonSuite à ce drame, le Grand Lyon a convoqué en urgence le 20 juillet le Comité Hygiène et Sécurité (CHS) où siègent élus, organisations syndicales et services de l'administration. Cet organisme paritaire a pour objet d'échanger sur les conditions de travail des agents. Il a été décidé à l'unanimité de mandater une expertise sur les conditions de travail des agents. Cette expertise sera encadrée par le CHS et sera diligentée via un expert extérieur à la collectivité. Le Grand Lyon indique dans un communiqué qu' "un groupe de travail va se réunir au plus vite pour établir le cahier des charges et lancer dans des délais raisonnables cet audit. Par ailleurs la cellule psychologique mise en place dès l'annonce du drame reste active pour les agents de la subdivision concernée".------------------------
0 comments :
Enregistrer un commentaire
Vous devez être connecté pour commenter - Inscrivez vous...