Le Président de la région Auvergne Rhône-Alpes, Laurent Wauquiez, a annoncé aujourd'hui le déblocage de 100 millions d’euros, dans un premier temps dans une campagne de communication, pour aider les entreprises à recruter dans les secteurs en tension.
Accompagné de Stéphanie PERNOD,
Vice-présidente déléguée à l’Economie, et Ségolène GUICHARD, Viceprésidente déléguée à l’Apprentissage et à la Formation
professionnelle, il a annoncé la mise en circulation de bus de l'emploi destinés à faciliter les embauches.
En France
aujourd’hui, il y a 5,6 millions de demandeurs d’emploi alors même que près de
400 000 emplois sont à pourvoir dans notre pays.
La situation est toute aussi préoccupante dans notre région avec un taux de
chômage à 7,3% et 400 000 demandeurs d’emplois, mais avec pourtant de
nombreuses offres d’emploi non pourvues. En Auvergne-Rhône-Alpes, plusieurs
secteurs sont considérés comme en tension et peinent à recruter : selon les chiffres avancés par Laurent Wauquiez, "plus de 7 000
offres d’emploi sont considérées comme difficiles dans la viticulture, environ 15 000
dans l’hôtellerie/restauration, etc. En tout, ce sont 150 000 offres d’emplois, dont
la moitié en CDI, qui ne trouvent pas preneur".
L’hôtellerie-restauration fait partie
des secteurs où les difficultés de recrutement sont les plus frappantes : la
réouverture des bars et des restaurants s’est effectuée dans un contexte de pénurie
de main-d’œuvre flagrant. Les exploitations agricoles rencontrent elles aussi
des difficultés importantes, en témoigne des récoltes et des vendanges parfois
compromises cette année à cause de la pénurie de main-d’œuvre. Mais d’autres
secteurs rencontrent ces difficultés : les métiers de la santé, du service à la
personne, de l’industrie, du transport, etc.
Ces difficultés sont rencontrées par de nombreux secteurs professionnels, mais
aussi par tous les départements de la région : dans le Cantal, 53% des
recrutements sont considérés comme difficiles ; dans l’Ain, 51% ; en Isère, 51% ; en
Haute-Savoie, 60% ; dans la Loire, 50% ; en Haute-Loire, 50% ; dans le Rhône, 45% ;
dans l’Allier, 45% ; dans la Drôme, 40% ; dans le Puy-de-Dôme, 40% ; en Savoie,
40% ; en Ardèche, 35%.
Pour faciliter les embauches des demandeurs d’emplois et aider nos entreprises à
recruter, la Région Auvergne-Rhône-Alpes a mis sur pied un plan pour l’emploi et le
recrutement dans les secteurs en tension, le plan régional retour au travail doté de
100 millions d’euros.
Une sorte de Pôle emploi bis, interface entre les entreprises et les chômeurs
Construit avec les équipes de Pôle emploi et les
différentes branches professionnelles, le plan s’axe autour de trois volets :
1- Identifier les besoins de recrutement
dans sept secteurs professionnels sélectionnés par la région : les
métiers du BTP et de la transition écologique ; l’industrie et l’industrie du
futur ; les services à la personne et la santé ; le numérique ; le secteur sport,
tourisme, montagne ; l’agriculture ; le transport.
La région devrait choisir 75 000 offres parmi les 150000 proposées par pôle emploi "afin de les suivre attentivement et
précisément". Elles seront ensuite recensées et publiées sur la plateforme
régionale « Nos talents Nos emplois », en lien avec les équipes de Pôle
emploi, pour faciliter les projets de recrutement.
2- Promouvoir les métiers qui recrutent :
Pour faciliter le recrutement dans les secteurs en tension, il faut donner
envie de ces métiers. Il faut en faire la promotion, les valoriser, informer les
familles. Pour ce faire, plusieurs dispositifs vont être lancés : des bus de l’orientation circuleront dans la région pour informer très
spécifiquement sur les métiers en tension ; 50 jobs dating seront organisés d’ici la fin de l’année scolaire, dédiés aux
métiers en tension ;
Enfin, de grandes campagnes de communication vont être lancées pour
faire connaître et valoriser les secteurs en tension.
La première sera dédiée aux métiers de l’hôtellerie-restauration, où il y a
urgence de remédier à la pénurie de main-d’œuvre car la réouverture des bars
et restaurants a été compliquée pour les professionnels du secteur faute de
personnel.
La Région s’est donc fixée comme objectif d’accompagner le recrutement de 1 000 personnes dans ce secteur, en ciblant trois métiers
particulièrement en tension (serveur, commis de cuisine, employé d’étage)
avant le début de la saison hivernale. Le plan de communication s’appuiera
sur l’image de marque de notre territoire, terre de gastronomie, sur la
récente victoire française au Bocuse d’Or et sur une campagne sur les
réseaux sociaux en partenariat avec Anne-Sophie PIC.
Puis d’autres campagnes suivront, concernant les autres secteurs :
- Le bâtiment en octobre, en s’appuyant sur « Les Coulisses du
bâtiment » portées par la Fédération française du bâtiment ;
- L’industrie en novembre en s’appuyant sur la Semaine de l’industrie ;
- Le numérique en décembre ;
- Les services à la personne en janvier, à l’occasion de l’ouverture de
la plateforme Parcoursup ;
- L’agriculture en mars en écho au Salon de l’agriculture.
3- Former dans les métiers en tension
L’objectif est de proposer 10 000 formations nouvelles sur les métiers en
tension.
Tout d’abord, toutes les formations concernant les métiers en tension seront
financées par la Région. Des formations seront proposées par la Région sans
intermédiaires pour faciliter les démarches administratives et accélérer les
procédures. La Région va aussi intensifier le financement des CARED, qui
permettent de former directement dans les entreprises avec un haut niveau
d’efficacité.
Enfin, la Région va développer plusieurs écoles de formation dédiées aux
métiers en tension, sur le modèle du Campus Région du Numérique à
Charbonnières-les-Bains. Ce modèle sera étendu à d’autres
métiers/secteurs : les techniciens de laboratoire ; les métiers de l’industrie
et de l’aéronautique ; les métiers du BTP. Mais d’autres secteurs sont
étudiés.
4- Une base droits et devoirs
Près de 400 millions d’euros par an sont mobilisés chaque année par la
Région et Pôle emploi pour la formation. Ces crédits importants obligent les
bénéficiaires à un certain respect du financement public. Une base droits et
devoirs va ainsi être mise en place par la Région concernant son offre de
formation. Ainsi, toute personne qui s’engage dans une formation financée
par la Région s’engagera aussi à aller jusqu’au bout. Si celle-ci abandonne
avant, sans raison valable, elle n’aura plus accès aux formations proposées
et financées par la Région pour une durée de 3 ans.
Laurent Wauquiez assure qu'il a proposé à Elisabeth Borne, Ministre du
Travail, que la Région expérimente un nouveau modèle où la personne qui
abandonne sa formation soit obligée de la rembourser. Ce dispositif
nécessite pour l’heure une modification législative et ne peut donc être mis
en œuvre.
« La situation dans notre région est préoccupante et ne doit pas perdurer. On
a 400 000 demandeurs d’emploi d’un côté ; et de l’autre 150 000 offres
d’emploi qui ne trouvent pas preneur. Notre objectif est donc de lancer un
plan de retour travail pour remédier à cette situation. D’abord, nous allons
identifier tous les métiers qui recrutent, tous les secteurs en tension ; nous
allons ensuite en faire la promotion, les mettre en avant, les faire connaître ;
et enfin nous allons financer de nouvelles formations, adaptées aux besoins
de nos entreprises (...)», déclare Laurent Wauquiez.
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par Gérald Bouchon sur YouTube Lyon Demain
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