Lyon capitale de la culture... ou de l´ennui ?

La torpeur semble avoir saisi le monde politique lyonnais. Après la série de sondages favorables à Gérard Collomb et la mise en veille pour quelques jours de la campagne de Dominique Perben (du fait de son hospitalisation pour une opération de la rétine), c´est sur le net que tout semble "s´animer".

Enfin s´animer est un bien grand mot puisque le site qui "fait le buzz" en ce moment a pour titre évocateur "Lyon capitale européenne de l´ennui". Ses animateurs présentent bien sûr un pastiche de la candidature de la ville au titre de capitale européenne de la culture pour 2013 .
La disparition de la culture "underground"
Le site est agrémenté de textes pas toujours drôles et de photos très ennuyantes. Il s´inscrit bien dans une tradition très française d´autoflagellation. Selon les auteurs, Lyon est toujours la ville endormie des années Collomb (l´autre) et Barre. Les lieux "underground" de la culture alternative, en particulier ceux du quartier de la croix rousse, auraient été peu à peu fermés au profit du développement d´une culture de marché à la solde du grand... Capital.
La reconnaissance de la vieille ville au titre de patrimoine de l´humanité par l´Unesco n´était en fait que la première étape de grandes opérations immobilières : on a fermé les lieux de vie et de culture spontanée au profit d´une culture "labellisée", voire aseptisée. "l’analyse de divers comptes-rendus du conseil municipal de la Ville de Lyon", écrivent les auteurs, "fait apparaître à quel point les budgets de la culture sont destinés à un nombre réduit d’associations. On y trouve, étroitement mêlés, des enjeux commerciaux et des enjeux d’image : il faut montrer que Lyon est une capitale culturelle, quitte à inventer une culture locale à laquelle, par ailleurs, on dénie toute possibilité d’existence en fermant tous ses lieux d’expression".

Une critique des nuits sonores
Les auteurs de ce site qui oscille difficilement entre l´humour, la critique culturelle et la revendication politique ou citoyenne, pensent "qu´il se trouve toujours des petits malins pour se mettre sous les robinets à finances. Ces petits malins ont participé, en bons petits soldats sans états d’âmes de la politique culturelle de “prestige” de la ville". Ils reprochent aux élus de "distribuer les places en fonction de légitimités implicites dans le champ culturel : aux stars internationales on offre la Halle Tony Garnier, mais on demande aux DJ locaux d’aller contacter eux-mêmes des bars… frappés de fermeture administrative (le Monde à l’Envers, par exemple !). Au mieux, on offre à ces derniers des strapontins (aller mixer dans un karting de banlieue…)".




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6 comments :

Anonyme a dit…

C'est vrai que l'esprit underground s'enfuit... Çà fait dejà longtemps que St Jean n'est plus rempli d'artistes de rue et
de concerts trottoirs...
On a viré les squat de la X-rousse, et les bobos sont venus les
renovés... Mais bon, moi aussi j'ai vieilli... Ils sont ou les jeunes pour prendre le
relai ?
Ils dansent la tektonik place Bellecour...

Anonyme a dit…

C'est étrange, j'ai cru que ce billet parlait de Bordeaux, elle aussi labellisée Unesco et candidate pour 2013, mais c'est Marseille qui semble
favorite

Anonyme a dit…

Il y a exactement 30 ans j'ai fait une étude sur le quartier St Jean. Cela concernait en particulier les
infrastructures sanitaires des logements. Il me fallait être bien jeune pour avoir osé frapper à la porte des gens pour leur demander s'ils avaient des WC ou des salles de bain. Les résultats étaient effrayants. Je n'ai plus les statistiques en tête, mais la grande majorité des habitants
n'avaient ni WC, ni salle de bain. Il y en avait parfois un à l'étage ou bien deux ou trois étages plus haut ou plus bas. Les murs étaient lépreux, les habitations insalubres, l'eau pas toujours courante. Les habitants
éventuellement ont été expulsés, dont certains, peu nombreux, avec
soulagement, les autres ayant toujours vécu dans ce quartier et j'imagine qu'ils ont été relogés dans des HLM des banlieux. Je ne fais pas ici un commentaire sur la culture underground, ni même sur l'urbanisme, mais la réhabilitation de St Jean m'a paru être une bonne chose à l'époque, même si
j'aurai préféré que les habitants, pour certains très âgés, y aient fini
leurs jours. Il me paraît évident que beaucoup de jeunes devaient vivre
aussi dans ces logements aux loyers peu onéreux et donner de l'animation à
ce quartier. La disparition de cette culture dont vous parlez me paraît
moins tributaire de la réhabilitation des quartiers, bien que ce soit un
facteur et pas des moindres, que de la réticence du conseil municipal à
financer des associations moins conventionnelles.

N'oublions pas que Lyon a toujours eu la réputation d'être une ville
bourgeoise et bien pensante. Un terreau peu propice à l'épanouissement
d'une culture alternative.

Anonyme a dit…

Lyon est une ville magnifique,une géométrie italienne, une lumière
particulière (celle des fleuves),des habitants discrets et attentifs, un humanisme de bon aloi qui peut passer pour de la distance, arrêtons de compter alors, il est des valeurs qui ne sont pas réductibles à des
subventions, la culture s'inscrit aussi dans l'âme des habitants.

Anonyme a dit…

Bien d'accord avec vous, essayez de sortir en semaine... pas grand chose d'ouvert. Dernier exemple en date : le Citron, café concert à st georges arrête les frais car ca gêne le voisinage... "merci" la mairie de soutenir ceux qui
essaye de se bouger tu parles d'une politique culturelle

Anonyme a dit…

Boire n'est pas une activité "culturelle", arrêtez de plaisanter... SI ce café faisait chier le monde, ils ont eu raison d'intervenir.
On verra votre le tête le , jour ou vous aurez des voisins qui ne vous permetteront plus de dormir.

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