Alors que le congrès du PS tourne au psychodrame sur le leadership et la "confrontation des égo", il faut rendre grâce à ceux qui, au sein du parti, prennent le temps et les moyens de clarifier leurs idées et leurs convictions.
C'est le cas du Professeur Michel Debout, psychiatre membre de la direction du Parti Socialiste, qui vient de publier en collaboration avec le journaliste Gérard Clavairoly Sept Chantiers Capitaux pour Construire une Alternative a Gauche.
Très discret médiatiquement, Michel Debout n'en a pas moins exercé, durant plusieurs décennies, une influence certaine auprès les directions successives du PS. Proche de Jean Poperen, il a travaillé avec François Mitterrand, Michel Rocard, Lionel Jospin, René Teulade... Spécialiste des questions de société, il s'est toujours positionné sur les idées plutôt que sur les personnes, ce qui en fait encore aujourd'hui une personalité respectée au sein du parti.
Très discret médiatiquement, Michel Debout n'en a pas moins exercé, durant plusieurs décennies, une influence certaine auprès les directions successives du PS. Proche de Jean Poperen, il a travaillé avec François Mitterrand, Michel Rocard, Lionel Jospin, René Teulade... Spécialiste des questions de société, il s'est toujours positionné sur les idées plutôt que sur les personnes, ce qui en fait encore aujourd'hui une personalité respectée au sein du parti.
"Ségolène Royal doit permettre au parti de sortir de l'ambiguïté"
L'une des causes de l'échec de la candidature socialiste aux dernières élections présidentielles est selon Michel Debout l'ambiguïté dans laquelle elle s'est maintenue sur un grand nombre de sujets. La candidate était t'elle pour ou contre le maintien des 35 heures, l'augmentation des minima sociaux, celle des retraites ?
Pour Michel Debout, qui rappelle le débat "surréaliste" lancé en pleine campagne par François Hollande sur "le seuil de la richesse à 4000 euros par mois", il est urgent que le PS clarifie ses positions et que le secrétaire général, représentant du courant majoritaire et "candidat naturel", soit l'expression de cette clarification.
Un projet porté par une réflexion collective !
A contre courant de tout ce qui peut se dire aujourd'hui sur François Mitterrand, Michel Debout, qui ne croit pas beaucoup au concept de "démocratie participative", loue en l'ancien Président de la République sa "clarté" sur les questions de société, celles qui ont eu le plus d'impact sur la vie quotidienne des français. "Parfois en opposition avec l'opinion majoritaire, François Mitterrand a sû avant les élections clarifier et imposer ses positions sur l'alliance avec les communistes, sur la peine de mort, sur la libération des ondes, sur les relations avec l'ex-URSS par exemple..." . Et ce vieux militant de rappeler que les congrès au PS n'ont jamais été "reposants". "A l'époque Mitterrand s'est imposé face à Rocard... c'était sanglant... mais la définition du projet nous a menés à la victoire". Et la définition des alliances s'est faite sur la base de désistements au second tour, pas sur la "confusion des idées", rappelle t'il.
A contre courant de tout ce qui peut se dire aujourd'hui sur François Mitterrand, Michel Debout, qui ne croit pas beaucoup au concept de "démocratie participative", loue en l'ancien Président de la République sa "clarté" sur les questions de société, celles qui ont eu le plus d'impact sur la vie quotidienne des français. "Parfois en opposition avec l'opinion majoritaire, François Mitterrand a sû avant les élections clarifier et imposer ses positions sur l'alliance avec les communistes, sur la peine de mort, sur la libération des ondes, sur les relations avec l'ex-URSS par exemple..." . Et ce vieux militant de rappeler que les congrès au PS n'ont jamais été "reposants". "A l'époque Mitterrand s'est imposé face à Rocard... c'était sanglant... mais la définition du projet nous a menés à la victoire". Et la définition des alliances s'est faite sur la base de désistements au second tour, pas sur la "confusion des idées", rappelle t'il.
Les sept chantiers capitaux
Avec Gérard Clavairoly, journaliste indépendant spécialisé en médecine, le Pr Debout aborde évidemment les sujets de société qui lui sont chers. Professeur de médecine légale au CHU de Saint-Étienne, il a longuement travaillé sur le suicide, sur le harcèlement moral au travail -voir son rapport- , sur la maltraitance des personnes âgées. Le livre aborde tous ces sujets, en particulier celui du vieillissement de la population, qui définira l'orientation d'une grande partie des politiques dans les prochaines années.
Un Revenu de Retraite Active pour les plus de soixante ans
Les domaines de la santé, du travail, du logement, de l'éducation, de l'aménagement du territoire, de la gestion des retraites... seront profondément bouleversés par cette évolution de la société, une société qui devra redonner une place aux plus âgés, en créant par exemple un Revenu de Retraite Active pour les plus de soixante ans (c'est l'une des propositions développées), mais aussi en organisant le financement de l'économie sociale et écologique.
L'éthique : pour un "Grenelle de l'humain".
Effets de la prolongation de l'espérance de vie, les questions éthiques devront selon les auteurs obtenir rapidement une réponse de la part des politiques. L'évolution des sciences permettra bientôt, grâce à un test de salive, de savoir si une personne est susceptible de développer une maladie, mais aussi de vérifier si elle suit bien son traitement et donc d'individualiser le contrôle de la société. Le livre attire l'attention sur "l'illusion sanitaire" et la dérive de la société vers toujours plus de sécurité, d'assurance et de "transparence", où se confondent de plus en plus la protection et la surveillance.
Une Europe sociale et laïque
Défendeurs d'une idée européenne "sociale", les auteurs appellent au développement du projet social européen et défendent l'idée de l'acceptation de la Turquie, qui garantirait entre autres le maintien de la laïcité des institutions. La grêve de l'usine Dacia (filiale de Renault en Roumanie) est selon eux "exemplaire des revendications que devront porter dans les prochaines années les forces syndicales en Europe".
Défendeurs d'une idée européenne "sociale", les auteurs appellent au développement du projet social européen et défendent l'idée de l'acceptation de la Turquie, qui garantirait entre autres le maintien de la laïcité des institutions. La grêve de l'usine Dacia (filiale de Renault en Roumanie) est selon eux "exemplaire des revendications que devront porter dans les prochaines années les forces syndicales en Europe".
Un livre qui n'aborde évidemment pas tous les problèmes (il fait l'impasse par exemple sur les questions internationales, les domaines "réservés" du Président de la République et les réformes nécessaires des institutions) mais qui a le mérite de coucher noir sur blanc, en particulier sur les sujets de société, un certain nombre d'idées intéressantes et quelquefois iconoclastes !
1 comments :
Voir ici la présentation du livre par les éditions l'Harmattan :
http://www.harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=27204
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