Les bus lyonnais ne rouleront pas au biocarburant


Le Sytral, gestionnaire des Transports en Commun Lyonnais, vient de signer un accord avec "l’expert mondial dans les secteurs de l’énergie", AREVA pour "optimiser l'énergie  de l’ensemble des transports urbains". En clair, si les TCL ont choisi de développer des modes non polluants pour le métro, le tramway, le trolleybus, ils ont surtout opté pour le développement de l'électricité, au détriment d'autres formes d'énergies comme les biocarburants. Mais cette coopération doit permettre également la réduction des émissions de CO2 en intégrant, selon la direction du Sytral, la maitrise des coûts de fonctionnement.

 Dans toute la France, des dizaines de villes, communautés de communes, entreprises, sociétés de transports ont fait un autre choix, celui  de développer les biocarburants , et en particulier le Diester (un carburant de substitution à base de soja et de colza). La plupart, comme Nantes Métropole, "par volonté politique de diversification et d’expérimentation des énergies alternatives".

A l’heure actuelle, 1 300 bus et cars roulent en France avec un gazole intégrant 30 % de Diester. Ce biocarburant est développé seulement pour les véhicules Diésel (ou B30). A Paris, près de 300 bus de la RATP roulent déjà avec ce taux optimal. La Régie Autonome des Transports Parisiens est l’un des 60 membres adhérents de l’association Partenaires Diester qui regroupe des entreprises et des collectivités qui font rouler leurs flottes de véhicules avec le Diester 30%.

L'incorporation de Diester ne nécessite aucun réglage particulier

Les tests conduits pendant plusieurs années ont montré que l’incorporation de 30 % de Diester dans le gazole ne nécessite aucun réglage particulier, est parfaitement acceptée par les filtres à particules et constitue un optimum en termes de rejets polluants dans l’atmosphère. C’est donc ce taux qui a été retenu pour la mise en oeuvre du Diester dans les flottes captives, c’est-à-dire disposant de leur propre cuve privée d’approvisionnement.

En France, selon PROLEA, la société qui produit le Diester,  plus de 8 000 véhicules roulent aujourd’hui au Diester 30%. Les kilomètres parcourus avec ce mélange se comptent désormais en centaines de millions. Cette utilisation à haute teneur en Diester démontre l’efficacité de ce biocarburant et apporte une caution sur la compatibilité technique et son intérêt environnemental.(Voir le site Faiteslepleindenergie.com)

Une énergie encore chère à produire mais qui propose de nombreux avantages

L’énergie renouvelable Diester reste aujourd’hui plus chère à produire que le gazole, même si sa production devient de plus en plus compétitive depuis la flambée des cours du pétrole. En se substituant au gazole, le Diester contribue d’abord à la lutte contre le réchauffement climatique et à la réduction de la dépendance énergétique. Il n’a en revanche pas d’impact sur le prix des carburants. Sa production peut par contre être réalisée totalement en France et  est donc créatrice d’emplois,  de valeur pour le territoire et d' indépendance énergétique.

Des incitations financières et fiscales

Aujourd’hui, le surcoût de production des biocarburants est compensé par une exonération partielle de la taxe intérieure de consommation sur les produits pétroliers (TIC, ex TIPP), accordée par les Pouvoirs publics. Cette aide fiscale a vu son montant décroître régulièrement avec le développement de la filière et l’augmentation du cours du pétrole.

Une étude du cabinet PriceWaterHouseCoopers démontre par ailleurs que le manque à gagner fiscal est presque entièrement équilibré grâce aux recettes générées par l’impact économique, social et environnemental de cette activité. Cette fiscalité particulière pour le Diester assure la pérennité de cette filière qui reste vulnérable face à la volatilité du cours du pétrole (atteignant près de 150$ le baril en juillet 2008, le pétrole est retombé en dessous de 100$ en septembre 2008).

Le biocarburant Diester n’a donc pas d’impact direct, ni positif, ni négatif, sur le portefeuille du contribuable ou de l’automobiliste, mais il fait baisser la demande en gazole et a certainement un impact baissier sur le prix du gazole qui s’établit entre l’offre et la demande globales

Les sept grands atouts du Diester

Reste que pour les défenseurs de ce biocarburant, ses qualités ne sont pas à négliger : c' est une source d'énergie renouvelable, efficace dans la lutte contre l'effet de serre, elle réduit  la dépendance énergétique, apporte un débouché à l'agriculture française et réduit la dépendance du soja importé pour  l'élevage, on la consomme sans le savoir et elle a un bilan énergétique positif !

Voir ici la liste des partenaires Diester -


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2 comments :

Anonyme a dit…

Quelques précisions :

On parle de réduction de CO2, mais il ne faut pas aussi oublier les émissions de polluants : les NOx (Oxydes d'Azotes) !

On parle aussi de BIOcarburants, qui n'ont absolument rien de bio (au contraire, les plantes sont gavées d'engrais et de pesticides) alors qu'il faudrait parler d'agrocarburant. Et surtout des conséquences désastreuses sur les pays producteurs, le coût de la nourriture et sur l'environnement...

Les bus à batteries (comme sur la navette Presqu'île) : les batteries sont lourdes à transporter, et surtout, contiennent de redoutables polluants qu'il faut éliminer en fin de vie. Ces bus ne "protègent" pas du tout l'environnement, contrairement à ce qu'il est écrit en gros sur la carrosserie...

A Lyon, St Etienne, Genève... on a redéveloppé le Trolleybus (les bus à perches). Ils sont silencieux, confortables, ont un excellent rendement (90% au lieu de 40% pour un moteur thermique) et ils ne polluent pas localement. Seul inconvénient : l'impact visuel des petits fils électriques aériens, mais c'est un moindre mal... et ça donne à la ville un charmant petit côté Jules Verne !

Grenoble à sacrifié ses derniers trolleybus pour des bus au gaz "naturel" (naturel mais très polluant en NOx!!) tout aussi bruyants, mais plus cher, plus dangereux que des bus diesel avec filtre à particules.

Conclusion : la traction électrique est aujourd'hui la solution la plus économique et qui émet le moins de nuisances.

Ck-Lyon

Anonyme a dit…

L'impact sur l'environnement du Diester n'est pas neutre : le développement de ce carburant au delà des normes actuelles (6% pour les véhicules individuels et 30% pour le transport public) aurait des effets sur la transformation de l'aménagement rural. Le diester est produit à base de Soja et de Colza, deux cultures très consommatrices en eau et pour lesquelles les écologistes sont particulièrement méfiants.Monsanto, le spécialiste des OGM, fait partie des sociétés "adhérentes" de Diester 30. La firme, dont le siège européen est à Bron dans le Rhône, se présente comme un acteur de la filière agricole française depuis plus de 40 ans. MONSANTO qui déclare "innover et s'investir au quotidien pour une agriculture productive et respectueuse de l'environnement, garante de qualité".

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