A Lyon des prisons, il pourrait rester une étoile en négatif !

Mise à Jour le 10 novembre 2010 : Le Préfet a annoncé le résultat ; c'est finalement l'Université Catholique de Lyon (Ucly) qui a remporté l'appel à projets sur les prisons de Lyon, pour y réaliser un ensemble de bureaux, de logements et de locaux d'enseignement. (lire ici)...
Le Préfet du Rhône, Jacques Gérault, a présenté à la presse le résultat de "l'appel à idées" concernant les anciennes prisons de Lyon.
Les prisons St Paul et St Joseph, désaffectées depuis le mois de mai 2009, n'ont officiellement aucun caractère historique. Mais l'architecte des bâtiments de France a fait remarquer quelques particularités intéressantes dans la contruction (pierres de taille, bâtiments en étoile...), pas suffisantes pour obtenir un classement de l'ensemble des édifices mais pouvant justifier des arrêts de conservation au moment de l'écriture d'un cahier des charges.

De leur côté, un certain nombre d'habitants et de représentants de la société civile (associations, historiens...) se sont émus de la disparition pure et simple d'un lieu chargé d'Histoire qui, même si il avait été marqué par la douleur et la souffrance, méritait peut-êtremieux qu'une destruction pure et simple. C'est le cas par exemple de Paul Ravaud, un responsable associatif porteur d'un des projets dans le cadre de cet appel à idées, qui a réuni une centaine de personnes "attachées à leur patrimoine, qui s'inquiètent de la disparition ou de la dénaturation de ce qui a été et demeure constitutif de leur histoire et de l'identité lyonnaise"(*).
La vente doit alimenter un fonds de construction de prisons
A l'origine, le Ministère de la justice, propriétaire des bâtiments, avait prévu de les raser rapidement afin d'en tirer "le maximum d'argent" par la vente des terrains nus à des promoteurs immobiliers. Une opération justifiée, selon le Préfet, par le fait que "100% des produits alimenteront un fonds de construction pénitentiaire".


La transmission d'une mémoire aux générations futures
Le Préfet quant à lui, a semble t-il été plus sensible à l'argument des historiens qu'à celui des architectes : parlant de la nécessité de transmettre aux générations futures non seulement des idées mais aussi des traces de l'histoire, même si elle fait mal, il a donc obtenu "du plus haut niveau du Ministère" l'autorisation de travailler, dans un délai court, sur les possibilités offertes par les lieux.
"Il ne s'agit pas de livrer l'ensemble à un architecte pour réaliser un "geste" architectural, a-t-il insisté, mais de proposer un projet d'aménagement cohérent et "beau", qui ne soit pas qualifié par les générations futures de "verrue" (allusion au centre d'échange de Perrache tout proche).

Les seize réponses à l'appel à projet sont consultables sur le site de la DDE ici -
Quatre familles de projets sont sorties de l'appel à idées, le plus original étant certainement celui qui propose la destruction des bâtiments mais la construction "en négatif" entre les branches de l'étoile, ce qui aurait l'avantage de détruire les bâtiments très dégradés et les lieux de souffrance, tout en conservant leur mémoire !
Des urbanistes, des architectes, des promoteurs mais aussi des centres de formation comme l'Université catholique (lire ici), toujours à la recherche d'implantation dans ce secteur de la Confluence, ont répondu, en proposant de conserver tout ou partie des bâtiments.

La balle est maintenant dans le camp des institutions
Si l'appel à projets est jugé suffisament porteur d'idées, ce qui semble être le cas, les institutions devront s'atteler à la rédaction d'un cahier des charges qui sera rendu public en janvier 2010. Dans ce cas, un nouvel appel d'offres sera rédigé avec cette fois des données beaucoup plus précises. La vente des terrains interviendrait fin 2010, pour une somme minimum de 25 millions d'Euros... qui sera alors destinée au financement de nouvelles prisons...
(*) Les signataires sont des historiens et spécialistes du patrimoine, personnalités lyonnaises indiscutables, urbanistes, acteurs de l'économie, étudiants, habitants, riverains : "Leur combat, disent-t-ils, n'est pas conservateur au sens traditionnel du terme, il est, au contraire, porteur de valeurs pour construire une ville d'autant plus créative et dynamique qu'elle aura sû être respectueuse de son passé".


Gilles Roman

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