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Stéphane Hessel : une biographie d'un témoin indigné (avec Wikipedia)


Il est très difficile de résumer la vie intense de cet homme, décédé le 27 février 2013 à l'âge de 95 ans, surtout  connu du grand public pour ses prises de position concernant les droits de l’homme, le problème des « sans-papiers» et le conflit israélo-palestinien ainsi que pour son manifeste Indignez-vous ! paru en 2010, au succès international.
Stéphane Hessel naît à Berlin durant la Première Guerre mondiale, le 20 octobre 1917. 
À l'automne de 1939, Stéphane Hessel est mobilisé et part faire ses classes à Saint-Maixent comme trois promotions de normaliens et, en mars 1940, il est affecté dans la Sarre. Envoyé au front, il assiste, sans avoir l'occasion de combattre, à la débâcle et, après une longue errance avec son unité, il dépose les armes à Saint-Dié et se retrouve dans le camp de prisonniers militaires de Bourbonne-les-Bains, d'où il s'évade en compagnie du capitaine Segonne qui lui parle de l'appel du général de Gaulle
En janvier 1941, il assiste à l'enterrement de son père Franz à Sanary. Celui-ci, revenu en France, peu avant la Nuit de Cristal fuyant les persécutions nazies, interné une première fois au camp de Colombes en tant qu'Allemand puis une seconde fois au camp des Milles, usé par les épreuves, s'était éteint le 6 janvier 1941. Stéphane Hessel rejoint alors Londres en passant par Oran, puis Lisbonne où il retrouve sa femme Vitia sur le départ pour les États-Unis.
À Londres, il rencontre Christian Fouchet, qu'il a connu à l'École alsacienne et qui le convainc d'entrer dans l'aviation. Une rencontre avec Tony Mella le conduit à préférer un poste au Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), comme agent de liaison avec l'état-major britannique, dans la section R22. 
En mars 1944, il est déposé à Saint-Amand-Montrond pour organiser la dispersion des émetteurs de la résistance. Dénoncé sous la torture par un compagnon de lutte, il est arrêté à Paris le 10 juillet et sous le supplice de la baignoire, il parle à son tour. Le 8 août, il est déporté, en même temps que trente-six autres agents secrets britanniques, français et belges, en train, à Buchenwald. Seize d'entre eux sont pendus le 11 septembre, onze autres sont exécutés le 5 octobre. C'est alors que deux prisonniers, l'opposant allemand Eugène Kogon et le résistant Alfred Balachowsky, qui avaient été affectés aux expériences médicales (essais cliniques de médicaments contre le typhus avec injections de l'agent pathogène), obtiennent la complicité du kapo Arthur Dietzsch et du médecin du camp pour opérer des substitutions entre des agents secrets condamnés à mort et des prisonniers morts du typhus. Trois prisonniers sont ainsi sauvés : Forest Yeo-Thomas, Harry Peulevé et Stéphane Hessel . Stéphane Hessel prend alors l'identité de Michel Boitel, mort du typhus le 20 octobre 1944. Il est transféré à Rottleberode dans le Harz comme comptable dans l'usine de trains d'atterrissage. En janvier 1945, après une tentative d'évasion ratée, il est transféré à Dora où il échappe de peu à la pendaison et où il est affecté au nettoyage du camp. L'avancée des armées américaines provoque, le 4 avril, le transfert du camp vers Bergen-Belsen. Dans le train en marche, il démonte deux lattes du plancher, glisse entre les bogies, rejoint les lignes américaines à Hanovre. C'est de son régiment américain qu'il est renvoyé à Paris où il arrive le 8 mai 1945.
Diplomate à partir de 1945, il entame une longue carrière au Quai d'Orsay
À son arrivée au pouvoir, en 1981, François Mitterrand l'élève à la dignité d'ambassadeur de France. Il est appelé à Paris par Claude Cheysson pour travailler sur la réforme de la politique française au développement et est nommé délégué interministériel pour la coopération et l'aide au développement. Quand la question du rattachement de Mayotte à la République des Comores est soulevée en 1982, il est  favorable au désengagement de la France, mais n'est pas suivi. La démission de Jean-Pierre Cot de son poste de ministre délégué à la coopération signe le départ de Stéphane Hessel. 
Prises de position sur le conflit israélo-palestinien
En août 2006, Stéphane Hessel signe un appel contre les frappes israéliennes au Liban, paru dans Libération et L'Humanité. Le 5 janvier 2009, Stéphane Hessel déclare à propos de l'offensive israélienne dans la bande de Gaza : « En réalité, le mot qui s’applique – qui devrait s’appliquer – est celui de crime de guerre et même de crime contre l'humanité. Mais il faut prononcer ce mot avec précaution, surtout lorsqu’on est à Genève, le lieu où siège un haut commissaire pour les droits de l'homme, qui peut avoir là-dessus une opinion importante. Pour ma part, ayant été à Gaza, ayant vu les camps de réfugiés avec des milliers d’enfants, la façon dont ils sont bombardés m’apparaît comme un véritable crime contre l’humanité. »
Indignez-vous !
En 2010, Stéphane Hessel publie son manifeste Indignez-vous ! dans lequel il encourage les générations montantes à conserver un pouvoir d'indignation. « La pire des attitudes est l'indifférence » écrit-il. Il y dénonce le système économique actuel fondé sur le profit individuel et propose un partage des richesses plus équitable. Il consacre également une grande partie du livre au conflit israélo-palestinien, prône l'insurrection pacifique et l'espérance.
Son livre, vendu à plus de 4 millions d'exemplaires dans près de 100 pays  est à l'origine des mouvements des indignés qui ont émergé en Espagne, Grèce et États-Unis. L'intérêt suscité par cet ouvrage et son retentissement amènent Stéphane Hessel à approfondir son propos dans deux publications complémentaires : Engagez-vous ! et Le chemin de l'espérance (avec Edgard Morin).

redaction@LYonenFrance.com

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