C’est un fait : les villes limitent de plus en plus leur accès aux véhicules particuliers comme au transport de marchandises. Mais si les particuliers peuvent se tourner vers les transports en commun, pour les professionnels, les alternatives sont plus difficiles à trouver.
On l’oublie parfois, mais lorsqu’une municipalité prend la décision de limiter la circulation dans son périmètre, sa décision vaut également pour le transport de marchandises. Or, Renault Trucks rappelle dans un communiqué que les camions, petits ou gros, sont indispensables à la vie de la cité. S’ils ne sont pas livrés de leur stock de vêtements, livres ou produits alimentaires, les petits commerces ou les supermarchés ne peuvent répondre aux demandes de leurs clients. De même, les particuliers apprécient que leurs commandes en ligne soient livrées en temps et en heure. En moyenne, ce sont 22 tonnes de marchandises de toute nature qui circulent en ville par an et par habitant !
Le camion, un outil efficace… et écologique ?
Renault Trucks rappelle que l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) a comparé dans son étude Impact 2000 les impacts environnementaux des différents types de transport de marchandises en ville . En termes de surface au sol occupée et temps de livraison, il apparaît qu’un camion chargé à 10 tonnes est 35 fois moins encombrant et polluant qu’un petit véhicule utilitaire lorsqu’on le ramène à la tonne transportée.
La réduction de la pollution passe donc par une meilleure mutualisation des biens, afin de limiter le nombre de véhicules utilisés, explique Laurent Jacques, responsable de la stratégie urbaine pour Renault Trucks : « Au risque d’aller contre les idées reçues, cette étude nous prouve que d’un point de vue écologique comme économique, il vaut mieux, dans les rues, un camion bien rempli qui effectue une livraison que dix camionnettes qui effectuent chacune une livraison. » De plus, la réduction de la pollution en ville passe par des incitations au renouvellement des camions. Si tous les poids lourds roulant en France étaient conformes à la norme Euro V, actuellement en vigueur pour les véhicules neufs, les émissions d’oxydes d’azote seraient divisées par 7, les émissions d’hydrocarbures seraient divisées par 5 et les émissions de particules seraient divisées par 20, soit une réduction de 98%.
OptimodLyon, des nouvelles mobilités pour optimiser le fret urbain
Reste que, sans aller jusqu'à l'interdiction totale des camions, ce que certains jugent nécessaire pour lutter contre la pollution et les encombrements, la question reste posée de l'organisation des transports et des livraisons, et plus largement de l'adaptation aux nouvelles demandes de citoyens vieillissants (moins de déplacements, plus de connectivité, développement des livraisons à domicile...).
La ville de Lyon, qui fait appel au concept de "Ville intelligente", va par exemple tester de nouvelles formes de gestion du fret. Cela pourrait passer par l'utilisation de bateaux sur des modèles déjà existants en Belgique et en Hollande, ou même d'un "tramway marchandise" qui livrerait les petits commerces en début de matinée. En attendant, la plateforme d'informations en temps réel Optimod'Lyon proposera prochainement aux entrepôts de multiples informations pour optimiser les temps de livraisons (topologie des réseaux, état du trafic, points sensibles et même qualité de l'air !). Dans les faits, les livreurs seront connectés à un "navigateur tous modes" qui organisera leur planning en temps réel .
Cette optimisation des temps devrait avoir des effets sur l'organisation du travail, la rentabilisation des effectifs mais aussi sur la pollution de l'air puisqu'il va de pair avec le développement de véhicules électriques dont les temps de rechargement pourront eux aussi être optimisés avec le concept Move In Pure de la CNR (Lire l'explication sur LYFtv-Nature).
Gilles Roman
(redaction@LYonenFrance.com)
0 comments :
Enregistrer un commentaire
Vous devez être connecté pour commenter - Inscrivez vous...