Le cinéaste lyonnais Bertrand Tavernier est décédé le 25 mars 2021 dans sa villa de Sainte-Maxime, à un mois exactement de son quatre-vingtième anniversaire.
Né en effet le 25 avril 1941 à Lyon Bertrand Tavernier était un réalisateur, scénariste, producteur et écrivain reconnu dans le monde entier. Amoureux de la ville de Lyon qu'il a particulièrement valorisée tout au long de sa vie, il était aussi un passionné du cinéma américain auquel il a consacré plusieurs ouvrages (dont "Amis américains", édité par Actes Sud). Président de l'Institut Lumière, il était le père du réalisateur et comédien Nils Tavernier et de la romancière Tiffany Tavernier.
Réactions :
Avec son épouse Sarah, ses enfants Nils et Tiffany et ses petits-enfants, l'Institut Lumière et Thierry Frémaux ont la tristesse et la douleur de vous faire part de la disparition, ce jour, de Bertrand Tavernier. pic.twitter.com/apVuXzYgmS
« C’est avec une très grande tristesse que j’apprends la disparition de Bertrand Tavernier. Il était non seulement un immense cinéaste mais aussi un formidable passeur pour tous les amoureux du 7e art. Il a présidé l’Institut Lumière depuis sa création en 1982, un lieu mondialement reconnu pour son travail sur l’histoire du cinéma concrétisé depuis maintenant 12 ans par le succès du festival Lumière, un événement qui non seulement attire chaque année à Lyon les plus grands réalisateurs mais permet à tous les citoyens de découvrir ou redécouvrir des films laissés trop souvent dans l’oubli. Bertrand Tavernier était connu dans le monde entier pour son amour et sa connaissance du cinéma américain mais c’est avec Lyon qu’il avait tissé, au fil d’une œuvre protéiforme, les liens qui le ramenaient sans cesse à sa ville d’origine et au quartier de Montchat dans lequel il passa son enfance. Avec sa disparition, c’est un peu de la mémoire de notre ville qui disparaît et, à l’heure où les salles de cinéma sont fermées, nous devons tout faire pour poursuivre le travail qu’il a mené tout au long de sa vie en faveur d’un cinéma populaire et exigeant. »
Grégory Doucet, Maire de Lyon :
J’apprends avec une immense tristesse la disparition de Bertrand Tavernier. Monument du 7e art, réalisateur passionné, son œuvre a fait de #Lyon la ville du #cinéma, et du cinéma un patrimoine universel.
Le journaliste spécialiste du "cinéma" Thomas Croisière :
"Un Bertrand Tavernier qui meurt, c'est une cinémathèque qui brûle"
L'ancien ministre de la culture et actuel Président de l'Institut du Monde Arabe Jack Lang a lui aussi réagi par un long texte publié sur Facebook :
J’éprouve une immense tristesse en apprenant la disparition de Bertrand Tavernier. A mes côtés, en 1981, il aura été avec Jean-Denis Bredin, l’orfèvre convaincu de la réforme du cinéma. Il était pour moi un merveilleux ami. De Lyon à Hollywood, des marches de Cannes à celles des César, dans le cortège d’ombres de Louis Aragon et d’Elsa Triolet, le patient apprenti de son mentor, Jean-Pierre Melville, fut l’artisan d’un cinéma d’audace.
L’audace du renouveau, des genres et des styles, l’audace de l’engagement, d’une dénonciation sincère, dure et belle des drames de la vie et de l’histoire ! Mais également, l’audace des idées, d’une foi inébranlable en un cinéma beau, conquérant et juste.
A ceux qui, outre-Atlantique, prophétisaient la mort de la culture française, il répondit qu’il faudrait commencer par parler de la mort de la curiosité américaine. Chaque film, chaque mise en scène, chaque scénario fut l’objet de batailles et combats acharnés avec les producteurs, les studios, les financiers, les agents.
Amoureux fou de la littérature et de l’histoire, Bertrand Tavernier avait l’intelligence du verbe, de la musique et des images. Son cinéma savait révéler les passés oubliés, les ombres et les non-dits. Trente ans après les accords d’Evian et alors que la Guerre d’Algérie était toujours taboue, il dénonça l’omerta entourant les exactions d’Alger dans Une guerre sans nom. Avec Capitaine Conan, rare plongée dans le quotidien impossible des soldats de Salonique, il rendit un superbe hommage aux poilus de l’Armée d’Orient. Il nous émerveilla par le bal des costumes de la Régence dans Que la fête commence et nous fit rire à en pleurer en nous immergeant dans les coulisses d’un cabinet ministériel au Quai d’Orsay.
Cinéaste total, Bertrand Tavernier ne se contentait pas de faire des films : il peignait une époque, l’âme et les peurs des humbles comme des puissants pour rendre à leur vie les morts d’hier. Engagé et militant dans l’âme, il était le porte-parole des sans-voix, l’ambassadeur des laissés pour compte, la brillante incarnation d’une certaine idée de la liberté. Érudit homme de lettres et artiste éclectique, il fut, dans l’éclat d’argent des projecteurs et des bobines de pellicules le digne héritier des frères Lumière.
Avec sa disparition, c’est un peu du génie culturel français, un pan d’orgueil, de gloire et de talent qui s’envole. Il laisse dans son sillage une splendide constellation d’étoiles, joyaux du cinéma, diamants cristallins : ils sont autant d’immortels legs au 7ème Art et à l’Humanité.
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