Le président de la république a, comme à son habitude, proposé ce 12 juillet un long discours, sans relances ni questions de journalistes. Mais si sur le moment, les mesures annoncées paraissaient très détaillées, elles n'ont pas tardé à susciter les interrogations dans de nombreux secteurs économiques qui ont fait part de leur perplexité.
Outre le fait qu'il ne s'est pas cantonné à annoncer les mesures concernant la pandémie - il a aussi abordé les thèmes de la réforme de l'assurance chômage et des retraites - Emmanuel Macron a laissé par exemple le soin à son ministre de la santé de détailler sur France Info les sanctions envisagées : pour les personnels dont la vaccination est rendue obligatoire, ceux qui ne seraient pas vaccinés au 15 septembre, "non seulement ne pourront plus travailler, mais ils ne seront plus payés". Face à la progression du variant Delta du Covid19, le président de la République a annoncé l'extension du pass sanitaire à de nouveaux lieux et la vaccination obligatoire pour le personnel des établissements de santé.
"Si nous n'agissons pas dès aujourd'hui, le nombre de cas va continuer de monter et entraînera inévitablement des hospitalisations en hausse au mois d'août." a t'il indiqué.
L'obligation vaccinale concerne donc dès maintenant tous les personnels des établissements de santé soignants et non-soignants des hôpitaux, des cliniques, des maisons de retraite, des établissements pour handicapés, pour tous les professionnels ou bénévoles qui travaillent au contact des personnes âgées ou fragiles, y compris à domicile. Ces professionnels auront "jusqu'au 15 septembre" pour se faire vacciner.
Par ailleurs, dès la rentrée, une campagne de rappels sera organisée pour les premières personnes vaccinées, "c'est-à-dire en janvier et février". Cela concernera les personnes âgées ou fragiles.
Les cinémas et tous les lieux de loisirs et de culture rassemblant plus de 50 personnes devront exiger un pass sanitaire dès le 21 juillet alors que les autres activités économiques pourront attendre le mois d'août .
Le pass sanitaire consiste en un certificat de vaccination (pour les plus de 12 ans), ou un test négatif récent. Le Président n'a pas précisé si le test devrait être pcr ou antigénique.
Sans indiquer de date précise, il a annoncé qu'à partir du début du mois d'août seulement, le pass sanitaire s'appliquera dans les cafés, restaurants, ainsi que dans les hôpitaux, maisons de retraite, établissements médico-sociaux et dans les transports longue distance comme les avions, ainsi que les trains et cars pour les longs trajets.
Le Parlement convoqué en session extraordinaire à partir du 21 juillet.
A ce stade, Emmanuel Macron n'indique pas si il veut rendre le vaccin obligatoire pour tous, mais il annonce qu'à l"automne, les tests de dépistage PCR ne seront plus remboursés, "sauf prescription médicale".
Un couvre-feu réinstauré à La Réunion et en Martinique
L'épidémie progresse particulièrement dans ces deux territoires et l'état d'urgence sanitaire sera déclaré mardi en Conseil des ministres pour la Martinique et La Réunion. Un couvre feu sera instauré, a également annoncé le chef de l'Etat.
Sans transition mais dans la grande tradition du "en même temps" macronien, le président de la république a voulu montrer qu'il ne renonçait pas à mettre en place des réformes de l'assurance-chômage et des retraites. La première a été suspendue par le Conseil d'Etat, mais il indique qu'elle sera "pleinement mise en œuvre à partir du 1er octobre". Quant au dossier des retraites, il annonce qu'elle devra être "engagée" dès "que les conditions sanitaires seront réunies". On peut dire "en même temps" que ce n'est pas demain la veille !
Les premières réactions :
Dans les secteurs de la culture et des loisirs, c'est l'incompréhension : "pourquoi des mesures plus restrictives et plus rapides (dès le 21 juillet) pour eux spécifiquement ?", demandent-t-ils en coeur. Des questions juridiques et financières se posent aussi : qui seront les personnels habilités à demander l'identité et les documents médicaux des visiteurs ? Comment et pourquoi le mettre en place dans un si court laps de temps ?
La réaction de Marc Sanchez, secretaire national du SDI (syndicat des indépendants et des TPE) :
"La fameuse épée de Damocles est tombée sur l'optimisme de nos dirigeants de TPE!
A demi-mots le Président annonce que l'épidémie est toujours là ce qui justifie des mesures contraignantes pour nos entreprises et autres lieux accueillants du public. Le SDI s'intrigue de l'optimisme démesuré du Président alors même que tous les constats faits se confirment avec une baisse d'activité continue de 20 à 30% du CA depuis le début de l'année et l'apparition des premières défaillances d'entreprises de moins de 10 salariés (cf Altares).
Le climat est mauvais pour une réforme des retraites mais serait excellent pour les entreprises de moins de 10 salariés et les indépendants: de qui se moque-t-on?
En conséquence, le SDI demande le maintien des dispositifs de soutien, disparus depuis le 1er juin malgré un plan de relance annoncé de plus de 100 milliards d'euros qui ne concerne en aucun point les TPE soit 98% du tissus économique français".
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