"Les JO d'Annecy sont un investissement d'avenir. Pourquoi alors ne pas consacrer un milliard d'euros du futur emprunt national à ce dossier ?", demande le président de la région Rhône-Alpes
Jean Jack Queyranne sur son compte Twitter.
L'assemblée régionale, réunie en session pleinière les 8 et 9 juillet pour la dernière fois avant les vacances doit en effet se prononcer sur un "voeu" de soutien à la candidature d'Annecy Savoie Mont Blanc pour les Jeux Olympiques et paralympiques d'hiver en 2018 (la France est en concurrence avec l' Allemagne, les Etats Unis et la Corée du sud sur ce dossier).
"Puisque le gouvernement fait un emprunt mais ne sait pas exactement comment utiliser l'argent qui sera ainsi collecté, pourquoi ne pas flécher une partie de cet emprunt sur la desserte ferroviaire du Lyon/Turin ? C'est un projet structurant pour l'avenir de la région et indispensable pour la candidature aux JO, insiste le Président du Conseil Régional, qui estime que sur ce dossier il n'y a pas de clivage "droite/gauche". La candidature est en effet portée par le maire d' Annecy Jean Rigaut, un ancien sportif de haut niveau et le Président du Conseil Général de Haute Savoie, Mr Monteil.
Mais l'opposition à ce projet viendra plutôt des Verts et des écologistes.
Si ils sont eux-mêmes d'accord sur la question de l'amélioration des transports par train et le développement du Lyon/Turin, les écologistes qui ont le vent en poupe depuis les dernières élections européennes (ils sont arrivés devant leurs alliés socialistes dans de nombreuses circonscriptions) n'entendent pas se laisser marginaliser sur ce dossier.
Pour Gérard Leras, le président du groupe Vert à l'assemblée régionale, en temps de crise, particulièrement grave en Haute Savoie..."les collectivités ont mieux à faire que vanter chèrement les valeurs du fric, du spectacle et de la frime"...
Pour les Verts, la région à des équilibres fragiles à préserver... les jeux d'Annecy ne seraient pas respectueux de l'environnement. Ce serait des jeux avec canons à neige, les nappes phréatiques seraient "épuisées", la région ne pourrait pas garantir, sauf à réaliser des investissements coûteux et non rentables, la desserte des pistes en transports collectifs... Une incohérence totale avec la candidature parallèle pour le classement du lac d’Annecy au Patrimoine de l’UNESCO selon lui.
Au Président de la Région qui invoque les milliers d'emplois "non délocalisables parce que liés au tourisme" qui seraient créés ou soutenus par cette candidature, les Verts répondent donc que les effets environnementaux pourraient être catastrophiques pour le bassin d'Annecy mais aussi que les dépenses engagées en matière de communication seraient plus utiles ailleurs.
Et pour démontrer qu'eux aussi sont partisans de la modernité et des investissements "productifs", les écologistes souhaitent que l'argent du contribuable soit plutôt consacré à la desserte du sillon alpin Nord et au développement du ferroutage.
Au passage, les alliés n'ont pas la même lecture des résultats des précédents JO d'Albertville et des championnats du Monde de ski de Val d'Isère. Pour Jean Jack Queyranne, ces événements ont démontré la capacité d'organisation de la région Rhône-Alpes, pour les Verts, Albertville ou Brides les bains ne se sont toujours pas remis financièrement de leurs investissements "dispendieux"...
Une passe d'arme qui augure de nouvelles tensions au sein de l'exécutif
A quelques mois du lancement de la campagne pour les élections régionales, cette passe d'arme n'est pas forcément un épiphénomène dans le rapport de forces qui se joue à la région. Associés à l'exécutif depuis plusieurs années, les écologistes ont souvent dépassé leurs propres dissensions "claniques" et apporté des preuves de leur capacité à gérer le bien commun.
Interrogés sur leur attitude pour la prochaine campagne, ils ne veulent pas "partir trop tôt" mais il semble bien que, forts de leurs résultats des européennes, ils se présenteront seuls lors du premier tour (comme leur en fait expressément la demande Daniel Cohn Bendit). D'ici là les tensions avec le président de la région pourraient s'exacerber : d'une part Jean Jack Queyranne conçoit difficilement une alliance dans laquelle il n'aurait pas la place de leader, de l'autre les nombreux thèmes abordés par la région prêtent facilement à la polémique. Le soutien financier au projet privé de Center parc ("un concept de tourisme totalement opposé à la notion de développement durable") dans le département de l'Isère est un autre sujet de friction pour une alliance somme toute assez faible !
Gilles Roman
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