L'institut de sondage Ifop vient d'éditer une note, "Le vote pied-noir 50 ans après les accords d'Evian", pour le Centre d'Etude de la VIe POlitique Française (CEVIPOF).
Traditionnellement méfiants à l'égard de la gauche, hostiles à de Gaulle et plus globalement aux gaullistes, les pieds-noirs seraient marqués par un tropisme massif et récurrent vers l'extrême-droite, de Tixier-Vignancour au Front National. En 2012, l'élection présidentielle correspondra au cinquantième anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie. A cette occasion, l'Ifop a réalisé un vaste cumul d'enquêtes d'intentions de vote et a cherché à comprendre les ressorts du vote de la communauté pied-noir.
En clair : parler d'un vote pied-noir a-t-il encore un sens aujourd'hui ? S'est-il transmis d'une génération à une autre ? Et pour finir quelles sont les éventuelles influences qu'il pourrait avoir sur l'issue du scrutin présidentiel ?
Dans une note publiée début janvier au CEVIPOF dans la collection « Les électorats sociologiques » (note n°6 - 10 janvier 2012), Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l'Ifop, et Esteban Pratviel, chargé d'études, apportent des premiers éléments d'analyse :
L'électorat pied-noir continue de nourrir des affinités très ou assez prononcées en faveur du FN selon les générations. Le tropisme vers l'extrême-droite se confirme, mais aînés et descendants divergent sur la perception de la droite parlementaire et de Nicolas Sarkozy en particulier, lequel ne semble pas bénéficier d'une transmission du vote d'une génération à une autre.
- Dans la lignée des enseignements des scrutins présidentiels précédents, Marine Le Pen arrive en tête des intentions de vote auprès des pieds-noirs, 28% des personnes interrogées projetant de voter pour elle lors du premier tour de l'élection présidentielle de 2012. Elle devance Nicolas Sarkozy (26%), qui bonifie également son score par rapport à l'ensemble des Français et François Hollande, lui aussi à 26%.
- Les descendants de pieds-noirs éprouvent une même sympathie pour la candidate du Front National (24%). Mais parmi eux, le rejet de Nicolas Sarkozy (15%) ne la placerait cependant qu'à la deuxième place à l'issue du premier tour, loin derrière François Hollande (31%) !
Les particularismes des régions
Le sur-vote en faveur de l'extrême-droite se confirme en Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d'Azur. Mais il n'est sont pas lié à une surreprésentation de la communauté pied-noir dans ces régions : quelle que soit la région, l'intention de vote en faveur de Marine Le Pen est aujourd'hui majorée de 8 points dans l'électorat pied-noir ou d'ascendance pied-noir.
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