Nicolas Sarkozy et Angela Merkel sont-ils plus préoccupés par le sauvetage des banques que par celui du programme européen d'aide alimentaire ? C'est en tous cas la question que posent les députés de la gauche européenne, indignés par les dernières décisions concernant le Plan Européen d'Aide Alimentaire (PEAD).
Le Conseil des ministres européens de l’Agriculture et de la Pêche a une nouvelle fois échoué, le 20 octobre 2011, à trouver un accord pour maintenir le programme d’aide alimentaire aux plus démunis. La délégation socialiste française a appelé solennellement les pays qui constituent la minorité de blocage à ne pas mettre fin à ce programme européen hautement symbolique en prétextant du principe de subsidiarité.
Au nom de l’ensemble de la délégation socialiste, Catherine Trautmann rappelle que "derrière ce programme, fondamental pour des millions d’européens, se joue la perception de l’Union européenne par les citoyens : ces 500 millions d’euros font annuellement la preuve par l’exemple que l’Europe est utile et réactive aux difficultés qu'ils rencontrent. Abandonner ce programme tout en renforçant toujours plus l’austérité ne peut que dégoûter les européens de la construction européenne et renforcer les populismes", ajoute-t-elle.
"Il est temps que cesse ce débat qui n’aurait jamais dû exister. Nous attendons du Conseil européen de dimanche qu’il mette un terme à ce triste spectacle", conclut la présidente de la délégation socialiste française.
L'Eurodéputé belge Marc Tarabella rappelle quant à lui que cette rencontre a en toile de fond la décision désastreuse de la Cour de Justice Européenne de retirer 400 millions d'Euros de l'aide européenne aux citoyens fragilisés, et la position égoïste de plusieurs Etats Membres. "43 millions d’Européens sont concernés par la pauvreté alimentaire et 80 millions vivent sous le seuil de pauvreté sur notre continent." précise le député européen qui avait organisé en juillet une rencontre de sensibilisation chez le Président du Conseil Herman Van Rompuy.
Il est aussi bon de rappeler que c'est une plainte déposée par l'Allemagne (et soutenue par 5 pays européens) devant la Cour européenne de justice qui a contraint la Commission européenne à diminuer de 80% l'aide alimentaire pour les personnes plus fragiles. "C'est une véritable catastrophe humanitaire qui pointe à l'horizon 2012. L'Europe doit prendre ses responsabilités, sans quoi elle se rendra complice de non-assistance à personnes en danger" assure Marc Tarabella.
G.R.
(redaction@LYonenFrance.com)
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