Gérard Leras (EELV) Photo @LYonenFrance - |
Les écologistes d'EELV se sont positionnés de manière stratégique lors de la recomposition de l'assemblée après les dernières élections au Conseil Régional Rhône-Alpes. C'est le cas par exemple de leur ancien leader, Gérard Leras, qui a obtenu le titre de "conseiller spécial à la politique foncière". Ce poste lui donne une compétence transversale puisqu'il concerne aussi bien l'organisation des transports que le suivi du développement des exploitations agricoles rurales, l'aménagement du territoire, le logement, le tourisme, l'environnement, l'organisation des centre-villes et des banlieues… De multiples enjeux qui lui permettent de travailler avec l'ensemble des services et d'avoir une vision globale du développement régional.
Pour lui, "la question foncière est une évidence que l'action politique oublie trop souvent"... Les écologistes pensent avoir démontré qu'à l’échelle mondiale, les conséquences de la sur-utilisation des sols sont dramatiques. "En Amérique, les cultures extensives excluent les familles paysannes qui sont réduites à la misère. En Afrique et ailleurs, l’accaparement des terres par des propriétaires étrangers exproprie des villages entiers". De cette vision générale, ils ont tiré le slogan "penser globalement, agir localement".
Rhône-Alpes pourrait accueillir 1,4 million d'habitants supplémentaires entre 2017 et 2040
Sur le site internet du groupe, Gérard Leras indique que les rhônalpins sont "impactés" plus qu'ils ne le pensent par ce désordre global..."Les agro-carburants font tourner nos voitures, et le soja alimente le bétail des agriculteurs français (...) Nous faisons face à une diminution terrible de la surface agricole et des espaces naturels : chaque année en Rhône-Alpes, 3 000 hectares sont avalés par l’urbanisation, 500 ha du fait des infrastructures. Pendant ce temps, plus de 1 000 exploitations disparaissent".
En finir avec l'étalement urbain...
Les mètre carrés en centre-ville étant de plus en plus chers, les habitants ont tendance à s'implanter en périphérie, dans des lotissements qui prennent de plus en plus d'espace... Les études effectuées par les services de la région montrent que cet étalement urbain a des conséquences sur l'organisation des espaces agricoles : la consommation d’espace est d’autant plus grande qu’on s’éloigne des villes. "En centre-ville, si on compte la voirie, les parkings et les surfaces commerciales nécessaires, l’urbanisation consomme 347 m² au sol pour chaque habitant supplémentaire. En zone rurale, cette surface est comprise entre 1100 et 4400 m² selon les secteurs, car on crée de grandes parcelles avec des chemins d’accès, des routes, etc."
La région doit fixer ses priorités dans la politique foncière
Organiser le développement du territoire est l’un des rôles de base de la Région. Et les écologistes estiment que dans ce domaine, de grandes avancées sont possibles. "La priorité sera de préserver les espaces naturels et agricoles", indique Gérard Leras pour qui l'objectif est que le nombre d’exploitations cesse de diminuer, et même augmente.
Une stratégie affirmée au travers des partenariats et des achats de terrains par la SAFER
Parmi les pistes envisagées, la région envisage des incitations à la densification des centre villes en participant à la décontamination et réhabilitation des nombreuses friches industrielles. Elle devrait aussi prendre rapidement des mesures pour freiner les projets d’extension urbaine des centre commerciaux...
Pour Gérard Leras, il s'agit pour la collectivité de marquer une volonté de revenir dans le jeu politique sur ces questions du foncier : consultée pour tous les documents d’urbanisme (Plans d'Occupation des Sols, Scot, etc.), sa délégation vient d'obtenir des moyens supplémentaires pour agir, à travers les programmes de la SAFER, les Etablissements Publics Fonciers (EPFL, l'EPORA...).
Son rôle sera non seulement d'imposer des normes mais aussi de financer des projets emblématiques comme la réhabilitation des anciennes gares abandonnées (souvent en plein coeur des villes) par la SNCF, et de conditionner les aides régionales en fonction de ses nouveaux objectifs de développement durable.
Combattre le déficit de logements en ville et la spéculation foncière dans les zones de montagne
Dans le domaine très sensible du logement, la politique régionale restera orientée sur l'aide à l'habitat social, en privilégiant l'accessibilité à proximité des axes de transport collectifs et autour des gares, grâce à des modes de réalisation plus organisés.
En montagne aussi (la région Rhône-Alpes est couverte à près de 70% de zones montagneuses), l'action foncière "anticipera les nécessaires mutations touristiques". Il s'agit de répondre à la préoccupation martelée par une autre élue écologiste, Claude Comet : en finir avec la sous occupation du foncier bâti et les "lits froids", ces programmes des années 70 et 80 qui ont vu fleurir des immeubles de résidences secondaires aujourd'hui sous occupés. "L'enjeu est de stopper, en montagne mais aussi près des lacs, la spéculation foncière qui condamne l'élevage et empêche la population locale et les saisonniers de se loger sur place"...
En zones rurales enfin, la région conditionnera son soutien aux projets d'installations avec maintien d'un bâti sur l'exploitation, la mise en valeur des espaces forestiers et les projets "innovants, collectifs", liés à la préservation et à la valorisation de l'environnement.
Combattre le déficit de logements en ville et la spéculation foncière dans les zones de montagne
Dans le domaine très sensible du logement, la politique régionale restera orientée sur l'aide à l'habitat social, en privilégiant l'accessibilité à proximité des axes de transport collectifs et autour des gares, grâce à des modes de réalisation plus organisés.
En montagne aussi (la région Rhône-Alpes est couverte à près de 70% de zones montagneuses), l'action foncière "anticipera les nécessaires mutations touristiques". Il s'agit de répondre à la préoccupation martelée par une autre élue écologiste, Claude Comet : en finir avec la sous occupation du foncier bâti et les "lits froids", ces programmes des années 70 et 80 qui ont vu fleurir des immeubles de résidences secondaires aujourd'hui sous occupés. "L'enjeu est de stopper, en montagne mais aussi près des lacs, la spéculation foncière qui condamne l'élevage et empêche la population locale et les saisonniers de se loger sur place"...
En zones rurales enfin, la région conditionnera son soutien aux projets d'installations avec maintien d'un bâti sur l'exploitation, la mise en valeur des espaces forestiers et les projets "innovants, collectifs", liés à la préservation et à la valorisation de l'environnement.
Gilles Roman
(redaction@LYonenFrance.com)
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