Avec des résultats inattendus, le premier tour des primaires du Parti Socialiste et du PRG, qui se sont déroulées le dimanche 9 octobre 2011, est riche d'enseignements quant à l'évolution de l'électorat de gauche. Selon des résultats quasi définitifs portant sur plus de 2 millions de votants au niveau national, François Hollande arrivait en tête avec 39 % des voix, devant Martine Aubry 31 % et Arnaud Montebourg (17%) qui crée la surprise et se retrouve en position de "faiseur de roi". Loin derrière, Ségolène Royal s'effondre littéralement avec 7 % des votants, juste devant Manuel Valls (6 %) et le radical de gauche Jean-Michel Baylet qui obtient moins de 1 %...
Les grands perdants sont bien sûr une nouvelle fois les instituts de sondages qui, bien que ne connaissant pas le corps électoral, se sont aventurés à donner des pronostics.
Accueilli triomphalement à son QG de campagne dimanche soir, Arnaud Montebourg apparaît comme le troisième homme, celui qui dès lundi pourrait faire basculer le vote du second tour... Avec environ 17% des bulletins exprimés, il pulvérise son principal contradicteur, Manuel Valls, qui s'était, lui, positionné à la droite du parti, dans un discours qui se voulait "réaliste".
Pour gagner au second tour, Martine Aubry et François Hollande devront donc forcément "gauchir" leur discours et donner des gages sur leur volonté de "faire payer les banques" pour les dégâts causés par la crise. Plus radical que Ségolène Royal, Arnaud Montebourg est parvenu à rafler une grande partie de ses électeurs en défendant l'idée de la "démondialisation"... "Je tiens à remercier les 370.000 français qui m'ont accordé leurs suffrages, la France du salariat, des quartiers... tous les perdants de la mondialisation qui ont entendu les promesses de la nouvelle france", a-t-il déclaré...
Dans son premier discours, peu avant la promulgation des résultats définitifs, il s'est posé en véritable homme fort - et porteur d'idées nouvelles - du parti. Rappelant qu'il avait été le principal acteur de cette "innovation politique" que constituent les primaires à gauche, celui qui appelle de ses voeux la mise en place d'une "VIe République" ne se satisfera certainement pas de simples promesses et négociera sûrement au prix fort son ralliement à l'un des deux candidats restés en lice.
Hollande en tête mais pas assuré du succès...
Malgré son "virage en tête", François Hollande n'est pas dans une position très confortable. Talonné par Martine Aubry, il est certes soutenu par de nombreux "barons locaux" du Parti, à commencer par le Sénateur-Maire de Lyon et Président du Grand Lyon Gérard Collomb, mais ses positions tièdes sur de nombreux sujets et sa volonté d'incarner une "gauche raisonnable" - confirmée par le ralliement instantané de Manuel Valls - ne sont pas forcément susceptibles de motiver les électeurs pour se déplacer au second tour (et payer même symboliquement pour placer son nom dans l'urne).
Le député de Corrèze a d'ailleurs fait un lapsus qui peut s'avérer significatif dimanche en "félicitant" les électeurs qui avaient fait l'effort de le choisir (au lieu de les remercier).
D'un autre côté, si Arnaud Montebourg semble plus proche idéologiquement de Martine Aubry que de François Hollande; il a eu dernièrement un profond désaccord avec l'ancienne secrétaire du PS sur sa gestion de l'Affaire Guérini, le Président du Conseil Général des Bouches du Rhône, mis en examen pour "association de malfaiteurs" à Marseille. Il a tout de même annoncé qu'il se prononcerait lundi, "après concertation avec ses amis".
Les résultats définitifs à Lyon : 1/ Aubry (34,4%),2 / Hollande (33%), 3/ Montebourg (19,6%), 4/ Valls (7%), 5/ Royal (5,6%), 6/ Baylet (0,5%)
Les résultats définitifs à Lyon : 1/ Aubry (34,4%),2 / Hollande (33%), 3/ Montebourg (19,6%), 4/ Valls (7%), 5/ Royal (5,6%), 6/ Baylet (0,5%)
Gilles Roman
(redaction@LYonenFrance.com)
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