Le concert de Kent au palais de la mutualité de Lyon s'est joué à guichet fermé. Il faut croire que le public a de nouveau envie d'aventures et c'est une sacrée surprise.
Le nouvel album "Le temps des âmes" rencontre un écho dans la presse. Il se passe quelque chose, il y a des retrouvailles dans l'air malgré une industrie musicale en déroute. Il faut dire que cet album remue. J'explique ceci par la sincérité du sujet. Jamais les textes de Kent n'ont été aussi justes, il se regarde en face ("Jeune con"), il s'affronte et oublie les mises à distance. On le sent à l'aise dans ses baskets. "Aimez moi comme je suis" chantait Daniel Darc sur l'album Nijinsky, c'est un peu le propos ici. Le vernis s'est barré et c'est tant mieux!
Avez-vous remarqué que les grandes chansons partent toutes de l'intime pour toucher l'universel ? Et elles débarquent au moment où l'artiste lâche enfin les rênes de l'émotion et se livre entier. Il y a pour exemple récent "Ton héritage" de Benjamin Biolay, ou "Boulevard des Capucines " d'Etienne Daho. Sur "L'éternité", la chanson "Notre amour" est de cette trempe là. Elle vous prend à la gorge et fait écho directement à nos vies. Une claque magistrale. Depuis sa sortie, ce nouvel album squatte ma platine et ce n'est pas un hasard. Je vous l'ai dit, il se passe quelque chose. Kent a trouvé une nouvelle direction. Un peu par hasard. Je ne crois pas qu'il s'y attendait. Tout part d'une ville bouillonnante, Berlin, et d'une rencontre avec un pianiste allemand, Marc Haussmann. Le voyage, les rencontres. C'est sans doute ce qui caractérise le mieux Kent. Egalement, le souci de ne pas reproduire les formules, de casser le jouet quand il fonctionne trop bien. Un certain art de la rupture, en fait.
Après, il faut savoir repartir, affronter les doutes, mais surtout, rester ouvert au monde. Ce n'est pas le chemin le plus direct vers le succès, il y a parfois des erreurs de trajectoire. Mais elles sont autant de briques qui construisent le mur d'une vie. Avec le temps, Kent peut se retourner avec fierté sur sa carrière. Elle est iconoclaste, unique, honnête. Sur scène, la formule est simple, un piano, une voix, quelques accords de guitare. Sur le papier, elle pouvait faire craindre un truc un peu vieillot. C'était sans compter sur le talent de Mark Haussmann. Son jeu est moderne et d'une grande liberté. De son coté, le chant de Kent n'a jamais été aussi juste et posé. Avouons le, 56 ans est un bel âge pour être au sommet de son art. Je reste sous le choc des arrangements d'anciennes chansons. La relecture de "Je suis un kilomètre" m'a bouleversé. Vraiment, tout fonctionne dans ce spectacle. Je garde en mémoire ces balles de ping-pong trébuchant sur les cordes du piano de Mark Haussmann pour un instant de grace sur "Face à la lumière". Un moment de poésie rare. Et cette "Montée Bonafous" chantée à nu pour un public lyonnais aux anges. Là aussi il fallait le faire. Préparez vous, l'histoire est repartie une nouvelle fois et une tournée débutera en septembre prochain. Prenez le train de l'aventure. Attention, Kent existe encore, et ça fait un bien fou!
Le nouvel album "Le temps des âmes" rencontre un écho dans la presse. Il se passe quelque chose, il y a des retrouvailles dans l'air malgré une industrie musicale en déroute. Il faut dire que cet album remue. J'explique ceci par la sincérité du sujet. Jamais les textes de Kent n'ont été aussi justes, il se regarde en face ("Jeune con"), il s'affronte et oublie les mises à distance. On le sent à l'aise dans ses baskets. "Aimez moi comme je suis" chantait Daniel Darc sur l'album Nijinsky, c'est un peu le propos ici. Le vernis s'est barré et c'est tant mieux!
Avez-vous remarqué que les grandes chansons partent toutes de l'intime pour toucher l'universel ? Et elles débarquent au moment où l'artiste lâche enfin les rênes de l'émotion et se livre entier. Il y a pour exemple récent "Ton héritage" de Benjamin Biolay, ou "Boulevard des Capucines " d'Etienne Daho. Sur "L'éternité", la chanson "Notre amour" est de cette trempe là. Elle vous prend à la gorge et fait écho directement à nos vies. Une claque magistrale. Depuis sa sortie, ce nouvel album squatte ma platine et ce n'est pas un hasard. Je vous l'ai dit, il se passe quelque chose. Kent a trouvé une nouvelle direction. Un peu par hasard. Je ne crois pas qu'il s'y attendait. Tout part d'une ville bouillonnante, Berlin, et d'une rencontre avec un pianiste allemand, Marc Haussmann. Le voyage, les rencontres. C'est sans doute ce qui caractérise le mieux Kent. Egalement, le souci de ne pas reproduire les formules, de casser le jouet quand il fonctionne trop bien. Un certain art de la rupture, en fait.
Après, il faut savoir repartir, affronter les doutes, mais surtout, rester ouvert au monde. Ce n'est pas le chemin le plus direct vers le succès, il y a parfois des erreurs de trajectoire. Mais elles sont autant de briques qui construisent le mur d'une vie. Avec le temps, Kent peut se retourner avec fierté sur sa carrière. Elle est iconoclaste, unique, honnête. Sur scène, la formule est simple, un piano, une voix, quelques accords de guitare. Sur le papier, elle pouvait faire craindre un truc un peu vieillot. C'était sans compter sur le talent de Mark Haussmann. Son jeu est moderne et d'une grande liberté. De son coté, le chant de Kent n'a jamais été aussi juste et posé. Avouons le, 56 ans est un bel âge pour être au sommet de son art. Je reste sous le choc des arrangements d'anciennes chansons. La relecture de "Je suis un kilomètre" m'a bouleversé. Vraiment, tout fonctionne dans ce spectacle. Je garde en mémoire ces balles de ping-pong trébuchant sur les cordes du piano de Mark Haussmann pour un instant de grace sur "Face à la lumière". Un moment de poésie rare. Et cette "Montée Bonafous" chantée à nu pour un public lyonnais aux anges. Là aussi il fallait le faire. Préparez vous, l'histoire est repartie une nouvelle fois et une tournée débutera en septembre prochain. Prenez le train de l'aventure. Attention, Kent existe encore, et ça fait un bien fou!
Marc Antoine BIDON
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