Pesticides et dioxine : les Français grands utilisateurs et grands contaminés !

rhône+pêche+interdite+pollution+PCB
L’Institut de veille sanitaire (InVS) a publié le 28 avril 2013 le second tome de son rapport intitulé « exposition de la population française aux substances chimiques de l’environnement » (1) consacré aux pesticides (2) et aux PCB de type dioxine ou « dioxin-like » dosés dans le sang ou les urines. Des résultats qui inquiètent le réseau France Nature Environnement. 

 Même si aujourd’hui, les pesticides organophosphorés par exemple, sont moins utilisés qu’avant, les concentrations de ces substances relevées dans le corps des personnes testées sont beaucoup plus élevées que celles trouvées dans des pays comparables. Pour les pyréthrinoïdes (traitement des cultures et applications domestiques), elles sont aussi plus élevées que celles observées en Allemagne, au Canada ou aux Etats-Unis par exemple.

 Concernant les PCB(3), même si leur utilisation a beaucoup diminué, selon l’InVS, 13% des femmes en âge de procréer (18-45 ans) ont une concentration de PCB supérieure aux seuils critiques définis par l’Anses (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail)(4). De nombreux effets sanitaires ont été mis en évidence pour ces différentes substances : dermatoses, problèmes respiratoires, troubles neurologiques et cognitifs, cancers,… et même des effets transgénérationnels. Le récent rapport de la mission commune du Sénat, d'information sur les pesticides, d’octobre 2012, dénonçait une sous-évaluation des risques liés à ces produits. Ces données ont poussé à un engagement des ministres de la santé et de l’agriculture déclarant vouloir « réduire de façon significative » leur utilisation. Ceci alors que la France est un des premiers pays consommateur de pesticides en Europe et le 4ème utilisateur mondial et que sa consommation a même augmenté de près de 10% depuis 2008, pourtant date de mise en œuvre du plan Ecophyto visant à réduire de 50% le nombre de doses utilisées dans l’agriculture à l'horizon 2018. 

 Pour Jean-Claude Bévillard, pilote du réseau agriculture et vice Président de FNE: « la France doit se donner les moyens d’atteindre les objectifs du plan Ecophyto et réduire l’utilisation de ces produits ». Cette réduction ne se fera pas sans une nouvelle approche du travail de la terre, incluant notamment une vraie rotation des cultures sur plusieurs années afin de casser les cycles des parasites, une redécouverte des fonctionnalités de nos écosystèmes qui peuvent abriter de nombreux auxiliaires des cultures, mais aussi une nouvelle distribution des aides publiques à l’agriculture et le combat contre le lobby de la chimie. Pour José Cambou, pilote du réseau santé-environnement de FNE « les risques sanitaires des produits phytosanitaires ont été largement sous-évalués ; il est grand temps de prendre des mesures appropriées à leur dangerosité et d’interdire l’usage des produits dont les effets sanitaires ne sont plus à démontrer ». _______________________________________ 
(2) Les 3 familles de pesticides : organochlorés, organophosphorés et pyréthrinoïdes. « Le terme "pesticides" est une appellation générique pour les substances ou produits qui éliminent des organismes considérés comme nuisibles ; il comprend les produits phytopharmaceutiques (pour la protection des végétaux), les biocides (pour la conservation du bois, la désinfection ou la lutte antiparasitaire) et certains médicaments à usage vétérinaire et humain, en particulier pour lutter contre les ectoparasites » InVS 
(3) PCB pour polychlorobiphényles, aussi appelés biphényles polychlorés ou pyralènes. 
(4) Soit 700 ng/g de lipides pour les femmes en âge de procréer et 1800 ng/g de lipides pour les autres adultes. 

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