Education prioritaire : les enseignants disent Non à l'expérimentation Blanquer

Pour le collectif Touche pas ma ZEP, Nicolas Kemoun, professeur de SES au lycée Robert Doisneau de Vaulx-en-Velin.

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"La suppression prévue de la prime ZEP dans les lycées, première étape d'une précarisation de l'éducation prioritaire"    
En 2016-2017, après un mouvement de plusieurs mois (plusieurs journées de grèves et de manifestations) coordonné par le collectif « Touche pas ma ZEP », le ministère accordait une clause de sauvegarde aux lycées situés dans le giron de l’éducation prioritaire. Elle prévoyait le maintien jusqu’à la rentrée 2020 de la prime ZEP et des bonifications pour les mutations. En cette rentrée, Jean-Michel Blanquer a tenté de balayer d’un revers de main la clause de sauvegarde pour les lycées de l’éducation prioritaire. Face à la détermination du collectif TPMZ et des organisations syndicales à obtenir la restauration immédiate de cette prime, la secrétaire d’Etat à l’éducation prioritaire Nathalie Elimas a annoncé le 21 octobre devant la commission éducation de l’Assemblée, que cette prime serait finalement versée pour cette année scolaire, mais à titre exceptionnel et comme « une réponse locale et provisoire ». Par ailleurs, les nouveaux arrivants dans ces lycées en sont exclus, situation ubuesque où deux enseignants d’un même lycée ne recevront pas la même rémunération pour un même travail. Cette prime était la dernière reconnaissance du caractère spécifique des lycées accueillant une majorité d’élèves de milieux populaires et qui ont bénéficié de divers labels liés à l’éducation prioritaire. Sa suppression annoncée est le premier jalon d’une réforme en profondeur qui vise à tirer un trait sur l’idée même d’éducation prioritaire.   
Une expérimentation préalable à la suppression de l’éducation prioritaire ?   Actuellement il existe une carte de l’éducation prioritaire : 6 651 établissements (collèges et écoles) sont classées REP ou REP+ parce que leurs élèves vivent dans des territoires qui concentrent les difficultés économiques et sociales. Cette carte devait être revue en 2019, ce que le ministère n’a pas fait. Cette situation exclut donc de fait les lycées du giron de l’éducation prioritaire. Par ailleurs, en novembre 2020, en pleine polémique sur la manipulation par Jean-Michel Blanquer du syndicat Avenir Lycéen, Nathalie Elimas a annoncé la mise en place d’une « expérimentation » pour la rentrée 2021 menée dans trois académies à la rentrée prochaine (Lille, Nantes et Marseille). Il s’agirait d’une contractualisation des moyens accordés entre certains établissements et leurs rectorats respectifs. Concrètement, cette contractualisation revient pour un établissement à postuler pour un contrat local d’accompagnement (CLA) et à s’en remettre au bon vouloir du directeur académique pour obtenir d’éventuels moyens supplémentaires. Celle-ci était préconisée par le rapport Azema-Mathiot remis en novembre 2019 à Jean-Michel Blanquer qui prévoyait également la suppression de la carte REP. 
De premiers contrats sont arrivés dans les établissements. 
Les enseignants du lycée Victor Hugo de Marseille ont décidé de refuser collectivement de remplir le document pour s’opposer à cette logique de mise en concurrence des établissements et de destruction programmée de l’éducation prioritaire. Par ailleurs, certaines organisations syndicales appellent d’ores et déjà à refuser ce type de contrat comme le SNES Lille.   Cette expérimentation et cette logique de contractualisation auront plusieurs effets délétères. D’abord, elle ne peut que générer d’importantes inégalités sur le territoire puisque les moyens supplémentaires accordés à certains établissements le seront selon le bon vouloir de tel ou tel rectorat, soumis aux pressions politiques locales. Par ailleurs, elle serait étendue à certains établissements privés et prévoit une modification des critères d’attribution – un critère d’isolement serait ajouté à la prise en compte de la situation sociale des élèves - pour y intégrer les établissements des zones rurales. On assisterait alors à une dilution des moyens et à un transfert de ceux-ci du public vers le privé et des quartiers de la politique de la ville (QPV) vers les zones rurales. Cette expérimentation et sa généralisation prévue – car personne n’est dupe – revient à effacer du paysage la seule politique nationale explicitement pensée pour réduire les inégalités scolaires que subissent les plus défavorisés, comme le rappelait un rapport de 2018 de la Cour des comptes. Comme toujours avec la politique de ce gouvernement, les décisions prises ont pour première conséquence un accroissement des inégalités. Inégalités entre élèves puisque les inégalités socio-spatiales ne seront plus compensées. Inégalités entre collègues puisque certains personnels continuent de toucher la prime ZEP, alors que d'autres (nouveaux arrivants dans ces lycées, AED, AESH) ne la toucheront pas. Inégalités entre territoires puisque la politique d'éducation prioritaire ne serait plus unifiée au niveau national.   Nous refusons cette logique de contractualisation et appelons les établissements à refuser de se soumettre à ces contrats locaux d’accompagnement qui mettent en concurrence les établissements et créent une éducation prioritaire à deux vitesses. 
 A l’inverse de cette éducation prioritaire au rabais que tente de mettre en place le gouvernement, nous demandons une carte élargie de l’éducation prioritaire, de la maternelle au lycée, assortie d’un label garantissant de façon contraignante, au niveau national et non au niveau académique, des moyens  pour assurer des diminutions significatives d’effectifs par classe et des cours en demi-groupe, ainsi que la pérennisation et l’élargissement à tous les personnels (notamment aux AED et AESH), des dispositifs et compensations assurant la stabilité des équipes (bonifications pour les mutations, indemnités, etc.).    
 CP du collectif « Touche pas ma ZEP » du 13 janvier 2021  



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