Liberté de la presse : le Chili bon élève, mais peut mieux faire !

D´après le rapport de Reporters Sans Frontières, qui publie chaque année un point sur l´état des libertés des journalistes, "les agressions auprès de cette profession sont aujourd´hui plus rares, mais les autorités - en particulier les forces de l’ordre -, restent méfiantes vis-à-vis des médias, dont nombre de journalistes dénoncent l’extrême concentration".

Le rapport de RSF pointe "la très grande méfiance des acteurs du système pénal envers la presse. Dans les cours d’appel et les hautes juridictions, l’accès des journalistes aux audiences continue de dépendre du bon vouloir des magistrats" . En 2007, le Collège des journalistes et l’Association de la presse judiciaire ont dû monter au créneau lorsque la Cour suprême a adopté un arrêt interdisant à la presse de se déplacer et de communiquer dans les enceintes judiciaires. "L’arrêt, voté contre l’avis du président de la haute juridiction, Enrique Tapia, a provoqué un véritable tollé, au-delà même de la profession, mais ne pouvait être annulé que sur décision du Tribunal constitutionnel. Ce dernier n’aura même pas été saisi. Face à la bronca, la Cour suprême s’est désavouée elle-même quatre jours plus tard, en déclarant l’arrêt sans effet".



Des brutalités policières et des menaces


RSF note que le pays est "globalement bien noté sur le continent en matière de liberté de la presse", mais qu´il souffre, de l’aveu même du CDP, du manque de pluralisme entre ses grands médias. Les brutalités policières envers les journalistes, constatées lors des manifestations étudiantes de 2006, n’ont heureusement pas connu d’équivalent en 2007. Néanmoins, les forces de l’ordre ne se sont pas tout à fait affranchies des tristes méthodes héritées de la dictature et l’époque Pinochet (1973-1990) reste un sujet hautement sensible. Témoin, la détention et les mauvais traitements infligés, le 18 août, au journaliste argentin indépendant Benjamín Avila et à ses collaborateurs chiliens Mario Puerto et Arturo Peraldi, respectivement assistant et preneur de son. Les trois hommes couvraient une manifestation devant le domicile d´ un ancien militaire soupçonné d’avoir ordonné l’assassinat du journaliste Leonardo Henrichsen, en 1973 -, lorsqu’ils ont été arrêtés. Libérés au bout de deux heures sur intervention du Collège des journalistes du Chili (CDP), certains d´entre eux ont ensuite été menacés.
La concentration des médias
Le pays se caractérise par une très forte concentration des médias, non seulement dans la production mais aussi et surtout dans la distribution. La presse indépendante née après la dictature ne survit que très difficilement et les aides de l´Etat (annonces légales, publicité institutionnelle...) sont toujours orientées vers les médias à forte audience. Depuis quelques années, le multimillionaire Sebastian Piñera, sorte de Berlusconi local et candidat malheureux de la droite face à Michèle Bachelet, est devenu patron d´une des principales chaînes privées, Chilevision, qui a réalisé cette année des bénéfices records.



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