Prostitution : 35 ans après, Ulla revient... à l'Eglise St Nizier

Eglies+Saint+Nizier+LyonLe Mouvement du Nid a décidé d'organiser symboliquement le Vendredi 6 novembre, à l'église Saint-Nizier de Lyon, une rencontre "pour enterrer le délit de racolage !".
Près de 35 ans après l’occupation de l’église Saint-Nizier par des personnes prostituées et des militant-e-s de l'association, ils reviennent pour "une journée d'abrogation citoyenne du délit de racolage".

Une précarité aggravée par les lois... antiterroristes !
La Loi Sécurité intérieure aggrave selon "le Nid" le quotidien de précarité et de violence des personnes prostituées, en faisant peser sur elles une menace supplémentaire permanente. Elle renforce le regard stigmatisant qui les prive de la dignité à laquelle elles ont droit en tant que personnes. Les "clients" prostitueurs, qui, sûrs de leur bon droit, sont les auteurs d’innombrables violences quotidiennes : humiliations, injures, agressions…, tirent profit de cette politique injuste qui met encore davantage les personnes prostituées à leur merci.

Le Vendredi 6 novembre, les militant(e)s organisent "un procès du racolage et de toutes les mesures de répression à l'encontre des personnes prostituées". Tout au long du procès, des personnes prostituées, des militant-e-s du Mouvement du Nid, des avocat-e-s, divers acteurs de terrain prendront la parole. Parmi les intervenant-e-s, Marie-Claude Masson, connue sous le nom de "Ulla", figure du mouvement de 1975 ; Louis Blanc, militant du Mouvement du Nid, témoin du mouvement de 1975 ; Maître Emmanuel Daoud, avocat au barreau de Paris, membre du groupe d’action judiciaire de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme ; Maître Odile Belinga, avocate au barreau de Lyon, présidente de la Fédération du Rhône de la Ligue des droits de l'homme, Maîtres Frédérique Ménard-Serrand, avocate au barreau de Paris et membre de la commission juridique du Mouvement du Nid, et Vincent Potié, avocat au barreau de Lille, également sympathisant ; Christian Delorme, "curé des Minguettes", initiateur de la "marche des beurs", et relais du mouvement des prostituées lors de l'occupation de Saint-Nizier dans les années 70.

Sept colloques pour évaluer les politiques publiques
À l'issue du procès, les participant-e-s enterreront symboliquement le délit de racolage devant la presse et le public. Cette journée d’abrogation citoyenne du délit de racolage s’inscrit dans le cadre d’une série de 7 colloques organisés en 2009 afin d’évaluer les politiques publiques françaises en matière de prostitution. Elle permet au Mouvement du Nid et à ses partenaires de rappeler leur opposition ferme à toute mesure de répression envers les personnes prostituées, alors que le client prostitueur continue à jouir de la plus grande impunité. Face au reniement de ses engagements abolitionnistes par la France, ils veulent "porter la nécessité d'un changement de cap ambitieux, digne de tous les combats menés contre les violences, l’exclusion, le sexisme, le racisme et la marchandisation des êtres humains".

1 comments :

Michèle Picard, Maire de Vénissieux a dit…

Je soutiens totalement la manifestation organisée par le Mouvement du Nid en cette journée anniversaire de l’occupation de l’église Saint-Nizier.
Trente cinq ans après cet évènement qui a permis de mettre au grand jour les problématiques de la prostitution, rien n’est vraiment réglé : aucune lutte sérieuse contre le proxénétisme n’a été engagée, aucune campagne de prévention en direction des jeunes n’a été engagée afin qu’ils ne deviennent ni prostituté-e-s, ni proxénètes, ni clients, et enfin, aucune alternative réelle n’a été proposée aux femmes et aux hommes prostitué-e-s.
Tant qu’une vraie politique globale ne sera pas mise en place par les pouvoirs publics, l’industrie du sexe aura, encore et encore, de beaux jours devant elle !
A Vénissieux, un Collectif femmes réuni régulièrement aborde sans tabou toutes les questions de société concernant les femmes. Ce collectif s’était déjà élevé contre l’organisation de la prostitution lors la Coupe du Monde de football 2006 ; et la motion soumise alors au Conseil municipal avait été adoptée à une large majorité. Elle rappelait que la marchandisation du corps humain est une violation des droits fondamentaux de la personne, et que la prostitution est majoritairement liée aux mafias qui savent plus que tout exploiter le malheur des gens.
Reste qu’aujourd’hui, le délit de racolage ne constitue certainement pas un début de politique cohérente vis-à-vis de la prostitution. Tout en consistant à mener une politique de répression avec la plus grande hypocrisie, il aggrave le quotidien de violence et de précarité des prostitué-e-s.
Michèle PICARD, Maire de Vénissieux

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