Etonnant ouvrage que ce journal intime de Wendy Guerra. "Cette jeune Sagan cubaine", comme l'écrit Bruno Caussé, de la revue "Le monde des livres" raconte la vie d'une jeune fille, née dans un monde absurde, où "la ville est faite de rues droites et de cerveaux tordus".
Alors qu'autour d'elle, tout le monde ne pense qu'à quitter le pays, cette jeune fille au nom improbable, Nieve, grandit dans la Cuba des années 1980, consignant dans son journal intime les évènements marquants de son existence.
L'ambigüité des personnages et des situations
Tiraillée entre un père violent, alcoolique et... membre d'une troupe de théâtre pour enfants, et une mère journaliste radio, passionnée de culture et pourtant particulièrement lâche face à l'adversité, Niève consigne dans son journal les aléas de la vie dans le monde ambigu de Fidel Castro.
Dans ce monde où tous s'accommodent des double-discours, l'enfant devient femme, se construit au fil de ses expériences amoureuses, découvre l'univers des adultes, fait de mensonges et d'arrangements.
Reçue dans une école d'art, Wendy/Nieve réalise quelques uns de ses rêves mais voit peu à peu disparaître toutes ses relations. Car au fil du temps, "tout le monde s'en va" de Cuba. Quelquefois dans des mises en scène d'exclusions des "traîtres à la Patrie" sur lesquels les enfants des écoles sont appelés à cracher : "puisque vous voulez partir, c'est nous qui vous chassons"...
Wendy Guerra est née à La Havane en 1970 et y réside actuellement. Tout le monde s'en va a été perçu par El Pais comme le meilleur roman de langue espagnole en 2006. Outre sa collaboration à diverses revues, Wendy Guerra est reconnue à Cuba pour son œuvre poétique et a reçu des prix littéraires, y compris à la Havane, où elle a publié plusieurs autres livres, dont "Mère Cuba".
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