Les réactions ne se sont pas faites attendre après le discours de Grenoble du Président de la République Nicolas Sarkozy, dans lequel il a mêlé les thèmes de la délinquance et de l'immigration. Pour le secrétaire général de la Cimade, seule organisation non gouvernementale autorisée à entrer dans les centres de rétention, "il est toujours surprenant d'entendre le chef de l'Etat expliquer que les politiques migratoires ont échoué" alors qu'il est en charge de ces questions depuis plusieurs années dans le cadre de ses fonctions successives de ministre de l'Intérieur et de président de la République".
Le Président de la République comme le Ministre de l'Intérieur laissent selon lui planer l'idée qu'il y aurait une charge pour la société des étrangers en situation irrégulière, "c'est totalement faux". Les droits et prestations auxquels ont accès les étrangers en situation irrégulière sont uniquement "l'éducation des enfants, l'hébergement et l'Aide médicale d'Etat". Tous "sont exclus de toutes les prestations familiales" et n'ont "aucun droit au travail" et aux prestations en cas de chômage.
Plus polémique, Najat VALLAUD-BELKACEM, Adjointe au Maire de Lyon indique : "Si être Français se mérite, être Président des Français aussi". Le discours du Président de la République prend selon elle un tour de plus en plus inquiétant. "Au prétexte d'assurer la sécurité des citoyens, ce qui est effectivement le rôle de l'État qu'il a radicalement échoué à remplir, voilà qu'il réintègre dans le discours politique des thèmes au relent hélas déjà connu".
Préjugés et amalgames
"Ce pouvoir, décidément en perdition, n'a rien trouvé de mieux que de jouer une fois de plus, au prix du renoncement à nos valeurs et d'un cynisme peu commun, sur la peur des citoyens, les préjugés et les amalgames, pour faire oublier ses échecs et les scandales de ces dernières semaines" estime la secrétaire nationale du Parti socialiste en charge des questions de societé .
Après la stigmatisation des "gens du voyage" qui rappelle des discours concernant les mêmes, à une autre période et dans un autre pays (il fut un temps ou l'on déportait les Tsiganes et les Roms), ses propositions sur les citoyens "d'origine étrangère" nous ramènent aujourd'hui, n'ayons pas peur des mots, au régime de Vichy, le seul à être allé aussi loin en retirant la nationalité française à un certain nombre de citoyens de ce pays. Qu'on se le dise, les "gens du voyage" et les "immigrés" sont les métèques du Président et de ses acolytes. On a la sinistre impression de lire les vitupérations xénophobes et racistes de Gringoire dans les années trente qui n'étaient que la préfiguration des lois raciales de l'État français".
Pour le Parti Socialiste, il n'y a pas à se tromper : En tendant la main toujours plus nettement à l'extrême droite, et en allant même beaucoup plus loin, le gouvernement sait très bien ce qu'il fait: il ne compte pas seulement sur l'amnésie des Français, il l'exploite. "Face à ces propos délirants, tous les démocrates où qu'ils se trouvent, ne peuvent que protester de manière solennelle et mettre en garde l'opinion contre des prises de position intolérables dans la bouche d'un Président de la République française. Si être Français se mérite, être Président des Français aussi" termine Najat Vallaud Belkacem.
Gilles Roman
(redaction@LYonenFrance.com)
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