Contrôle du virus : le conseil scientifique diffuse une note d'alerte

Cette note d'alerte sur un contrôle renforcé de la circulation du virus en France a quatre caractéristiques essentielles : 

1. Le constat qu'il faut avoir une vision de long terme pour la gestion de la crise COVID-19. Il faut apprendre à vivre avec, mais cette vie sera différente. 
2. Les 4-5 mois qui viennent seront particulièrement critiques en raison de la reprise forte de la circulation du virus, en particulier dans certaines métropoles, alors même que les conditions climatiques vont favoriser la transmission. Des innovations thérapeutiques ou vaccinales peuvent être envisagées au 1er trimestre 2021. 
3. L’urgence d’agir pour ralentir la circulation du virus (...) Des mesures ont déjà été prises et proposées au niveau de certaines grandes métropoles. Elles doivent pouvoir être étendues.
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4. L'avis précédent prévoyait une seconde vague épidémique à l͛'automne, en particulier dans les 20 grandes métropoles, et insistait sur l'importance de la « préparation » et de la communication. Ces notions ont été rappelées le 11 septembre en appuyant sur le fait que des mesures de contrôle précoces pourraient réduire de façon significative la dynamique de l'épidémie. 
5. Le Conseil scientifique souhaite faire état de projections à court et moyen terme, qu'il juge raisonnablement probantes : 
Quatre options stratégiques sont à ce titre identifiées : 
- Une option où aucune intervention supplémentaire n'est déployée. Cette stratégie est introduite pour appréhender l'intérêt de stratégies plus actives ; 
- Une option comprenant des mesures différenciées en fonction de risques très inégaux, liés à l'âge et à l͛état de santé en particulier ; 
- Une option reposant sur une addition de mesures de portée limitée ;
- Une option s͛appuyant sur des mesures fortes et plus contraignantes.

Selon le rapport du 22 septembre, 
"la France est confrontée à une dégradation
 de la situation épidémiologique". 
Le virus a commencé à circuler chez les jeunes cet été mais, faute de mesures barrières suffisantes, on observe actuellement un phénomène de propagation à l’ensemble des groupes d’âge. Cette situation pourrait, en quelques semaines, induire dans certaines régions ou métropoles une saturation des services de soins, notamment en réanimation, et être à l’origine d’une augmentation de la mortalité liée au COVID-19, mais aussi d’autres maladies suite à une désorganisation du système de soins. 
L’immunité de la population française reste faible (entre 3 et 10% en fonction des régions) et ne permet pas d’envisager la circulation libre du virus compte tenu de la porosité entre les jeunes (20-40 ans) et les personnes plus âgées.
Le Conseil scientifique considère qu’un objectif de ralentissement de la circulation du virus est encore possible : des mesures de contrôle prises maintenant peuvent permettre de réduire suffisamment la transmission pour nous rapprocher d’un niveau de circulation contrôlable. Ceci permettrait d’envisager une vision de long terme, « vivre avec le virus », dans des conditions plus sereines. 
Quatre options distinctes d’intervention 
(avec déclinaison possible à l’échelle territoriale) :
- Une option où aucune intervention supplémentaire n’est déployée (stratégie de référence) ; 
- Une option comprenant des mesures différenciées en fonction de risques très inégaux liés à l’âge et à l’état de santé ; 
- Une option reposant sur une addition de mesures « modérées », faisant appel à l’adhésion volontaire et, en cas de besoin, à des mesures contraignantes ; 
- Une option qui s’appuie sur des mesures fortes, très contraignantes (type couvrefeu). 
Selon cette note du conseil scientifique, les options 2, 3 et 4 ne sont pas incompatibles, certaines mesures pouvant être combinées. Il se prononce en faveur de dispositifs de liaison incluant des formes de participation et de délibération citoyennes qui pourraient être implantées au niveau des grandes métropoles.
En résumé de la note : 
Tout en regrettant l'insuffisance des études permettant de connaitre les modes de contamination des personnes à risque ayant été hospitalisées, le Conseil scientifique estime, sur la base des études disponibles, que leur survenue est liée à des réunions familiales ou entre amis. Chez les jeunes (20-40 ans), dont on ne connaît pas le rôle précis dans la contamination des personnes âgées et/ou vulnérables, il semble que les fêtes étudiantes extra-universitaires et les rencontres dans les bars/restaurants soient responsables d'un nombre important de contaminations. Si la situation semble moins préoccupante qu'en mars dernier, elle peut rapidement conduire, en l'absence de nouvelles interventions, à des situations critiques à court ou moyen terme dans certaines régions. On peut ainsi craindre d'aboutir à une saturation des services de soins (en particulier en réanimation), à une augmentation de la mortalité liée au COVID-19 ou à d'autres maladies suite à la désorganisation du système de soins.

Cette situation impose une réflexion sur les mesures à prendre à court terme pour ralentir la propagation du virus et garder la maitrise de l'épidémie : il va falloir vivre avec le virus avant que de nouveaux outils validés changent la donne, qu'ils soient thérapeutiques ou préventifs comme le vaccin, ou qu'on atteigne un niveau d'immunité collective suffisant ;
Selon le Conseil scientifique, "il est urgent d'agir car tout retard se traduirait par la nécessité, pour produire les mêmes effets, de mesures ultérieures plus fortes et de plus longue durée que celles qui auraient été prises plus tôt"...
Le Conseil scientifique avait préconisé  en juillet un certain nombre de recommandations d'organisation stratégique et de gouvernance à mettre en œuvre pour la rentrée de septembre. Parmi ces mesures, le plan P2R de réponse individualisée au niveau des grandes métropoles, l'élaboration d'une doctrine sanitaire sur les tests virologiques (diagnostic versus dépistage), une gouvernance clarifiée au niveau régional, un partage d'information optimisé entre les différents acteurs, et une communication grand public renouvelée. 
Les choix à réaliser relèvent de la responsabilité des autorités publiques et nécessitent une large adhésion des concitoyens. 
OPTION 1. Une stratégie où aucune intervention supplémentaire n’est déployée. 
OPTION 2. Une stratégie comprenant des mesures différenciées en fonction de risques très inégaux, liés à l’âge ou à l’état de santé en particulier. Les personnes à risque, compte tenu de leur âge ou leur état de santé, qui représentent environ 22 millions de personnes, seraient appelées à se protéger du risque infectieux notamment à travers une restriction volontaire ou imposée de leur activité sociale. Cette option n'accentuerait pas les mesures prises en direction des autres parties de la population, plus jeunes et sans facteur de risque, plus directement exposées à des effets économiques et sociaux préjudiciables à court ou long terme. Les limites de cette option sont que les deux populations ne sont pas étanches et qu'il est donc improbable que cette approche soit suffisante pour éviter une saturation des hôpitaux et éviter des décès dans les populations à risque. 
OPTION 3. Une option reposant sur une addition de mesures «modérées», faisant appel à l’adhésion volontaire et, en cas de besoin, à des mesures contraignantes Cette option se déclinerait au niveau territorial, pour des durées et à des horaires variables, dans une logique de gestion des risques proportionnée aux situations locales : 
- Une protection renforcée des personnes à risque de formes graves : sans aller jusqu'au confinement, à un isolement rigoureux ou à un éloignement « social », la protection de ces personnes serait renforcée tout en leur laissant le soin de décider pour ellesmêmes. 
- Un plan de protection des EHPAD : le Conseil scientifique insiste sur les plans de prévention et de protection renforcés fondés sur le dépistage systématique et répété des personnels soignants et non soignants (voir avis n°7 et n°8 du Conseil scientifique). 
- Le télétravail 
- Un nombre de personnes autorisées à se rassembler réduit dans certains territoires 
- Les personnes sont invitées à limiter volontairement le nombre de leurs contacts sociaux au cours d͛une période donnée, notamment lors de réunions familiales et amicales. 
OPTION 4. Cette option s’appuie sur des mesures fortes, potentiellement contraignantes (type couvre-feu). 
Le Conseil scientifique propose l’option 3 tout en notant que certaines mesures peuvent être combinées. Il souligne également que l’impact sur le système de soins des mesures prises est variable : A court terme en protégeant les personnes les plus à risques ;  A moyen ou long terme en réduisant peut-être la vie sociale des plus jeunes avec des mesures contraignantes. Ces stratégies présentent des avantages, des inconvénients, des risques et des incertitudes à court, moyen ou plus long terme. Elles ne se présentent pas de manière statique mais de manière dynamique, et nécessitent une révision des contextes de décision dans le temps. Elles ne sont pas incompatibles, certaines mesures pouvant être combinées. Quelles que soient les options, le Conseil scientifique insiste sur l'urgence de mettre en place, en particulier au niveau des métropoles, des dispositifs de liaison incluant des formes de participation et de délibération citoyennes

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2 comments :

LYFtvNews a dit…

« Non la diffusion du virus n’est pas en accélération » ! (communiqué de C-Ways, une startup qui a mis en place un logiciel de traçage des requêtes liées à la maladie sur internet ) : Paris, le 2 octobre 2020 : Il y a deux semaines, C-Ways anticipait une baisse de la circulation épidémique de la Covid-19 en France sur la base de son indicateur prédictif TrackCovid. 
15 jours après, les autorités publiques semblent au contraire tirer la sonnette d’alarme. 

Pourtant, il y a bien un ralentissement de l’épidémie depuis 2 semaines déjà. Avec l’effet retard, il n’a pas encore été repéré par les indicateurs officiels, forçant les autorités à renforcer une communication anxiogène qui ne colle plus à la réalité.

« Non la diffusion du virus n’est pas en accélération » précise Grégoire Mialet, Président du cabinet d’anticipation C-Ways. Si l’on regarde la diffusion actuelle du virus, en termes de contaminations inter-humaines, on constate une baisse incontestable depuis près de 2 semaines sur quasiment tout le territoire. L’indicateur prédictif TrackCovid, créé par C-Ways sur la base des recherches internet, la détectait dès le 17 septembre. Or, on constate que tous les indicateurs avancés sont désormais en baisse : les appels à SOS Médecins pour suspicion Covid sont en baisse depuis le 21 septembre, les admissions aux urgences pour suspicion Covid depuis le 23 septembre, les hospitalisations conventionnelles depuis le 24 septembre. Seuls deux types indicateurs ne baissent pas : le nombre d’entrées en réanimation, ce qui est logique puisqu’on sait qu’il a 21 jours de retard en moyenne sur la contamination, et le nombre de cas dont on sait qu’il est illisible compte tenu des évolutions majeures dans la stratégie de dépistage. Oui le virus circule, mais non il ne s’accélère pas.

Les pouvoirs publics regardent majoritairement l’évolution de taux d’incidence, soit le nombre de cas pour 100 000 habitants. Or cet indicateur a deux inconvénients majeurs : il prend en compte les tests positifs, obtenus en moyenne 7 jours après la contamination c’est-à-dire très en retard sur la diffusion de l’épidémie. Ensuite, la politique de tests évolue drastiquement : au printemps on ne testait personne, début septembre on testait qui veut, désormais on teste avec des niveaux de priorité en fonction du risque. Le taux d’incidence et ses dérivés (nombre de cas, taux de positivité), sont donc statistiquement biaisés.

Le grand problème de cette épidémie, c’est que nous avons au moins 15 jours de retard entre ce que nous mesurons et la réalité du moment. Quand on a la photo de ce qu’il se passe dans les hôpitaux, cela représente une situation dont la cause se situe il y a plusieurs semaines. C-Ways a estimé à 92% le coefficient de corrélation des courbes d’indicateurs prédictifs et d’indicateurs hospitaliers quand on prend les bons paramètres d’effet retard. Mathématiquement, ce que nous observons est d’une précision diabolique.
L’accélération du virus a ainsi véritablement eu lieu entre le 24 août et le 10 septembre. Depuis mi-septembre, les brassages sont beaucoup moins fréquents, les mesures de port du masque sont plutôt bien respectées. Le R0 est redescendu à 1, ce qui est la cible.

LYFtvNews a dit…

(suite)
Depuis, l’épidémie régresse. La situation n’est pas plus grave, qu’il y a 15 jours, au contraire. 

Le gouvernement se fonde en ce moment pour ses décisions sur une note d’alerte du conseil scientifique datée du 22 septembre, qui prend en compte une modélisation à mi-septembre avec des projections sur des bases épidémiologiques. Or mi-septembre était le pic de la 2ème vague et les modélisations épidémiologiques à court terme sont très contestées dans la communauté scientifique, car elles ne tiennent pas compte des phénomènes exogènes. Le rapport du Conseil Scientifique présente ainsi des courbes de simulation en loi « exponentielle », alors que la réalité montre plutôt une forme en cloche.

Nous travaillons étroitement avec l’AP-HP qui utilise nos prévisions. L’accueil qu’ils ont fait à notre méthode a été très bon. Ils confirment notre prévision et mentionnent une baisse de leurs indicateurs avancés « depuis 10 jours ». Comme les durées d’hospitalisation sont longues, même lorsque le nombre de nouveaux cas diminue, le taux d’occupation en hôpital augmente. C’est contre-intuitif et c’est ce qui perturbe le grand public. Pourtant c’est un phénomène statistique de causalité.

Si nous devions faire une analogie avec la météo (l’usage le plus commun de la prévision dans nos sociétés), ce que nous sommes en train de faire revient à annuler une sortie en plein air la semaine prochaine sous prétexte qu’il pleut aujourd’hui. Une décision déconnectée de la réalité.

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