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Cannes 2010, le carnet d'un festivalier

Le lyonnais Youssef Naili a eu la chance d'être accrédité pour le  festival de Cannes, qu'il a suivi de bout en bout. Il a accepté de livrer aux lecteurs de LYFtv-Lyon ses impressions sur ce lieu de rendez-vous incontournable des passionnés du cinéma :

Cérémonie d’ouverture…
Le 63ème festival de Cannes s’est ouvert mercredi 12 mai à 19h avec le film de Ridley Scott : Robin des bois.  Tim Burton, président du jury, est enfin récompensé par ses pairs, il paraît heureux de porter ce rôle.

Du beau monde était présent lors de cette soirée, notamment l’équipe du film d’ouverture Cate Blanchett et Russell Crowe, la maîtresse de cérémonie Kristin Scott Thomas, les ambassadrices de l’Oréal Eva Longoria et l’indienne Aishwarya Rai, les membres du jury Kate Beckinsale et Benicio Del Toro. 

Kristin Scott Thomas ouvre le festival en déclarant : « Vous allez aimer certains films, en détester d’autres, mais vous les respecterez tous ».

Sélection officielle…
Les montées des marches se succèdent. Beaucoup de films étaient attendus. Le lyonnais Bertrand Tavernier présente son film La princesse de Montpensier. Après Dans la brume électrique avec Tommy Lee Jones, le président de l’Institut Lumière a déclaré avoir eu une envie soudaine de revenir à un cinéma purement français.
Outrage, film du japonais Takeshi Kitano, a choqué les festivaliers. La salle perdait de ses spectateurs au fil des scènes où des doigts giclaient, des langues se faisaient couper et des bouches broyées. Des films ont ému la croisette. On peut citer le film français Des Hommes et des Dieux, le film Tchadien Un homme qui crie, et également, le film du Mexicain Alejandro Gonzales Innaritu, Biutiful. 

En revanche, un film en particulier a déchaîné toutes les passions. Vendredi 21 mai, une manifestation rassemblant 1 500 personnes s’est dressée, non loin du palais des festivals, contre le film Hors-la-loi de Rachid Bouchareb, jugé « anti-français ». Un important dispositif sécuritaire a été mis en place par la ville de Cannes. Après avoir vu le film, beaucoup de festivaliers s’accordent à dire que la polémique n’avait pas lieu d’être.

Autour de la compétition…
En marge du tapis rouge, des sélections passionnantes existent. Vendredi 14 mai, le cinéaste américain Martin Scorsese offre une sorte de leçon de cinéma dans le cadre de la sélection  « Cannes Classics » pour le film Le Guépard avec Alain Delon et Claudia Cardinale. Le lendemain, c’est Frédéric Mitterrand, ministre de la culture, accompagné de sa consoeur espagnole, qui fait le déplacement pour voir Tristana de Luis Bunuel. Par un discours précédant la projection du film, l’espagnol Pedro Almodovar rend un vibrant hommage à un cinéma qui l’a tant inspiré.

Des documentaires ont brillé sur la croisette, notamment Hollywood don’t surf qui parle exclusivement du surf dans le cinéma américain mais de manière drôle et passionnante, l’écossais Greg McCall nous emmène dans l’univers du grand chef opérateur Jack Cardiff, et enfin, Inside Job qui dresse un portrait terrifiant sur la crise financière.

Les films hors compétition étaient également très suivis par les festivaliers. Ceux de Woody Allen et Oliver Stone étaient très attendus. Les séances de minuit avec les films Kaboom et L’autre monde (avec Louise Bourgouin) ont ravis les spectateurs.
La bonne surprise du festival revient peut être au cinéaste Britannique Stephen Frears, avec Tamara Drewe, film passionnant et plein d’humour typiquement british. Le film a été suivit par un « standing ovation » de 15 minutes, le cinéaste méritant a remercié les festivaliers avec les larmes aux yeux.

Au marché du film, Jean-Claude Van Damme notamment, est venu présenter devant des producteurs, distributeurs et exploitants son film The Eagle Path qu’il a autofinancé. La salle se vidait face à la médiocrité du film. La sincérité de l’acteur-réalisateur et sa volonté de marquer sa trace dans l’histoire du cinéma n’auront pas réussi à convaincre la salle cannoise, impitoyable.

Une première cette année, le petit écran s’invite sur la croisette. Une série télévisée a été présentée mercredi 19 mai, Carlos et ses 5h33 marquent l’histoire. Le réalisateur, Olivier Assayas, signe une belle réussite. Le feuilleton télévisé en 3 épisodes sera ensuite diffusé sur Canal + (mercredi 26 mai à 20h50 : épisode 2). Au vu de l’état du cinéma français actuel, un tel film n’aurait jamais pu voir le jour sur grand écran car il est dépourvu d’acteurs « stars », la durée est trop longue et les langues du film sont nombreuses (allemand, arabe, espagnol, anglais, français,…). Les frontières entre cinéma et télévision n’auront jamais été aussi proches…

Le festival s’ouvre au grand public avec « Le cinéma de la plage », seule séance accessible à tous. On pouvait y voir notamment La nuit de Varennes et le film de zombi La Meute avec Emilie Dequenne et l’excellent Philippe Nahon.

Après Quentin Tarantino et les frères Dardenne, la traditionnelle leçon de cinéma a été cette année professée par le réalisateur italien Marco Bellocchio qui raconte à Michel Ciment, critique de cinéma, ses souvenirs personnels qui ont forgés son univers. 

Palmarès…
Dimanche 23 mai à 19h, Kristin Scott Thomas ouvre la cérémonie en rendant hommage au cinéaste iranien Jafar Panahi détenu en Iran. Il en était à son « 9ème jour de grève de la faim ».

Tim Burton et son équipe offrent la palme d’or au film Thaïlandais Uncle Boonmee celui qui se souvient de ses vies antérieures, de Apichatpong Weerasethakul, racontant l’histoire d’un homme mourrant et hanté par les fantômes de sa vie passée.

Grand prix : Des hommes et des Dieux de Xavier Beauvois
Prix du jury : Un homme qui crie de Mahamat-Saleh Haroun
Prix de la mise en scène : Tournée de Mathieu Amalric
Prix du scénario : Poetry de Lee Chang-dong
Prix d’interprétation féminine : Juliette Binoche dans Copie Conforme d’Abbas Kiarostami
Prix d’interprétation masculine Ex-eaquo : 
Javier Bardem dans Biutiful d’Alejandro Gonzales Inarritu
Elio Germano dans La nostra Vita de Daniele Luchetti
Palme d’or du court métrage : Chienne d’histoire de Serge Avédikian 

Le festival se clôt avec la diffusion du film franco-australien The Tree de Julie Bertuccelli avec Charlotte Gainsbourg.
Youssef Naili.

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