Avec 37 élus en Rhône-Alpes, près de 18 % des voix au premier tour et une victoire à la majorité absolue au second tour des régionales dans une alliance avec les partis de gauche, les écologistes, qui se retrouvent ce week-end en convention régionale à St Julien Molin Molette dans la Loire, voient désormais plus loin.
Dans une lettre ouverte à ses "amis" Daniel Cohn Bendit et Cécile Duflot, cosignée par Eric Loiselet et Robert Lion, le "jeune" (en politique - ndlr) leader des listes régionales Philippe Meirieu en appelle désormais à "pérenniser le rassemblement par la création, dans les six mois, d'un véritable parti Europe Ecologie".
Philippe Meirieu, qui est désormais vice président de la région Rhône-Alpes, est pédagogue de formation ; il n'est donc pas étonnant qu'il aime "écrire, réfléchir, proposer, débattre". Quitte à mettre les pieds dans le plat, il en appelle à dépasser les querelles et ambitions du passé pour construire ce qui prolongera le rassemblement Europe Ecologie. Et cela passe selon lui par la création d'un véritable parti, capable dès à présent de "parler" et de se positionner sur les grands sujets de société..
"Nous n'avons ni la mémoire ni les cicatrices qui sont la marque des vieux militants", écrivent les signataires. "Nous avons aimé Europe Ecologie – et... nous avons été touchés par la manière dont les dirigeants des différents groupes qui le composent nous ont fait confiance, en nous chargeant de premiers rôles"... "Les électeurs nous ont donné raison. Europe Ecologie existe sur la scène politique française, à une hauteur que l'ancien parti des Verts, seul, n'avait ni atteinte ni même imaginée".
Pour les auteurs, Europe Ecologie, qui est maintenant comparable au parti des Grünen en Allemagne, "prolonge et concrétise les aspirations des grands visionnaires". Elle place la solidarité au coeur de la décision publique et renouvelle la vision du bien commun en remettant l'éthique en tête des préoccupations.
conduire et non subir les changements économiques et sociaux
Pour les mois qui viennent, ils en appellent à conduire une double démarche d'organisation et de construction du projet, qui doit passer par l'adoption d'une charte.
Ils appellent aussi les dirigeants de ce futur parti à se positionner rapidement sur les débats qui occuperont les prochains mois, afin de conduire et non subir les changements économiques et sociaux : "sur les retraites, le G20, l’éducation, les événements importants et imprévus, organisons, s'il vous plaît, pour de telles circonstances, un système de concertation rapide mais efficace qui permette de construire des prises de position concertées".
L’enjeu est selon eux trop important pour rater un rendez-vous crucial. Celui des élections législatives et présidentielles de 2012 évidemment.
Gilles Roman
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