Après la belle victoire de l'Inter Milan hier soir contre Barcelone (3-1), l'autre demi-finale de Coupe d'Europe oppose ce mercredi 21 avril 2010 l'Olympique Lyonnais au Bayern Munich. Les hommes de Claude Puel, qui ont effectué le trajet en bus suite à la paralysie actuelle des transports aériens, sont arrivés mardi en milieu d'après-midi à Munich, les jambes lourdes et la tête à ce match : le plus important de l'Histoire de l'OL, à n'en pas douter.
Le Bayern Munich, après avoir éliminé Manchester au tour précédent (2-1, 2-3), entrevoit pleinement une nouvelle finale de Coupe d'Europe. Reste à passer l'obstacle lyonnais.
Deux clubs, deux parcours, une place en finale.
L'OL et le Bayern possèdent la particularité d'avoir deux parcours presque identiques cette saison en Coupe d'Europe. "C'est une équipe qui a eu un parcours un peu similaire au nôtre avec des difficultés à l'automne. Elle revient très fort dans ce printemps, un peu comme nous" s'exprimait d'ailleurs Claude Puel à ce sujet. Car présente dans le groupe A avec Bordeaux, la Juventus de Turin et le Maccabi Haïfa, la formation de Louis Van Gaal s'était extirpée in extremis de son groupe en allant battre la Juve en Italie (4-1) pour terminer deuxième. Même scénario pour Lyon, qui avait dû vaincre Liverpool à Anfield Road (2-1) pour se qualifier en 1/8èmes de finale à la deuxième place du groupe E, derrière la Fiorentina (hasard du calendrier, le Bayern a ensuite éliminé la Fio en 1/8èmes de finale et l'OL s'est occupé de Bordeaux en 1/4). Les deux clubs, présents maintenant en 1/2 finale, ont aussi été à l'origine de deux surprises retentissantes en Europe : les éliminations du Réal Madrid et de Manchester United. Mais le tableau final se rétrécissant, et les deux clubs visant sans complexes une place en finale de Ligue des Champions, lyonnais comme bavarois comptent bien en découdre ce soir dans une Allianz Arena pleine à craquer.
Cependant les similitudes entre allemands et français ne s'arrêtent pas qu'à leur parcours européen ; les deux formations pratiquent aussi le même type de jeu, à savoir une rigueur défensive (parfois mise à mal) et de l'explosivité en attaque. Ribéry et Robben côté Munich, Delgado et Bastos côté Lyon exploitent au mieux les contres que se procure leur équipe. Ces deux clubs se sont aussi illustrés par un mental hors du commun (le Bayern Munich, mené 3-0 par Manchester était revenu à 3-2 pour se qualifier, et Lyon qui a su tenir le 1-0 à Bordeaux dans un match très tendu). Enfin après les qualités, les défauts de l'OL et de Munich sont encore les mêmes : une trop grande dépendance aux individualités et une défense critiquée.
Munich : vers le syndrôme Madrilène ?
Même s'il s'est montré un peu déçu en apprenant la qualification lyonnaise aux dépends de Bordeaux (expliquant qu'il aurait souhaité prendre sa revanche sur les bordelais après les deux revers subis en phase de poule), Louis Van Gaal, l'entraîneur du Bayern, a toutefois expliqué que le match contre Lyon serait très costaud. Ce n'est ni l'avis du site internet bavarois, affichant dimanche en Une un confiant "Lyon kann kommen!" (Lyon peut venir!) ni celui des deux monuments de la presse allemande Bild et Kicker, annonçant par les voix des ex-Bleus Sagnol et Lizarazu "Le Bayern n'a pas à s'inquiéter".
Extrait : "Lyon est une équipe qui joue parfois bien, parfois moyennement, parfois mal. Elle est inconstante. La force de Lyon existe surtout sur le plan offensif, moins sur le plan défensif. C'est comme le Bayern. (...) Le plus grand adversaire du Bayern dans cette demi-finale, c'est le Bayern lui-même". Un surplus de confiance qui découle de la victoire des coéquipiers de Franck Ribéry ce week-end contre la modeste équipe d'Hanovre en Bundesliga (7-0). Attention, à trop afficher sa confiance avant un match, l'environnement allemand pourrait bien porter préjudice à son équipe (As et Marca, les journaux espagnols du Réal Madrid, pourront en témoigner...).
Lyon dans la tourmente...
Ovationné (à juste titre) par la presse française et européenne après sa qualification aux dépends du Réal Madrid (1-0, 1-1), l'Olympique Lyonnais n'a depuis ce coup d'éclat plus vraiment brillé. Il n'a pris que 9 points sur les 6 derniers matchs de Ligue 1 et s'est incliné à Bordeaux en 1/4 de finale retour de Coupe d'Europe, après avoir toutefois fait le boulot à l'aller.
Qu'importe, Lyon ne s'attache pas à ses dernières statistiques hexagonales et donnera tout à Munich ce soir de manière à ne pas avoir de regrets à la fin du match (dixit Hugo Lloris). Le gardien lyonnais, en plein dans le flot médiatique européen, s'avoue serein et prêt à faire face à l'Homme fort du Bayern ces derniers temps : le néerlandais Arjen Robben. Ribéry, qui n'est pas encore revenu au maximum de ses capacités, devrait lui aussi être titularisé d'entrée, de la même manière que la paire d'attaquants Olic/Müller.
Claude Puel, dont la défense jouit d'être la meilleure du dernier carré européen, fera tout pour leur barrer la route et trouver une réponse au casse-tête des remparts lyonnais : Bodmer, Boumsong et Clerc (blessés) ainsi que Lovren (pas qualifié) devraient obliger Jérémy Toulalan a reculer d'un cran en défense centrale aux côtés de Cris. Heureusement, le coach lyonnais a enregistré les retours des milieux défensifs Makoun et Gonalons pour bétonner un peu le milieu de terrain. La défense centrale Cris/Toulalan, mais aussi Cissokho, Gonalons, Pjanic, Källström et Delgado sont tous sous la menace d'une suspension au prochain carton jaune ; une nouvelle contrainte qui devrait les inciter (consciemment ou non) à lever le pied en fin de match s'ils n'ont encore rien reçu. Attention donc aux dernières minutes de la rencontre à Munich, moment favori choisi par le Bayern pour l'emporter (comme contre la Fiorentina en 1/8èmes ou Manchester en 1/4, (2-1)). Lyon pourra compter toutefois sur le soutien de 3600 supporters lyonnais qui ont fait le déplacement et donneront de la voix à l'Allianz Arena pour pousser Lisandro et ses co-équipiers.
A Lyon, l'écran géant posé place Bellecour et les nombreux bars alentours devraient eux-aussi faire le plein, et (espérons-le) libérer aux alentours de 22h40 des supporters lyonnais heureux dans une nuit scintillant pour l'occasion aux couleurs victorieuses de l'Olympique Lyonnais...
Mikhaël Defoly
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