A Lyon, les écologistes font entendre leur petite musique dissonante

Ils sont gentils, les Verts, et ne rêvent selon eux que de "coopération sans compétition" et de constitution à Lyon d'un "laboratoire de la gauche solidaire", le nouveau concept élaboré par Daniel Cohn Bendit et les stratèges du Parti Socialiste après les élections régionales. 
 Mais dans les faits, la relation avec  Gérard Collomb, est de plus en plus tendue. Le Maire de Lyon -et Président du Grand Lyon- a délaissé peu à peu le ton feutré et  courtois cher à son directeur de cabinet Jean François Lanneluc, qu'il vient de licencier, pour attaquer vertement les positions de ses alliés écologistes.

Le retrait de la délégation du vice-président du Grand Lyon Etienne Tête n'est en fait qu'un des multiples épisodes de cette relation qui se distend.

Mais pour Pierre Hémon, 19ème adjoint au Maire, chargé des personnes âgées, il n'y a pas péril en la demeure : "Gérard Collomb est un pragmatique et il a l'habitude de changer de discours en fonction de ses interlocuteurs", glisse-t-il, avant d'ajouter : "lors de la cérémonie des voeux du Sytral  (lire "le torchon se consume entre les Verts et G. Collomb") il voulait faire plaisir à son ami Rivalta".

Un nouveau rapport de force issu des élections régionales
 Mais le responsable du groupe Verts-Ecologistes au Conseil Municipal ne doute pas que le Président du Grand Lyon aura analysé "finement" le nouveau rapport de force qui découle des dernières élections régionales : sur certains arrondissements de Lyon, Europe Ecologie a confirmé sa première position acquise aux européennes... et le mouvement "cartonne" par exemple dans certaines villes de l'Est lyonnais, ou celles où passent le projet de contournement ouest (Top) que le Président du Grand Lyon voudrait terminer.

Des alliés de plus en plus autonomes
Avec 20 % des suffrages sur la ville, les écologistes se prennent à rêver et annoncent un changement de stratégie : premièrement ils vont mettre en place une coordination plus visible entre les élus régionaux et ceux de la "capitale" régionale. Et deuxièmement, ils vont préparer des candidatures autonomes à Lyon au premier tour des cantonales, puis aux  législatives de 2012, en attendant les prochaines municipales en 2014. 

Les prochaines sessions du Conseil Municipal s'annoncent donc plus "sportives". En fonction de leur place et de leur degré de responsabilité dans l'exécutif, certains élus ont plus de marge pour  "jouer leur musique". Ainsi,  si  Gilles Buna, adjoint chargé de l'aménagement et de la qualité de la ville, devrait voter les projets présentés, les autres membres de l'exécutif s'abstiendront sur certaines délibérations... Un avertissement sans frais, selon eux, pour signifier à Gérard Collomb qu'il devra changer d'attitude. 

Les ambitions nationales de Gérard Collomb
Dans les faits, les seuls sujets sur lesquels les écologistes semblent d'accord avec le Maire de Lyon sont le projet des Rives de Saône, l'éducation et certaines parties de la politique sociale, note Pierre Hémon, qui relativise aussitôt : "Nous sommes toujours dans la majorité",  mais le Maire est pour l'instant très en dessous de ses promesses de campagne. "Sur le logement social d'urgence, le nombre de kilomètres de voies de bus en site propre, l'aménagement de la rue Garibaldi, l'abandon du projet de remonte-vélos à la Croix-Rousse, pour des questions financières - alors qu'il veut  financer de nouveau la vidéosurveillance !" ...


Les projets qui ne passent pas ne sont donc plus uniquement le Grand Stade OL land, le contournement ouest de Lyon (TOP) et le pôle des nanotechnologies que le Maire a décidé de financer...

Quant à Etienne Tête, adjoint au maire auquel Gérard Collomb a retiré sa délégation  depuis décembre 2009 pour le "punir" de certaines déclarations dans la presse, les écologistes demandent que son cas soit réglé rapidement : "il doit être réintégré dans ses fonctions, car sur de nombreux dossiers la ville pâtit de cette situation de blocage".


Enfin, à propos des ambitions  personnelles du Maire de Lyon qui voudrait jouer de plus en plus un rôle dans la politique nationale, les écologistes ne trouvent rien à redire... si ce n'est que "sa ville pourrait jouer un rôle de laboratoire, comme elle l'a fait dans les années 90 avec la gauche plurielle". On en est apparemment loin en ce moment !

Gilles Roman



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