Comme il l'avait promis durant la campagne, Jean Jack Queyranne a ouvert son nouveau mandat à la tête de la région par une "conférence régionale pour l'emploi et la formation".
Depuis le début de la crise, le chômage a d’autant plus augmenté en Rhône-Alpes que l'emploi industriel y était plus important que dans la moyenne des autres régions. Les bassins touchés sont Oyonnax, la vallée de l’Arve (lire ici) et Annonay en Ardèche. On note aussi de grandes difficultés à Roanne dans le département de la Loire ou encore dans la Vallée de la Maurienne. Des zones géographiques peu touchées jusqu'ici, comme le Nord Isère, voient elles aussi leur situation économique se détériorer depuis quelques semaines.
Une chute significative du secteur de la production
Entre 1982 et aujourd'hui, le secteur productif a chuté de 62% à 47% sur l'ensemble de la région Rhône-Alpes. "On compte désormais plus de salariés dans les fonctions de gestion, de conception-recherche et de commerce inter-entreprises que dans les fonctions de production pure", note un rapport de l'Insée. Ce déplacement des créations d’emplois vers les services s'es accompagné d'une forte croissance des licenciements. Avec une augmentation de 13,8% en un an (voir LYon-Economie.fr), les chiffres officiels fin février s’établissent à 252 561 demandeurs d’emplois.
L'ensemble de la population se trouve fragilisée : les jeunes, les salariés en intérim ou en CDD, les personnes peu qualifiées, les seniors (près de 25% d’augmentation en un an). Le chômage touche très fortement les femmes...
Une fin de crise très incertaine
Malgré les différentes annonces faites par le gouvernement, et particulièrement par le Président de la République Nicolas Sarkozy lors de ses récentes interventions télévisées, les perspectives de reprise de la croissance restent, selon le président de la Région Rhône-Alpes, pour le moins "incertaines et inégales" : on se trouve actuellement face à un "risque de croissance molle et surtout une croissance sans emplois".
L'attentisme des entreprises
Les services de la région notent toujours une très grande incertitude chez les entrepreneurs qui trouvent leurs carnets de commande encore très insuffisants. La Banque de France fait état d’un « attentisme notable » en matière d'investissement et certains secteurs, comme l’automobile (avec la mécanique, le décolletage), l’habillement et le textile, le bâtiment et les travaux publics restent très touchés par cette crise des investissements.
Les services de la région notent toujours une très grande incertitude chez les entrepreneurs qui trouvent leurs carnets de commande encore très insuffisants. La Banque de France fait état d’un « attentisme notable » en matière d'investissement et certains secteurs, comme l’automobile (avec la mécanique, le décolletage), l’habillement et le textile, le bâtiment et les travaux publics restent très touchés par cette crise des investissements.
Les faillites sont toujours à la hausse
Le nombre de défaillances d’entreprises continue à croître (notamment parmi les jeunes entreprises créées depuis 2004/2007) et le recours au médiateur du Crédit est de nouveau en forte hausse. "Nous avons connaissance que davantage d’entreprises sont au bord du dépôt de bilan (dans toute la Région – et spécialement dans les bassins fortement industriels). Nous suivons, avec les services de la Région, plus de 150 entreprises qui sont en difficulté" indique encore Jean-Jack Queyranne.
La révolution des "industries" vertes
Pour lui, la crise serait donc plus profonde que celle traversée en 1993 et l'industrie devra faire face à de profondes mutations : "Au-delà des mutations qui se sont engagées (avec une chimie plus environnementale, des textiles plus techniques et des véhicules industriels plus propres), la réduction de l’activité peut menacer la vocation industrielle de Rhône-Alpes, "dont dépend près d’un emploi sur deux", et plus si on compte la sous-traitance (un cinquième de la soustraitance française !)".
Soutenir l'innovation et la recherche
Parmi les réponses à apporter, au delà de l'accompagnement des salariés victimes de la crise, le Président de la Région a proposé de "soutenir l’innovation sous toutes ses formes" : technologique (avec les pôles de compétitivité et les clusters d'entreprises notamment) ; environnementale et sociale par la poursuite du soutien au secteur de l’économie sociale et solidaire (coopératives, associations, mutuelles...). La région devra aussi réaffirmer son soutien à l’artisanat, au tourisme, à l‘agriculture et au monde rural (une conférence régionale agricole est convoquée le jeudi 29 avril 2010).
Le président de l'assemblée régionale compte aussi sur la révision du Schéma régional de développement économique (SRDE) pour définir dans la concertation "les nouveaux objectifs stratégiques pour les années à venir". Les cinq piliers de la croissance devraient être selon lui l’innovation, la formation, la responsabilité écologique, l'accès et l'adaptation à l’emploi "tout au long de la vie", et le soutien au développement international des entreprises (30% de leur Chiffre d’affaire est déjà réalisé à l’international).
En ce qui concerne l'aide sociale, Jean Jack Queyranne a rappelé que le Gouvernement vient d’élaborer un plan d’urgence pour les sans-emploi en fin de droit. "Le concours des Régions serait sollicité pour la formation : nous attendons d’en connaître les modalités"... "Nous avons déjà fait le choix de former plutôt que licencier", a-t-il ajouté..."Nous souhaitons poursuivre dans cette voie en misant sur la formation, l’emploi durable, le soutien aux entreprises et l’innovation..." .
Gilles Roman
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