Les tops et les flops des petites entreprises en 2009

La Fédération des Centres de Gestion Agréés (FCGA) nous a fait parvenir, pour la seconde année consécutive son analyse, secteur par secteur, profession par profession, des « tops » et des « flops» des petites entreprises de l’artisanat, du commerce et des services en 2009. Cette enquête exclusive de la FCGA est réalisée en partenariat avec la Banque Populaire.

Toutes activités confondues, le chiffre d’affaires des petites entreprises enregistre un recul de 2,6 % en 2009. Comparativement à l’année 2008 (+0,6 %), l’indice d’activité des TPE perd donc deux points. Affaiblie par la récession, l’activité des artisans, commerçants et prestataires de services indépendants se détériore nettement par rapport à l’année précédente.

Même si 2008 avait déjà été une année médiocre, les petites entreprises limitaient toutefois les dégâts en résistant vaillamment à la crise. En 2009, dans la plupart des professions, la dégradation s’accentue. Sur les 12 secteurs analysés, 9 sont en régression absolue et 3 seulement améliorent relativement leurs performances par rapport à l’année précédente.

Avec -0,3 % (contre -1,6 % en 2008), le secteur CHR, tiré par le formidable dynamisme de l’hôtellerie de plein air (+9,4 %) se redresse mais ne sort pas la tête de l’eau. Même constat dans la culture et les loisirs (+0,2 %, contre -0,3 % en 2008) : la bonne forme des débitants de tabac (+2,6 %) ne suffit pas à redonner sa vigueur à l’ensemble du secteur. Seule activité en hausse plus significative (+1,8, contre +1,2 % en 2008), la santé caracole en tête de ce palmarès 2009 des TPE.

Au total, ce sont 56 professions de l’artisanat, du commerce et des services qui sont passées au crible dans cette étude. D’où la grande disparité des performances constatées au sein d’un même secteur d’activité.

Tour d’horizon chiffré et commenté: 

Les Tops
1. L’hôtellerie de plein air : +9,4 %
Après une année 2008 décevante (-0,6 %), l’hôtellerie de plein air enregistre une spectaculaire progression d’activité en 2009 : +9,4 %. C’est, de très loin, le plus fort taux de croissance relevé parmi les 56 professions analysées. Avec 100 millions de nuitées par an, les campings, mobil-homes et autres bungalows représentent aujourd’hui la première forme d’hébergement touristique marchand selon une étude du cabinet Xerfi.

2. La poissonnerie artisanale : + 3 %
En deuxième position, toutes professions confondues, les poissonniers indépendants confirment leur retour en force dans le monde du commerce de détail alimentaire. Une première : en 2009, c’est même la seule activité du secteur en croissance (+3 %) ! Contre toute attente, les poissonniers font mieux que tous les autres professionnels des métiers de bouche.

3. Les entreprises de nettoyage : +2,9 %
Sur la troisième marche du podium, avec un chiffre d’affaires en hausse de près de 3 % (contre +1,5 % en 2008), les entreprises de nettoyage réalisent la plus forte progression d’activité du secteur des services. Évalué à 10 milliards d’euros, le marché de la propreté regroupe 17 000 entreprises et emploie 400 000 personnes.

4. Les débitants de tabacs journaux et jeux : +2,6 %
Les buralistes font pratiquement jeu égal avec les entreprises de nettoyage. Ils enregistrent une légère progression d’activité par rapport à l’année précédente : +2,6 % (contre +2 % en 2008). Fragilisée par l’augmentation des prix des cigarettes, censée enrayer la progression du tabagisme, la profession aborde l’avenir avec prudence.

Les autres professions dont le chiffre d’affaires s’améliore (timidement toutefois pour la plupart d’entre elles) par rapport à l’année 2008. Même si les taux sectoriels sont supérieurs à l’indice global d’activité des TPE (-2,6 %), les progressions enregistrées en 2009 demeurent très faibles :
- Les pharmaciens : +1,5 % (contre +1,3 % en 2008)
- Les opticiens lunetiers : +1,3 % (contre -1,6 % en 2008)
- Les magasins de mercerie-lingerie-laine : +1,2 % (contre -1 % en 2008)
- Les hôtels restaurants : +0,7 % (contre -2 % en 2008)
- Les magasins de jouets et jeux : +0,6 % (contre -7,5 % en 2008)
- Les détaillants en chaussures : +0,5 % (contre -1,6 % en 2008)
- Les boutiques de vêtements enfants : +0,4 % (contre -0,9 % en 2008)
- Les magasins de meubles : +0,2 % (contre -3 % en 2008)

Les Flops
1. La vente et la réparation moto : -9,6 %
Après une année 2008 déjà très difficile (-5,7 %), les commerces de vente et réparation de motocycles accélèrent leur marche arrière en 2009 : -9,6 %. Selon une étude du site de référence www.moto-net.com, la barre des 200 000 immatriculations a failli ne pas être franchie l’année dernière. « À titre de comparaison en 2008, 237 695 motocycles avaient été immatriculés en France, soit une baisse de -15,9 % pour un nombre de jours ouvrables comparable (253 en 2008 et 252 en 2009) et 5 "jours d'ouverture de concessions" en moins », précisent les auteurs de l’enquête.

2. Les agences immobilières : -9,1 %
Même si leur situation est moins préoccupante qu’en 2008 (-14,6 %), les professionnels de la transaction immobilière ne parviennent pas encore à sortir la tête de l’eau. Entre décembre 2008 et novembre 2009, la baisse des transactions de logements est toujours aussi marquée : -16 % par rapport à la période allant de décembre 2007 à novembre 2008. Soit environ 575 000 opérations, un nombre insuffisant pour relancer le marché et l’activité dans les agences.

3. La maçonnerie artisanale : -8,7 %
C’est la plus forte baisse d’activité dans le secteur du bâtiment. Traditionnellement vigoureuse, la profession est confrontée à l’importante dégradation du marché de l’entretien-rénovation. La fonte des carnets de commandes plombe les trésoreries des petites entreprises de maçonnerie et fragilise aussi l’emploi dans le métier. A la fin de l’année 2009, le service Conjoncture de la CAPEB enregistrait 7 trimestres consécutifs de recul dans la profession.

4. Les carreleurs : -8,6 %
Entamée en 2008 (-3,8 %), la baisse d’activité s’aggrave en 2009 dans les entreprises de carrelage. Un sérieux revers pour les professionnels de la céramique et des faïences dont le niveau de chiffre d’affaires est très sensible à l’indice de confiance des consommateurs. Les dépenses d’aménagement et d’embellissement de l’habitat ont effectivement tendance à se réduire rapidement en situation de crise.

ET AUSSI
La vente et la réparation de cycles (-7,3 % contre +5,2 % en 2008),
le transport de marchandises (-6 % contre +0,1 % en 2008,
les magasins de bimbeloterie-cadeaux-souvenirs (-4,3 % contre -0,8 % en 2008),
les entreprises de terrassement-travaux publics (-4,1 % contre +8,7 % en 2008),
les artisans électriciens (-3,9 % contre +5,9 % en 2008),
la vente et la réparation auto (-3,9 % contre +2,3 % en 2008),
les horlogers-bijoutiers (-3,6 % contre -1,2 % en 2008),
les commerces de fruits et légumes (-3,1 % contre 0 % en 2008).

Guylaine Bourdouleix

Méthodologie de l'Observatoire
Tous les mois, près de 70 centres de gestion agréés (CGA), répartis sur l'ensemble du territoire national, transmettent les chiffres d'affaires, rendus anonymes, de leurs adhérents à la Fédération. Les indices d'activité sont calculés chaque trimestre, à partir des chiffres d'affaires d'un échantillon de 15 000 petites entreprises de l'artisanat, du commerce et des services. L'évolution des activités est pondérée par le nombre d'entreprises recensées par l'INSEE dans chaque secteur considéré. Un questionnaire est parallèlement adressé chaque trimestre à plus de 1000 petites entreprises représentatives, permettant d'établir le baromètre du moral des dirigeants et de leurs intentions d'investissement et de recrutement.

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