Le gouvernement a annoncé une organisation possible du second tour des élections municipales le 28 juin 2020 et a demandé au Conseil scientifique une analyse de la situation épidémiologique avant le scrutin.
Le gouvernement a saisi le Conseil scientifique pour qu'il se
prononce à deux reprises, les 8 juin et 14 juin, sur l'état de l'épidémie et sur les risques
sanitaires attachés à la tenue du second tour, à cette date.
Avis du Conseil scientifique COVID-19
14 juin 2020
Sans revenir sur les éléments de
contexte, les risques liés à la campagne électorale et au scrutin, ainsi que sur les principes de
réduction des risques et de précaution précédemment évoqués dans les avis du 18 mai et du
8 juin, le Conseil scientifique revient ici sur l'évolution de la situation épidémiologique à
la date arrêtée du 12 juin 2020.
Les conclusions de l'évaluation épidémiologique produite le 8 juin avec le soutien de Santé
Publique France restent valables le 12 juin:
En France métropolitaine :
L'ensemble des indicateurs épidémiologiques indiquent une poursuite de la diminution
de la circulation du SARS-CoV-2 sur l'ensemble du territoire métropolitain et ne
témoignent pas d'une reprise épidémique.
Une vigilance doit être maintenue sur 3 départements du Grand-Est (Meuse, Meurthe
et Moselle, Marne) ; on note une incidence hebdomadaire au-delà des 10 cas pour
100 000 habitants (possiblement liée à la stratégie de dépistage), mais qui tend à
diminuer (à confirmer dans les jours à venir).
On note par ailleurs un ralentissement du nombre de nouveaux clusters, et l'absence de
diffusion communautaire des clusters métropolitains ; cette tendance reste à confirmer
dans les semaines à venir.
Au 12 juin, en France métropolitaine, il n'y a pas de signaux en faveur d͛une reprise de
l'épidémie͘.
Dans les départements-régions français d'Outre-Mer :
Pour la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, la Réunion, les
indicateurs épidémiologiques indiquent une faible circulation du SARS-CoV-2.
A Mayotte : Le niveau de vulnérabilité reste élevé, avec un maintien de la circulation
SARS-CoV à un niveau élevé, avec l'identification de nouveaux foyers de contamination
amenant à une vigilance accrue.
En Guyane : Le niveau de vulnérabilité est nettement plus élevé par rapport à la semaine
dernière, avec une intensification de la circulation virale ; on note à présent trois clusters
avec diffusion communautaire (Saint Georges, Camopi, et Rémire-Montjoly).
L'expression épidémique a évolué géographiquement : alors que l'intensification de la
circulation virale a d'abord concerné les zones frontalières au Surinam et au Brésil, cette
intensification concerne également aujourd'hui les zones urbaines, notamment
Cayenne.
Au 12 juin, en Outre-Mer, Mayotte et la Guyane restent en épidémie, avec un indicateur
épidémiologique de niveau élevé de vulnérabilité.
14 juin 2020, 13H
Le Conseil scientifique complète ainsi ses conclusions :
1. En France métropolitaine, considérant les éléments relatifs à la situation
épidémiologique ainsi que les risques associés à la tenue du second tour des élections
municipales, le Conseil scientifique estime ne pas avoir à apporter d'éléments de nature
à modifier substantiellement l'avis qu'il a rendu le 8 mai. Il appartient aux
autorités publiques de choisir les dispositions qu'elles décident de mettre en œuvre dans
ce contexte.
2. Concernant plus spécifiquement la situation à Mayotte et en Guyane, le Conseil
scientifique attire l'attention des autorités publiques sur l'importance des risques
particulièrement élevés associés notamment à la campagne électorale qui précéderait
le scrutin, dans un contexte de niveau de vulnérabilité et de circulation du virus élevé.
Il
appartient de même aux autorités publiques de choisir les dispositions qu͛elles décident
de mettre en œuvre dans ces territoires, avec une vigilance particulière.
Membres du Conseil scientifique associés à cet avis : Jean-François Delfraissy, Président Laetitia Atlani Duault, Anthropologue Daniel Benamouzig, Sociologue Lila Bouadma, Réanimatrice Jean-Laurent Casanova, Immunologie/Pédiatrie* Simon Cauchemez, Modélisateur Franck Chauvin, Médecin de santé publique Pierre Louis Druais, Médecine de Ville Arnaud Fontanet, Epidémiologiste Marie-Aleth Grard, Milieu associatif Aymeril Hoang, Spécialiste des nouvelles technologies Bruno Lina, Virologue Denis Malvy, Infectiologue Yazdan Yazdanpanah, Infectiologue
*Jean-Laurent Casanova maintient son désaccord avec l’organisation d’un second tour des élections municipales en juin, pour les raisons déjà évoquées dans ses opinions divergentes précédentes et rappelées ici : (i) le virus est endémique, (ii) les mesures de diagnostic-traçage-isolement « obligatoires » n’ont pas été retenues, (iii) le port obligatoire du masque chirurgical/artisanal dans l’espace public n’a pas été retenu, (iv) le port obligatoire du masque N-ϵ5/FFP2 pour les personnels soignants au contacts de personnes contagieuses n’a pas été retenu, et (v) la continuité des conseils municipaux est un atout dans la lutte contre cette endémie virale.
Correspondant Santé publique France : Jean-Claude Desenclos
Cet avis a été transmis aux autorités nationales le 14 juin 2020 à 13H. Comme les autres avis du Conseil scientifique, cet avis a vocation à être rendu public.
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