Gaz de schiste, en Ardèche et dans la Drôme, la mobilisation paye

gaz de schiste
Image : France 3 R. Alpes
En cette période préélectorale, le gouvernement semble découvrir que les questions d'énergie et de cadre de vie sont beaucoup plus mobilisatrices chez les français que certains "débats de société" (l'Islam ou l'identité) pourtant lancés à grand renfort médiatique !

En Ardèche et dans la Drôme, deux départements de la région Rhône-Alpes concernés par les "permis de recherche" sur l'exploitation du gaz de schiste, les réunions publiques mobilisent chaque semaine plus de monde, atteignant des rassemblements de plusieurs milliers de personnes, scandalisées par "les décisions prises sans concertation dans les ministères"
La député européenne écologiste Michèle Rivasi  indique d'ailleurs qu'après la réunion de coordination nationale réunissant tous les collectifs de lutte contre les gaz de schiste à Saint Marcel, puis la manifestation à Villeneuve de Berg, elle a interpellé le Préfet de Région Jean François Carenco, qui n'est autre que l'ancien directeur de cabinet de Jean Louis Borloo au Ministère de l'environnement, celui-là même qui a signé les fameuses autorisations de recherche. Elle réclame évidemment "la suspension des arrêtés ministériels de permis de recherche de mines hydrocarbures liquides ou gazeux, et l’organisation d’un débat public à l’échelle régionale sur la question de gaz de schiste". 

Contrairement au gaz naturel classique, le gaz de schiste ne se situe pas dans une poche mais se trouve pris au piège dans des roches très peu perméables. Pour l'exploiter, il faut injecter d'énormes quantités d'eau, de sable et de produits chimiques, ce qui implique de graves atteintes à l'environnement. Dans un reportage diffusé par France 3, le président d'une société américaine, Schvepbach Energy, estime avoir obtenu le permis de faire des recherches, mais il "rassure" en indiquant qu'il n'a pas l'intention de défigurer l'Ardèche...
Le Président de Schvepbach Energy assure qu'il ne veut pas défigurer l'Ardèche...
Les réponses "embarassées" du Préfet de Région Jean-François Carenco
Le Préfet Carenco a donné récemment une interview "in situ", dans laquelle il se livre à une explication de texte un peu embarrassée. Face aux journalistes de France 3, il indique que l'autorisation donnée est selon lui seulement un "permis de déposer un permis"... On l'aurait appelé improprement permis de recherche, "mais il ne s'agit que d'une délimitation des zones sur lesquelles les entreprises pourront déposer des permis plus précis..." indique l'ancien directeur de cabinet de Jean-Louis Borloo (Voir l'interview).


"Des permis de recherche et des autorisations de travaux ont pu être délivrés" (François Fillon)
Paradoxalement, le Premier Ministre François Fillon ne semble pas avoir la même lecture du texte puisqu'il vient de demander vendredi à son gouvernement de "veiller à ce qu'il ne soit procédé à aucune opération de forage de gaz et huiles de schiste à l'aide de méthodes non conventionnelles d'ici la remise de rapports début juin sur leur impact environnemental". Dans un courrier adressé à trois ministres - Nathalie Kosciusko-Morizet (Ecologie), Claude Guéant (Intérieur) et Christine Lagarde (Economie)-, le chef du gouvernement signale que "des permis de recherche et des autorisations de travaux d'exploration ont pu être délivrés" pour de telles opérations de forage... Pour s'y opposer dans l'immédiat, il invoque le "principe de précaution""La Charte de l'environnement, à valeur constitutionnelle, précise que -lorsque la réalisation d'un dommage, bien qu'incertaine en l'état des connaissances scientifiques, pourrait affecter de manière grave et irréversible l'environnement, les autorités publiques veillent (...) à la mise en oeuvre de procédures d'évaluation des risques et à l'adoption de mesures provisoires et proportionnées afin de parer à la réalisation du dommage-", relève-t-il.

L'interrogation des populations serait donc légitime
Une première victoire pour Michèle Rivasi, qui a été rejointe dans son combat par de nombreux élus et parlementaires de tous bords. Selon elle, le préfet de la région Rhône Alpes mentionne dans un de ses courriers "son intervention auprès des sociétés concernées, leur demandant de ne pas poursuivre leur dossier , mais malgré tout de « procéder au dépôt d’une demande administrative".
"En demandant aux industriels de ne pas poursuivre leur dossier, le préfet de la région Rhône Alpes prend acte des manifestations citoyennes et de la suspension des travaux découlant de la mission d’inspection commandée par la ministre de l’écologie. Cependant, l’ambiguïté concernant cette « demande administrative » est vite levée ; l’on comprend bien que la suspension des travaux est provisoire car le préfet indique lui même la nécessité de déposer ce dossier…", déclare l’eurodéputée.

Au niveau européen, la députée européenne initiera la création d’une coordination européenne des collectifs, et réunira les experts et les ONG de différents Etats de l’UE (Pologne, Suède, Autriche, Angleterre, Grèce…) pour tenter de faire front commun à l’exploitation en Europe des hydrocarbures non conventionnels, "que les lobbies pétroliers et gaziers veulent imposer, avec la complicité des Etats".

Vidéo - Gaz de schiste en Ardèche - ENVIRONNEMENT - POLEMIQUE - France 3 Régions - France 3
Trombinoscope de LYFtvPhotos : Michèle Rivasi - Jean-François Carenco -
Gilles Roman


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