L'atterrissage d’Amazon à St-Exupéry va t'il provoquer un crash des
commerces de proximité ?
Ce mardi 22 septembre, une vingtaine d’activistes de plusieurs associations et collectifs
Lyonnais ont interpellé les élu.e.s de la Communauté de Commune de l’Est Lyonnais, à
l’occasion de leur Conseil de rentrée, au sujet du projet Amazon prévu à St-Exupéry.
Ils
et elles leur ont rappelé que ce projet est totalement incompatible avec les
engagements de la France pour le climat, met en péril les commerces de la région, tout
en étant destructeur d’emploi.
Amazon est un acteur majeur de la surproduction, et à ce titre l’une des principales menaces pour le climat et
l’épuisement des ressources.
Dans l’un de ses rapports le Haut Conseil pour le climat rappelle que l’empreinte
carbone liée à nos importations est d’ores et déjà supérieure aux émissions nationales, et continue
d’augmenter.
Une part importante de celle-ci est associée à la phase de production des biens. Or un seul
entrepôt de 140 000 m
2 d'Amazon représente 240 millions de produits neufs commercialisés chaque année.
Au niveau national, Amazon souhaite ouvrir au moins 4 entrepôts de cette envergure d'ici 2021 (dont celui de
Lyon) mettant ainsi sur le marché plus de 960 millions de produits supplémentaires par an.
Pour avoir une
chance d’éviter l’emballement climatique, il est impératif de réduire la surproduction, relocaliser notre
économie, tout en préservant les emplois locaux.
De plus, l’entrepôt de Saint Exupéry, augmenterait le trafic
de la zone de plus de 1000 camions et 4500 camionnettes supplémentaires chaque jour.
"Amazon, cet ogre insatiable"
Mais Amazon fait aussi peser, selon les associations, "de graves menaces sur l’économie locale. Champion de l’optimisation, voire de
l’évasion fiscale, complice d’une fraude massive à la TVA, le site parvient à casser les prix, au détriment des
entreprises de moindre envergure".
Or, un sondage publié début septembre montre l'attachement des
Français.es à leurs commerces de proximité. En effet, 7 Français.e.s sur 10 se disent préoccupé.e.s par la
disparition potentielle de leurs commerces locaux. Dans le même temps Amazon poursuit en France son
développement ultra agressif. Son objectif : devenir hégémonique dans un très grand nombre de secteurs. De
l'habillement aux produits de luxe en passant par les produits électroniques et l'alimentaire (en partenariat
avec Monoprix et testé à Lyon), aucun secteur n’est à l’abri de son appétit gargantuesque.
Les ONG soupçonnent la firme de vouloir "tuer toute
forme de concurrence afin, une fois en situation de monopole, d’augmenter les marges et les prix".
"C’est pour ces raisons qu’un de nos premiers alliés dans cette campagne se trouve être la Confédération
des Commerçants de France, qui a bien compris le péril de la situation pour les commerces de proximité".
La CCEL (Communauté de communes de l'Est Lyonnais) est tombée dans le panneau de la “création d’emplois” :
Comme sur chaque projet de ce type, Amazon fait miroiter des créations d’emplois aux élu.e.s locaux.ales
pour acheter leur soutien à ses projets d’entrepôts colossaux. Or, les élu.e.s de la CCEL ne savent pas eux et
elles-mêmes à quoi s’en tenir et avancent des chiffres aussi variés que fantaisistes. Entre 1000 et 3000 à
entendre les principaux protagonistes, Pierre Marmonier et Paul Vidal, respectivement maire de
Colombier-Saugnieu et président de la CCEL.
Mais les chiffres de création d’emplois annoncés dans la presse
par Amazon diffèrent en général quelque peu des comptes réels déposés chaque année auprès du tribunal de
commerce ! D’autant qu’il s’agit généralement d’emplois peu valorisants, précaires et soumis à des conditions
de travail désastreuses.
Mais surtout, pour un emploi créé chez Amazon, deux à trois disparaissent dans le
commerce traditionnel selon Mounir Mahjoubi, ancien secrétaire d'Etat au numérique, qui estimait dans une
note parue en novembre dernier que l’implantation d’Amazon va causer la destruction nette de 7900 emplois
en France.
Résistance locale
Alors que le permis d’exploitation du site délivré par la préfecture est encore en suspens suite au recours des
associations locales FRACTURE et ACENAS et sera jugé en appel dans les mois à venir, la mobilisation ne
faiblit pas.
Fait rarissime, contrairement aux préconisations du rapporteur public qui avait demandé l’annulation
pure et simple du permis de construire, le tribunal administratif l’avait validé en première instance.
FRACTURE
et ACENAS ont fait appel de cette décision, faisant valoir que l’analyse d’impact proposée par le
contractant Goodman était trop parcellaire. Plusieurs actions ont depuis été menées par des associations et collectifs de la société civile pour attirer l’attention des élu.e.s et des médias sur la menace
que représente, selon elles, ce projet.
La CCEL doit revoir son plan de vol
Malgré plusieurs sollicitations le président de la CCEL n’a pas donné suite à leur demande de
rendez-vous.
"Nous réitérons aujourd’hui cette demande et invitons les différents élu.e.s à changer de posture
vis à vis de ce projet. Il n’est pas concevable que l’argument de “l’intérêt collectif” puisse encore être mis en
avant lors du jugement en appel", indiquent t'ils dans leur communiqué.
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