Tokyo, Séoul, Boston et San Diego : sur la carte mondiale des grands centres de robotique figurent l'Asie et les USA. L'Europe n'apparaît qu'en pointillé et Lyon, pas du tout.
Et pourtant, selon Bruno Bonnell, ex-patron star d'Infogrames, devenu depuis créateur de la société Robopolis et président du principal syndicat français réunissant des entreprises de la robotique (Syrobo qui rassemble trente entreprises spécialisées), la robotique constitue un des principaux secteur d'avenir. « Le secteur pesait 25 milliards de dollars en 2009. Il représentera 190 milliards en 2018 ! 8,7 millions de robots de services ont été vendus en 2009 à travers le monde », s'enthousiasme-t-il.
A côté du marché des robots industriels utilisés sur les chaînes de fabrication des usines (100 000 vendus chaque année), les robots de service vont faire la croissance du secteur.
Il s'agit de robots-aspirateur dont la société de Bruno Bonnell est le leader français, mais aussi de robots tondeuses, de robots nettoyeurs d'air, de robots de surveillance, de robots éducatifs, voire de robots d'accompagnement des personnes âgées leur permettant de rester à domicile, etc. A ce jour, 11,5 millions de robots de service sont utilisés dans le monde. Ce n'est plus de la science fiction, c'est devenu une réalité : ce marché est en train d'exploser.
Innorobo « Innovation Robotics Summit ».
Une réalité très présente en Asie et notamment au Japon et en Corée où la robotique figure parmi les priorités des gouvernements, mais pas en Europe. C'est pour pallier cette absence de visibilité de la robotique en Europe qu'en tant que président du syndicat Syrobo, Bruno Bonnell a décidé d'organiser à Lyon du 23 au 25 mars, une manifestation de dimension européenne : Innorobo « Innovation Robotics Summit ». Un salon qu'il a tenu à organiser à Lyon : « Ce ne fut pas facile reconnaît-il car les deux tiers des sociétés robotiques françaises sont situées à Paris ». Un « Sommet robotique » dont les trois prochaines éditions sont assurées de se dérouler dans la capitale des Gaules. Ensuite, tout dépendra de la manière dont la greffe prendra.
Pour l'heure, les choses se présentent bien. Suite à un accord avec l'équivalent du syndicat professionnel, le salon qui bénéficie d'un budget de 500 000 euros, est assuré de connaître une importante délégation coréenne : 50 entreprises robotiques seront présentes dont une quinzaine exposeront.
« Nous aurons une centaine de robots en démonstration dont plus d'une vingtaine en exclusivité européenne », se félicite Bruno Bonnell qui espère de 5 000 à 7 000 visiteurs professionnels pour une bonne centaine d'exposants qui seront réunis au Palais des congrès de la Cité internationale.
Innorobo sera marqué par trois cycles de conférences : Robolift (les perspectives du marché de la robotique), EMM (les Rencontres de la mécatronique, mariage de la mécanique et de l'électronique) et Robot Market Focus (un point sur le marché avec les meilleurs spécialistes mondiaux du moment). Il constituera également une plateforme de rencontres pour les industriels, les chercheurs, les institutionnels et les financiers. Le but est de faire se rencontrer patrons de start-up robotiques et investisseurs.
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Dominique Largeron
Photo : Un robot de démonstration présenté par la société lyonnaise POB, en présence de son créateur, Pierre Seguin, et de Bruno Bonnell (à droite).
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