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Compagnie Nationale du Rhône : des résultats positifs qui... inquiètent !

La plupart des élus écologistes, socialistes ou apparentés de la région Rhône-Alpes, tout comme le député communiste de l'Est lyonnais André Gérin sont montés au créneau ces dernières semaines : ils sont inquiets des résultats financiers très... positifs de la Compagnie Nationale du Rhône !

 Les comptes de la Compagnie Nationale du Rhône suscitent en effet des appétits et, d'après les élus de l'opposition, "un amendement à la loi sur la nouvelle organisation des marchés de l'électricité (NOME), soutenu entre autres par deux députés (UMP) de la région, Michel Havard et Franck Reynier", n'aurait eu d'autre but que "d'ouvrir la voie à la privatisation, par l'évolution de l'actionnariat aujourd'hui à majorité public". 

Un bilan financier très positif
La CNR indique dans un communiqué que,  "malgré un contexte dégradé marqué par la crise économique et un prix de l’électricité en net recul... ses excellents résultats pour 2009 prouvent la solidité de son modèle économique".
Le bâteau scientifique de la Compagnie Nationale du Rhône

Cette année encore les résultats de la CNR, 2ème producteur d’électricité en France, "témoignent du fait que la société a atteint son point d’équilibre... entre stratégie industrielle et intérêt collectif", indique  le communiqué, qui parle d'un «modèle Rhône» mis en place depuis quelques années. Un modèle basé sur l'exploitation des outils de production accompagnée d’une gestion en interne de la commercialisation de l’énergie sur les marchés internationaux de l’électricité et de la poursuite des Missions d’Intérêt Général. 

Un choix stratégique des énergies "douces"
Il est vrai que ce modèle unique en France en matière de concession a permis à la CNR de rénover son parc de production et de poursuivre sa croissance, en accentuant son développement dans les énergies intermittentes (petite hydraulique, éolien et photovoltaïque).

Des financements non négligeables pour les actionnaires publics 
 Avec un chiffre d’affaires de 1,270 MDS€ et un résultat courant net de 220 M€ sur le Rhône, la société reverse une grande partie de ses bénéfices aux collectivités actionnaires, en plus de 169,9 M€ d'impôts et taxes !  Premier producteur d’énergie 100% renouvelable en France, la CNR rêve aujourd'hui de reprendre des concessions hydrauliques mises en concurrence par l’Etat.

Aussi, pour les élus écologistes, socialistes et apparentés de la Région Rhône-Alpes, il y a lieu de se préoccuper "de cette volonté lancinante de la droite de privatiser cet outil qui travaille au quotidien avec les collectivités locales". Ce modèle allie, d'après la conseillère régionale Michèle Eybalin, "la performance industrielle et l'intérêt général". Comme de nombreux autres élus régionaux, elle craint sa remise en cause.

A l'assemblée nationale, le député André Gérin tire lui aussi la sonnette d'alarme : "Actuellement, la CNR est détenue à 32,2% par la Caisse des dépôts et consignations, 16,83% par les collectivités locales (dont la Région Rhône-Alpes qui en tire une belle source de financement - ndlr -) et à 49,97% par GDF / Suez). Le député UMP Christian Jacob, président de la commission de développement durable, a proposé d'autoriser GDF / Suez de franchir la barre des 50%, ce qui aurait permis au groupe, selon André Gérin, de prendre le contrôle de la société. Au Sénat, c'est un Sénateur, Alain Chatillon qui, prenant prétexte des exigences européennes d'ouverture à la concurrence, a proposé un amendement en vue de la privatisation, avant de le retirer...

Mais l'idée est bien dans l'air et le quotidien Les Echos indiquait récemment que le gouvernement pourrait renvoyer le dossier au projet de loi de finance, à l'automne 2010.

De son côté, le Président du Conseil Régional Jean Jack Queyranne se montre inquiet :  pour les élus régionaux, la CNR est non seulement un modèle économique mais aussi une référence en terme de gestion de l'intérêt général : "elle a participé durant des décennies à l'aménagement du territoire sur le parcours du fleuve Rhône, de sa source à la Méditerranée"... "toute tentative de faire évoluer l'actionnariat constituerait une menace grave pour ces missions d'intérêt général", assure Jean Jack Queyranne. 

Il est vrai que le groupe GDF/ Suez ne cache pas qu'il a d'autres préoccupations que les eaux claires du Rhône et le développement des énergies alternatives ! Dans une interview récente, le PDG du groupe rappelait son ambition de construire, à la frontière entre les Régions Rhône-Alpes et Languedoc Roussillon, un petit frère de l'EPR, baptisé ATMEA. "La construction d'un réacteur Atmea" (au Tricastin, dans la vallée du Rhône -ndlr) "montrerait que la France n'a pas qu'un seul produit en catalogue... cela maximiserait les chances de succès pour l'industrie française du nucléaire", assurait  Gérard Mestrallet le 6 mai  2010 au quotidien les Echos.

Gilles Roman

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