Nous avons été informés ce dimanche soir, par un communiqué du Maire de Lyon Gérard Collomb, de la disparition du directeur du théâtre de la Croix Rousse, Philippe Faure.
"C'est avec un immense chagrin que j'ai appris le décès de Philippe Faure. S'il avait séduit tant de Lyonnais, si son théâtre avait un public aussi nombreux, aussi fidèle, c'est que Philippe Faure était un personnage hors du commun. Par son enthousiasme, par sa démesure, il savait nous emmener dans ses rêves.
Ses rêves, ils étaient tout entier animés par sa passion du théâtre. Acteur hors pair, il vivait véritablement ses personnages. Metteur en scène talentueux, il aimait un théâtre populaire, parlait de la vie, de nos sentiments, de nos émotions. Il avait en vain mené un long combat pour faire reconnaître son théâtre comme "Scène nationale".
Mais il avait finalement reçu la plus belle reconnaissance, celle de son public. Et quand il avait appelé son théâtre « maison du peuple », il avait renoué avec un esprit, celui des canuts, celui de la Croix-Rousse, cet esprit libertaire qui interroge le conformisme dans lequel s'installent nos sociétés."
Gérard Collomb,
Sénateur-Maire de Lyon, Président du Grand Lyon
Tout est dit ; nous ne pouvons que nous associer à l'immense tristesse de la famille de Philippe Faure et du milieu culturel lyonnais - et national- qui perd là l'une de ses figures les plus emblématiques. Nous reproduisons ci-dessous le dernier message de son blog, sur le site du Théâtre de la Croix Rousse, intitulé "un amour révolutionnaire". Publié le 14 juin dernier, ce texte résonne aujourd'hui plus fortement...
Gilles Roman
redaction@LYonenFrance.com
Nous vivons avec un monde "d'égarements" et le théâtre n'échappe pas à ces facilités. Une maison comme la nôtre n'a évidemment de sens que si chacun (le peuple) sent que s'y crée du désir. Sans désir, rien n'existe. Que si de l'énergie s'y fabrique. Artisanalement, loin de tout subterfuge. Que de la générosité s'y invente en permanence. Alors ces élans, ces libertés ouvrent des horizons, changent les couleurs du temps, libèrent nos imaginations, surprennent nos habitudes.
"A peine deux semaines que notre saison 2010 / 2011 fut révélée. A l'évidence chacun a pris conscience que le temps était venu où il convenait de rendre au théâtre tout son sens.
Nous vivons avec un monde "d'égarements" et le théâtre n'échappe pas à ces facilités. Une maison comme la nôtre n'a évidemment de sens que si chacun (le peuple) sent que s'y crée du désir. Sans désir, rien n'existe. Que si de l'énergie s'y fabrique. Artisanalement, loin de tout subterfuge. Que de la générosité s'y invente en permanence. Alors ces élans, ces libertés ouvrent des horizons, changent les couleurs du temps, libèrent nos imaginations, surprennent nos habitudes.
Vous attendez nos saisons avec impatience et nous-mêmes vous attendons avec impatience. Entre vous et nous, il y a "l'impatience d'aimer". Il ne s'agit pas d'amour tendre mais d'amour révolutionnaire. Car là où est le peuple rassemblé, non seulement l'avenir nous fait moins peur mais au contraire l'avenir nous redonne "du corps".
Il y a une grande responsabilité morale à animer un théâtre, mais il y a aussi une grande responsabilité à choisir de partager l'aventure. Au fond, le théâtre fait de nous tous des êtres responsables. Comme si en pénétrant dans cette maison, toute idée de tricherie, d'égoïsme, de prétention s'écartaient d'elles-mêmes. Dans la maison du peuple, il n'y a de la place que pour les idées et les sentiments qui font grandir".
Philippe Faure
Image extraite de l'un des derniers articles consacré à cet artiste par le quotidien Le Progrès pour son spectacle "Maman, j'ai peur dans le noir"-
Lire aussi quelques unes des nombreuses réactions que nous avons reçues
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