Alors que se termine à Vienne une nouvelle conférence internationale sur le Sida, la ministre de la santé Roselyne Bachelot a annoncé qu'elle souhaitait "banaliser" le dépistage et préconiser une réforme des structures. Elle ne s'est finalement pas engagée clairement en faveur des "centres de consommation supervisés", provoquant ainsi l'amertume des associations spécialisées.
La ministre, qui a indiqué souhaiter la transformation des centres de dépistage en "centre de santé sexuelle", est restée en deçà des attentes des associations (Asud, Anitea, Act Up – Paris, Gaïa Paris, Safe, Sos Hépatites Paris, salledeconsommation.fr). Réunies en collectif, celles-ci avaient déjà communiqué sur son engagement en faveur des "centres de consommation supervisés".
Une expérimentation des centres de consommation supervisés
Selon ces associations, la ministre a tout de même, lors de son passage sur leur stand, "pris acte que l'Inserm et la communauté scientifique ont émis un avis favorable sur ces centres...". Elle aurait donc décidé d'engager le processus d’expérimentation en ouvrant la concertation avec les collectivités locales concernées, précisant que Paris et Marseille avaient déjà amorcé la réflexion sur ce sujet.
Les associations se sont donc montrées particulièrement déçues par l'attitude de la ministre qui, quelques heures plus tard, n'a pas confirmé ces engagements. Elles rappellent que "le 4 novembre dernier, elle avait annoncé attendre l'expertise collective de l'Inserm pour se prononcer. Elle avait alors appelé à la mobilisation de tous les acteurs pour qu’aboutissent ces projets"...
Au final, le collectif d'associations ne sait pas si la ministre tiendra ses engagements. "Nous n'avons plus besoin sur ce dossier de rapports et d'études" s'indigne Act Up... "Nous avons besoin d'actes. Et c'est urgent."
Le collectif d'associations souligne que, loin des caricatures qui en sont faites, ces dispositifs de salles de consommation s’intègrent dans une politique globale des addictions associant éducation préventive, réduction des risques et soins dans une approche fondée sur les données scientifiques. Des mairies travaillent depuis plusieurs années sur ces centres (faisabilité, mise en place, intégration dans le dispositif), dans le cadre du séminaire organisé par l'association "Elus, Santé Publique et Territoires" dont les conclusions sont attendues le 24 septembre prochain.
Gilles Roman
Photo Act Up: Roselyne Bachelot-Narquin visitant la salle de consommation sur le stand d'Act Up – Paris à Vienne
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