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Décès de Philippe Faure, les réactions :

La disparition du directeur du théâtre de la Croix Rousse est une grande perte pour le monde de la culture à Lyon (lire ici). Philippe Faure était en effet un homme "hors du commun". Les réactions, d'anonymes ou de "vip" se sont multipliées. Vous en trouverez ici quelques unes : 

Georges Képénékian, adjoint du Maire de Lyon, délégué à la culture et au patrimoine :
"J’ai appris avec une grande tristesse la disparition brutale de Philippe Faure. C’est un homme de théâtre, un homme de culture qui nous quitte, il avait crée la compagnie de la goutte puis pris la direction du théâtre de la croix rousse suite au départ de la Maison de la Danse.
Il avait su faire de ce théâtre un miroir de ces engagements, de ses découvertes culturelles, un lieu de prise de parole des artistes, un espace pour ses mises en scène.
A l’invitation de Philippe, de nombreux artistes lyonnais ont donné à ce lieu toute sa force, je pense à Bruno Boeglin, à la compagnie Turak, à Emmanuel Meirieu notamment... Philippe a aussi accueilli de grands artistes internationaux comme Omar Porras, Pippo del Bonno..
Philippe était un homme de la parole vive, un homme d’engagement, déterminé, qui s’est battu pour la reconnaissance de son théâtre après avoir gagné l’attachement du public qui se rendait nombreux dans ce lieu. Grace à son travail et celui de son équipe, ce théâtre fait aujourd’hui partie du paysage croix-roussien, comme de la scène culturelle lyonnaise et régionale.
Homme de scène, metteur en scène et comédien, il a su attirer à ses représentations un public qui venait voir cet homme, grand comédien au fort caractère, qui savait si bien exprimer les angoisses et l’ironie des grandes figures du répertoire. Personne n’oubliera son rôle dans « le Malade imaginaire »…Le monde du théâtre lyonnais perd une de ses figures les plus vives et des plus attachantes. »


Une journée avec Philippe Faure. par Garage Productions sur Vimeo.

Pour Jean Jack Queyranne, Président du Conseil Régional Rhône-Alpes,
"Se remettre chaque jour en question avec un enthousiasme touchant, où se donnaient à lire la force des convictions et l’aveu d’une fragilité essentielle ; ne jamais se satisfaire de l’existant ; porter chaque année la saison de la Croix-Rousse à un degré encore plus haut d’incandescence, jusqu’à inquiéter ses partenaires, jusqu’à épuiser ses collaborateurs : telle était la règle de vie de Philippe FAURE, qui vient de nous quitter au moment où il venait de décréter la « refondation » de son théâtre, désormais qualifié de Maison du peuple.
Les dernières lignes du dernier édito, fébrilement jetées au seuil de cette saison 2010-2011 dont il ne verra pas la réalisation, témoignent de cette impatience et de cette ambition : « Nous avons décidé de prendre le risque de ne pas être parfaits, comme si l’urgence ne nous permettait pas d’attendre ». Comme Jean-Luc LAGARCE, Philippe était fasciné par le Malade imaginaire, dont il avait interprété le rôle titre (« n’y a-t-il pas quelque danger à contrefaire le mort ? »)…
Philippe FAURE était un athlète complet du théâtre : auteur dramatique à ses heures, comédien inspiré, metteur en scène talentueux… Mais son vrai métier, celui où il excellait, parce que sa passion pour le théâtre s’y conjuguait avec son amour quasi charnel du public, c’est celui de directeur de théâtre. Tous ceux qui ont eu l’occasion de participer à ses présentations de saison peuvent le dire : d’un exercice obligé, Philippe FAURE faisait à chaque fois une fête du théâtre, un moment d’intense jubilation.
Le public ne s’y trompait pas, ce public dont la fidélité le bouleversait et le remplissait de fierté ; dans les propositions d’une diversité proprement sidérante qui lui étaient faites, il savait reconnaître, non pas seulement la curiosité intellectuelle mais la générosité de Philippe FAURE : loin de réserver à ses propres créations les moyens de production dont il disposait, il était capable de renoncer même à ses goûts personnels pour donner à découvrir un(e) auteur(e), un(e) comédien(ne), un(e) metteur(e) en scène, parfois très éloigné(e)s de ses propres choix esthétiques, mais dont le talent lui semblait prometteur. Cela n’est pas si fréquent…
Parce qu’il sentait bien que son théâtre était un établissement unique en Rhône-Alpes et peut être en France, il avait essayé de mettre un nom sur cette différence. Longtemps, il avait espéré un label national, qui lui avait été promis, mais qui n’est jamais venu. C’est alors qu’il avait retrouvé ce beau mot ancien de Maison du peuple, dont il entendait faire le symbole du combat de sa vie. Et dans le même souffle, il avait décidé de se lancer dans une oeuvre titanesque : la mise en scène des Misérables de Victor Hugo, cet « Himalaya littéraire », parce que « Les Misérables sont le roman du peuple », et que « cet éveil du peuple dont parle Victor Hugo, nous le revendiquons ».
De l’homme qui proclamait fièrement, quelques semaines avant sa mort, que « le destin du Théâtre de la Croix-Rousse est en marche : une Maison du peuple pour être utile », je me risquerais à dire, comme Camus à propos de Sisyphe, qu’il faut imaginer Philippe FAURE heureux… »


Anne-Caroline Jambaud, journaliste :
"Dans l’esprit et le cœur de milliers de spectateurs, Philippe Faure sera encore longtemps le héros de Molière, et un homme profondément épris de liberté et de théâtre". (lire l'article de Libé Lyon).

Najat Vallaud Belkacem, Conseillère générale, adjointe au Maire de Lyon, réagit sur son blog :

"Ce n’est pas seulement le Théâtre de la Croix Rousse qui a perdu son fondateur, mais toute une ville, une profession, une famille et une immense communauté d’amis et compagnons de route qui ont perdu l’un des leurs : Philippe Faure nous a quittés alors que la ferveur de son combat battait son plein... Nous admirions tous l’énergie qu’il déployait pour défendre une culture populaire et exigeante à la fois. J’ai pu apprécier, lorsque j’étais Conseillère Régionale déléguée à la Culture auprès de Jean-Jack Queyranne, sa capacité hors du commun à mettre sa passion au service du public".

Dominique Perben, ancien ministre, Vice président du Conseil général du Rhône :
"Je suis particulièrement triste du décès de Philippe Faure dont j’appréciais beaucoup la capacité de création et le jeu d’acteur. Pour moi, il restera toujours l’homme passionné, extraordinairement cultivé parfois difficile à vivre mais c’était au nom de l’amour de l’Art qu’il était exigeant. C’est une vraie figure du théâtre Lyonnais qui disparait".

Michel Mercier, ministre de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire, président du Conseil général du Rhône :
" Directeur de théâtre engagé pour la création régionale et le dialogue renouvelé avec le public, il était l’âme et le cœur du Théâtre de la Croix-Rousse depuis sa création en 1994. Le public et les artistes lui sont restés fidèles toutes ces années. Metteur en scène et comédien, il était aussi auteur et se passionnait tant pour la création contemporaine que pour les grands classiques comme Molière ou Musset.
Le Département a toujours soutenu, depuis 1994, le projet artistique élaboré par Philippe Faure pour son théâtre. Au fil des années, c'est une histoire de confiance et de travail au service des publics qui s'est écrite entre lui et notre collectivité. Pour 2011, nous nous étions engagés à soutenir un projet ambitieux de décentralisation culturelle : la création, puis la diffusion dans les communes du département des Misérables de Victor Hugo. Philippe Faure avait défendu, avec la passion qu'on lui connait, la volonté de monter ce classique dans une nouvelle mise en scène adaptée à une tournée dans les petites communes du Rhône. Ce projet lui tenait particulièrement à cœur, comme une sorte d'écho, en direction du monde rural, au travail qu'il menait en milieu urbain.
Sa force, son engagement et son insolence marqueront à jamais l’esprit et le cœur des lyonnais auxquels il avait offert cet été avec « la Maison du peuple » sa dernière œuvre : un théâtre populaire dans lequel la création prenait le temps d’exister et le public de la découvrir. "

1 comments :

Unknown a dit…

‎"Mes pensées émues à ses proches ainsi qu'au public lyonnais qui perd avec Philippe Faure un homme pluridisciplinaire, talentueux, définitivement attachant et attaché au sens de la place de l'Homme dans la société et de l'esprit humain dans l'engagement de l'artiste au service de l'art et de l'être."
Thibaud Valérian.

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