Les entrepreneurs privés ou associatifs présents dans le marché des services à la personnes ont encore des parts de marché à prendre. Ce secteur qui devait, selon Jean-Louis Borloo créer des centaines de milliers d'emplois en France, recèle dans la région Rhône-Alpes des marges de progression importante.
Telle est la conclusion d'une récente étude de l'Insee Rhône-Alpes (*) qui démontre que la région est celle où la part des salariés travaillant dans les services à la personne est la plus faible de France... juste après la Corse.
Les 85 600 salariés recensés dans ce secteur dans la région représentent 3,8 % de l'emploi salarié, loin du taux de 6 % atteint dans d'autre régions françaises, comme la Normandie (6,4 %) ou le Limousin (6,2 %). La différence entre ces différents pourcentages représente des dizaines de milliers d'emplois.
Une première explication voudrait que la région ayant une population jeune et que les services à la personnes s'adressant pour une bonne part à des personnes âgées, les besoins seraient moins prégnants. Vrai en partie, mais les services à la personne ne concernent pas que les personnes âgées. la palette est beaucoup plus large.
Une autre raison plus décisive peut être mise en avant. Malgré la crise, Rhône-Alpes reste une région riche, mieux dotée en termes d'emplois que d'autres. L'Insee dans son enquête décrit les conditions de salaires (proches du smic), la multiplicité d'employeurs qui engendre un nombre de déplacements importants : tout cela dessine un manque d'attractivité pour les emplois de ce secteur. Le développer passerait sans doute par une revalorisation des métiers qui y sont rattachés.
Le salaire horaire moyen des services à la personne s'élève en Rhône-Alpes à 1,3 smic. Mais à cause de l'importance du temps partiel, les revenus salariaux mensuels se situent nettement en dessous du smic mensuel : les trois quarts des contrats portent sur une durée inférieure à deux heures par jour. De surcroît, les rémunérations ne progressent pas avec l'âge.
L'Insee a en outre constaté un paradoxe : ce sont dans les zones rurales, vieillissantes que les besoins se font le plus sentir, mais les actifs solvables suceptibles de faire appel aux services à la personne se trouvent surtout dans les villes.
Malgré toutes ces raisons, la faiblesse globale des services à la personne permet d'assurer qu'il existe des marges importantes de progression pour le développement de ce type d'emplois.
Rien d'étonnant donc, si au sein des organismes agréés, c'est la sphère de l'économie sociale et solidaire qui est le plus gros employeur : les trois quarts des salariés lui sont rattachée. Hors l'économie sociale, on trouve la sphère publique qui offre les meilleurs salaires, un phénomène amplifié par un temps de travail supérieur. Le privé, avec 6 % arrive loin derrière. C'est de lui que pourrait provenir un développement du secteur. A condition de renforcer l'attractivité de ces métiers.
(*) Numéro124 de l'Insee Rhône-Alpes-novembre 2010.Dominique Largeron
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