Jacques Attali est-t-il pessimiste ou optimiste quant à notre avenir. Les deux si l'on en croit ses derniers ouvrages : "Tous ruinés dans dix ans ?" et "Une brève histoire de l'avenir (en commande sur LYFtv)".
Après avoir rédigé, à la demande du Président de la république, un premier rapport sur les freins à la croissance, la commission qui porte son nom s'est attachée en 2010 à la rédaction d'un second document, avec des propositions concrètes que Jacques Attali a dévoilées en partie, lors de deux voyages en province, au Havre et à Lyon.
"Jamais, sauf en période de guerre mondiale, la dette publique des grands pays de l'Occident n' a été aussi élevée", déclare l'ancien conseiller de François Mitterrand. Pour comprendre les raisons profondes qui peuvent conduire des Etats comme l'Islande ou la Grèce à la faillite, il retrace dans son livre "tous ruinés dans dix ans ?" l' histoire de la dette publique... née avec la crise financière et nécessaire à sa solution, "mais dont chacun sent bien qu'elle ne peut continuer de croître sans conduire aux pires catastrophes".
Voilà pour le côté pessimiste, accentué par l'idée que les Etats n'ont rien fait, depuis le début de la crise financière, pour améliorer la situation de la dette. "Mais si chacun se lance individuellement dans un plan de rigueur, nous irons vers une catastrophe" prédit le conseiller qui croit plus en une politique négociée, basée sur une réorganisation des finances publiques, au niveau de l'Europe et du Monde...
Car il y a une version optimiste dans le discours d'Attalli : Il est, selon lui, encore possible de régler ces problèmes, d'éviter la dépression... "en mettant en place d' autres règles comptables et une tout autre architecture financière et politique"... A l'échelle de la planète !
En attendant de changer les finances mondiales, le chef de l’Etat a demandé à la commission de plancher sur la manière de relancer la croissance économique de la France. Sans dévoiler les idées précises sur lesquelles les membres de la commission se sont mis d'accord (elles sont réservées au chef de l'Etat pour la fin du mois de septembre), Jacques Attali a présenté lors de son escale lyonnaise les axes qu'il juge essentiels pour sortir la France du marasme : il s'agit de proposer une stratégie sur dix ans organisée autour de trois priorités fortes : le désendettement, l'emploi et l'éducation.
"Toute politique doit s'attacher en premier lieu à la réduction de la dette publique, puis il faudra relancer des programmes ambitieux de formation professionnelle et soutenir la recherche d’emploi. Enfin rien ne se fera sans repenser de manière ambitieuse tout le système éducatif, de la maternelle à l'Université...".
A Lyon, trois tables rondes ont été organisées autour de ces grandes thématiques : elles ont permis à quelques acteurs publics, élus locaux, représentants d'associations et de syndicats, de donner leur avis sur la "flexisécurité à la française", la "sécurisation des transitions professionnelles" ou encore "les investissements et dépenses d'avenir"...
Gilles Roman
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