Michèle Picard organisait ce jeudi 9 septembre une conférence de presse de rentrée. La Maire de Vénissieux a réalisé à cette occasion un vaste tour d'horizon des sujets politiques qui préoccupent ses concitoyens, au niveau local mais aussi et surtout au plan national.
De la gestion par le gouvernement du dossier de la sécurité à la stigmatisation des Roms et des étrangers qui s'est encore accentuée cet été, en passant par les conséquences de la crise économique et le dossier des retraites, elle a exprimé sa réprobation de la politique du président de la République mais aussi formulé quelques propositions.
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Changer le système en profondeur
"Dans le contexte actuel, les forces progressistes ont rendez-vous avec l'histoire", a-t-elle assuré... "mais il nous faut changer le système en profondeur et non pas chercher à en corriger les excès".
Prenant l'exemple de la sécurité, "un échec total de Nicolas Sarkozy", elle a indiqué qu'il fallait appuyer sur tous les leviers en même temps et retrouver la cohérence entre les discours et les actes. Il faut remettre de la police de proximité, des éducateurs, réinstaller des services publics dans les quartiers, s'appuyer sur l'éducation... "A ce sujet, j'ai trouvé pathétique l'appel du Ministre Luc Chatel aux retraités de l'éducation nationale..." a insisté l'élue communiste.
Mais si l'époque est au délitement, à la décomposition et aux régressions, il est encore possible selon la Maire de Vénissieux de susciter "une adhésion, un espoir, des utopies...".
Dans ce contexte, elle juge que le PCF a encore un rôle à jouer et rappelle que "nos aînés" ont vécu le chaos de la guerre et de la reconstruction et qu'ils ont sû au sortir de celle-ci "inventer, imaginer, refonder un pacte social".
Une initiative pour les femmes
Il y a selon elle un indicateur sensible à ces phases de repli : ce recul, celui de la femme, de sa place, de sa représentation, de ses droits dans nos sociétés. "Dans le cadre de ses libertés individuelles, dans le monde du travail, dans son identité même que les intégristes veulent nier, dans le cadre de la réforme des retraites, dans l'égalité salariale, dans son espace privé où les violences conjugales augmentent : partout, centimètre par centimètre, les droits des femmes perdent du terrain. Brutalement ici, plus discrètement ailleurs".
Michèle Picard a annoncé des initiatives sur ce sujet, "qui seront détaillées prochainement", mais la première d'entre elles est déjà connue : elle proposera au prochain conseil municipal d'élever au rang de citoyenne d'honneur de la Ville de Vénissieux l'iranienne Sakineh Mohammadi-Ashtiani, condamnée dans son pays à la peine de mort par lapidation pour adultère. "Une mère de famille aux mains d'une justice patriarcale et religieuse d'un autre temps... Les autorités iraniennes ont annoncé hier la suspension de cette condamnation, mais son combat, qui est celui de toutes les femmes, est loin d'être terminé".
Gilles Roman
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