Le physicien, membre de l'Académie des Sciences, George Charpak est décédé le mercredi 29 septembre 2010. Prix Nobel de Physique pour ses travaux sur les particules et la "chambre proportionnelle multifils" qui trouvera son utilité dans les hôpitaux, cet homme prolifique était aussi un écorché, né "citoyen du monde" et rescapé du camp de Dachau.
Pourtant qualifié de "militant du nucléaire", il s'est illustré peu avant sa mort dans une tribune qui a fait grand bruit, demandant aux institutions internationales de renoncer à l'ITER.
La main à la pâte...
Avec l'astrophysicien Pierre Léna et le physicien Yves Quéré, George Charpak avait décidé, au soir de sa vie, de se consacrer aux enfants. En aidant les instituteurs à leur faire découvrir et aimer la science, il souhaitait s'inspirer "à la fois de pratiques pédagogiques éprouvées - mais en grande partie délaissées - de nos écoles, et d'expériences stimulantes entrevues outre-Atlantique". Il avait proposé au gouvernement la création de La main à la pâte, une renaissance de l'enseignement de la science à l'école, obtenant l'appui de l'Académie des sciences.
Avec l'astrophysicien Pierre Léna et le physicien Yves Quéré, George Charpak avait décidé, au soir de sa vie, de se consacrer aux enfants. En aidant les instituteurs à leur faire découvrir et aimer la science, il souhaitait s'inspirer "à la fois de pratiques pédagogiques éprouvées - mais en grande partie délaissées - de nos écoles, et d'expériences stimulantes entrevues outre-Atlantique". Il avait proposé au gouvernement la création de La main à la pâte, une renaissance de l'enseignement de la science à l'école, obtenant l'appui de l'Académie des sciences.
La science, disait-il, fait ce don superbe à l'enfant d'affiner son imagination, d'encourager sa curiosité, de stimuler ses talents manuels, de l'initier à la découverte, de l'entraîner à la rigueur intellectuelle, de conforter sa maîtrise du langage et de l'ouvrir à l'universel.
Un "citoyen du monde" écorché par la vie...
Né en 1924 dans un village de Pologne aujourd'hui rattaché à l'Ukraine, il a émigré en France, avec sa famille, à l'âge de 7 ans. Entré dans la Résistance dès 1941, il est arrêté en 1943 et interné au centre de détention d’Eysses avant d'être déporté au camp de concentration de Dachau en Allemagne ; il y reste pendant un an, sa pratique de plusieurs langues contribuant selon lui à sa survie. Il devient citoyen français en 1946.
Après ses études au Lycée Joffre à Montpellier et dans les classes préparatoires au Lycée Saint-Louis à Paris, il est admis à l'École nationale supérieure des mines de Paris dont il est diplômé en 1947. Il est élève de Frédéric Joliot-Curie au Collège de France. En 1948, il est admis au CNRS comme chercheur dans le laboratoire de physique nucléaire du Collège de France, dirigé par Frédéric Joliot-Curie et il obtient son doctorat ès sciences en 1955.
Maître de recherche au CNRS en 1959, il rejoint le CERN à Genève où il est resté comme physicien permanent de 1963 à 1989. C'est dans ce dernier laboratoire qu'il met au point la chambre proportionnelle multifils qui lui vaut le prix Nobel de physique en 1992 « pour son invention et le développement de détecteurs de particules, en particulier la chambre proportionnelle multifils » 2,3 et qui remplace rapidement les chambres à bulles en permettant un traitement informatique des données. Il est élu Membre de l'Académie des sciences le 20 mai 1985.
Son opposition à l'ITER
Son opposition à l'ITER
Militant de l'énergie nucléaire, son opposition au nouveau réacteur ITER, publié par la presse le 12 août 2010, avait fait l'effet d'une bombe !
En signant avec d'autres scientifiques une tribune en ce sens dans "Libération", il invitait la communauté internationale, et surtout l'Europe, à cesser d'investir dans Iter... "Ils feraient mieux de reconstruire une centrale nucléaire de quatrième génération, afin d'améliorer ce que Superphénix nous a déjà appris", écrivaient-ils.
"Le coût de construction d'Iter venant de passer de 5 à 15 milliards d'euros, il est question d'en faire subir les conséquences aux budgets de financements de la recherche scientifique européenne", menaçant "de nombreuses recherches autrement plus importantes"...
Gilles Roman
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